1.
Et partout parmi les peuples sera claironnée l'action que vous menez, pour que la Souveraineté Sage et Eclairée de l'Homme sur la nature, ne demeure pas sempiternelle chose infirme et chancelante
2.
Le droit d'observer les Choses et de leur imposer un Nom représente la part de Souveraineté octroyée à l'Homme en regard de la création
3.
Sa souveraineté lui causait parfois une surprise inquiète: qu'avaient-ils donc tous à lui obéir? elle n'était point jolie, elle ne faisait pas le mal
4.
Elle est fondée, en somme, pour prêter son concours à des sociétés financières et industrielles, que nous établirons dans les pays étrangers, dont nous placerons les actions, qui nous devront la vie et nous assurerons la souveraineté
5.
Il en éprouvait une surprise d'orgueil, un grandissement de sa souveraineté de mâle
6.
Le Roi-Polo proclama à son tour sa souveraineté, et de toutes parts s’éleva la réponse des harems de juments et génisses
7.
—Encore contre nature!—Ambition désordonnée, qui détruis tes propres moyens d'existence!—Alors il est probable que la souveraineté va écheoir à Macbeth
8.
—Nos craintes sur Banquo sont profondes, et dans ce naturel empreint de souveraineté domine ce qu'il y a de plus à craindre
9.
) Quel est celui-ci qui s'élève comme le fils d'un roi, et qui porte sur son front d'enfant la couronne fermée de la souveraineté?
10.
Franklin lui-même, entraîné par les conséquences logiques du dogme de la souveraineté du peuple, avait concouru à cette mesure
11.
Le temps est venu d'examiner la part de souveraineté qui a été concédée à l'Union, et de jeter un coup d'œil rapide sur la constitution fédérale[122]
12.
Chaque colonie, devenue une république indépendante, s'empara de la souveraineté entière
13.
Division des pouvoirs entre la souveraineté fédérale et celle des États
14.
Il s'agissait de partager la souveraineté de telle sorte que les différents États qui formaient l'Union continuassent à se gouverner eux-mêmes dans tout ce qui ne regardait que leur prospérité intérieure, sans que la nation entière, représentée par l'Union, cessât de faire un corps et de pourvoir à tous ses besoins généraux
15.
Il était impossible de fixer d'avance d'une manière exacte et complète la part de puissance qui devait revenir à chacun des deux gouvernements entre lesquels la souveraineté allait se partager
16.
Lorsqu'on fait attention au partage des pouvoirs tel que la constitution fédérale l'a établi; quand, d'une part, on examine la portion de souveraineté que se sont réservée les États particuliers, et de l'autre la part de puissance que l'Union a prise, on découvre aisément que les législateurs fédéraux s'étaient formé des idées très nettes et très justes de ce que j'ai nommé précédemment la centralisation gouvernementale
17.
En Espagne, certaines provinces avaient le pouvoir d'établir un système de douanes qui leur fût propre, pouvoir qui tient, par son essence même, à la souveraineté nationale
18.
— Le dogme de la souveraineté nationale, dans la composition de la chambre des représentants
19.
On comprend que les petits États ne pouvaient consentir à l'application de cette doctrine sans abdiquer complétement leur existence, dans ce qui regardait la souveraineté fédérale; car de puissance corégulatrice, ils devenaient fraction insignifiante d'un grand peuple
20.
Le principe de l'indépendance des États triompha dans la formation du sénat; le dogme de la souveraineté nationale, dans la composition de la chambre des représentants
21.
Le pouvoir exécutif, aux États-Unis, borné et exceptionnel comme la souveraineté au nom de laquelle il agit
22.
La souveraineté, aux États-Unis, est divisée entre l'Union et les États, tandis que, parmi nous, elle est une et compacte; de là naît la première et la plus grande différence que j'aperçoive entre le président des États-Unis et le roi en France
23.
Aux États-Unis, le pouvoir exécutif est borné et exceptionnel, comme la souveraineté même au nom de laquelle il agit; en France il s'étend à tout comme elle
24.
La seconde en importance est celle-ci: on peut, à proprement parler, définir la souveraineté, le droit de faire les lois
25.
J'ai remarqué que le pouvoir du président des États-Unis ne s'exerce que dans la sphère d'une souveraineté restreinte, tandis que celui du roi, en France, agit dans le cercle d'une souveraineté complète
26.
Bien plus, chaque État n'est pas seulement un étranger par rapport à l'Union, c'est encore un adversaire de tous les jours, puisque la souveraineté de l'Union ne saurait perdre qu'au profit de celle des États
27.
— Pourquoi cette règle attaque la portion de souveraineté que les États particuliers s'étaient réservée
28.
— La souveraineté de ces États restreinte par les lois et par l'interprétation des lois
29.
Ceci se fait sans peine, parce que, chez ces peuples, les questions de compétence judiciaire n'ont aucun rapport avec les questions de souveraineté nationale
30.
On ne pouvait accorder ce privilége aux diverses cours des États; c'eût été détruire la souveraineté de l'Union en fait après l'avoir établie en droit; car l'interprétation de la constitution eût bientôt rendu aux États particuliers la portion d'indépendance que les termes de la constitution leur ôtaient
31.
Ce fut là le coup le plus dangereux porté à la souveraineté des États
32.
La constitution avait posé, il est vrai, des limites précises à la souveraineté fédérale; mais chaque fois que cette souveraineté est en concurrence avec celle des États, un tribunal fédéral doit prononcer
33.
Du reste, les dangers dont cette manière de procéder semblait menacer la souveraineté des États, n'étaient pas aussi grands en réalité qu'ils paraissaient l'être
34.
L'Union elle-même peut avoir des procès: dans ce cas, il eût été contraire à la raison, ainsi qu'à l'usage des nations, d'en appeler au jugement des tribunaux représentant une autre souveraineté que la sienne
35.
L'Union, telle qu'on l'a constituée en 1789, n'a, il est vrai, qu'une souveraineté restreinte, mais on a voulu que dans ce cercle elle ne formât qu'un seul et même peuple[151]
36.
Qu'en résulte-t-il? C'est que, du moins pour toutes les lois qui se rapportent à ces objets, elle a les droits qu'on accorderait à une souveraineté complète
37.
Ce point tranché (et nous avons vu plus haut, en traitant de la compétence, comment il l'avait été), il n'y a plus, à vrai dire, de questions; car une fois qu'on a établi qu'un procès était fédéral, c'est-à-dire rentrait dans la part de souveraineté réservée à l'Union par la constitution, il s'ensuivait naturellement qu'un tribunal fédéral devait seul prononcer
38.
Ainsi, la juridiction des tribunaux de l'Union s'étend ou se resserre suivant que la souveraineté de l'Union se resserre ou s'étend elle-même
39.
Nous avons vu que le but principal des législateurs de 1789 avait été de diviser la souveraineté en deux parts distinctes
40.
Cette disposition me paraît attaquer plus profondément que tout le reste la souveraineté des États
41.
La force irrésistible de la justice, dans les pays où la souveraineté n'est point partagée, vient de ce que les tribunaux, dans ces pays, représentent la nation tout entière en lutte avec le seul individu que l'arrêt a frappé
42.
Mais dans les pays où la souveraineté est divisée, il n'en est pas toujours ainsi
43.
Le législateur, dans les confédérations, doit travailler sans cesse à donner aux tribunaux une place analogue à celle qu'ils occupent chez les peuples qui n'ont pas partagé la souveraineté; en d'autres termes, ses plus constants efforts doivent tendre à ce que la justice fédérale représente la nation, et le justiciable un intérêt particulier
44.
Ici, nécessairement, on se trouve en lutte avec la souveraineté de l'État qui a fait la loi
45.
Ainsi, en réalité, la justice fédérale se trouve aux prises avec la souveraineté de l'État; mais elle ne l'attaque qu'indirectement et sur une application de détail
46.
Son unique but est de faire exécuter les lois de l'Union, et l'Union ne règle que les rapports du gouvernement avec les gouvernés, et de la nation avec les étrangers; les rapports des citoyens entre eux sont presque tous régis par la souveraineté des États
47.
Les juges fédéraux ne doivent donc pas seulement être de bons citoyens, des hommes instruits et probes, qualités nécessaires à tous magistrats, il faut encore trouver en eux des hommes d'État; il faut qu'ils sachent discerner l'esprit de leur temps, affronter les obstacles qu'on peut vaincre, et se détourner du courant lorsque le flot menace d'emporter avec eux-mêmes la souveraineté de l'Union et l'obéissance due à ses lois
48.
Sans doute l'esprit national, les passions collectives, les préjugés provinciaux de chaque État, tendent encore singulièrement à diminuer l'étendue du pouvoir fédéral ainsi constitué, et à créer des centres de résistance à ses volontés; restreint dans sa souveraineté, il ne saurait être aussi fort que celui qui la possède tout entière; mais c'est là un mal inhérent au système fédératif
49.
On ne saurait se figurer à quel point cette division de la souveraineté sert au bien-être de chacun des États dont l'Union se compose
50.
On attribue une grande partie des misères dans lesquelles sont plongés les nouveaux États de l'Amérique du Sud à ce qu'on a voulu y établir de grandes républiques, au lieu d'y fractionner la souveraineté
51.
Comme la souveraineté de l'Union est gênée et incomplète, l'usage de cette souveraineté n'est point dangereux pour la liberté
52.
— La souveraineté des États particuliers plus faible en apparence, plus forte en réalité que celle de l'Union
53.
La théorie générale étant bien comprise, restent les difficultés d'application; elles sont sans nombre, car la souveraineté de l'Union est tellement engagée dans celle des États, qu'il est impossible, au premier coup d'œil, d'apercevoir leurs limites
54.
La souveraineté des États et celle de l'Union, sortant du cercle que la constitution avait tracé, pénétrèrent chaque jour l'une dans l'autre
55.
Le principe sur lequel reposent toutes les confédérations est le fractionnement de la souveraineté
56.
Or, une souveraineté fractionnée sera toujours plus faible qu'une souveraineté complète
57.
Mais si la loi fédérale heurtait violemment les intérêts et les préjugés d'un État, ne doit-on pas craindre que chacun des citoyens de cet État ne se crût intéressé dans la cause de l'homme qui refuse d'obéir? Tous les citoyens de l'État, se trouvant ainsi lésés en même temps et de la même manière, par l'autorité de l'Union, en vain le gouvernement fédéral chercherait-il à les isoler pour les combattre: ils sentiraient instinctivement qu'ils doivent s'unir pour se défendre, et ils trouveraient une organisation toute préparée dans la portion de souveraineté dont on a laissé jouir leur État
58.
La souveraineté de l'Union est un être abstrait qui ne se rattache qu'à un petit nombre d'objets extérieurs
59.
La souveraineté des États tombe sous tous les sens; on la comprend sans peine; on la voit agir à chaque instant
60.
La souveraineté de l'Union est l'œuvre de l'art
61.
La souveraineté des États est naturelle; elle existe par elle-même, sans efforts, comme l'autorité du père de famille
62.
La souveraineté de l'Union ne touche les hommes que par quelques grands intérêts; elle représente une partie immense, éloignée, un sentiment vague et indéfini
63.
La souveraineté des États enveloppe chaque citoyen, en quelque sorte, et le prend chaque jour en détail
64.
La souveraineté des États s'appuie sur les souvenirs, sur les habitudes, sur les préjugés locaux, sur l'égoïsme de province et de famille; en un mot, sur toutes les choses qui rendent l'instinct de la patrie si puissant dans le cœur de l'homme
65.
Le peuple qui, en présence des grandes monarchies militaires de l'Europe, viendrait à fractionner sa souveraineté, me semblerait abdiquer, par ce seul fait, son pouvoir, et peut-être son existence et son nom
66.
—Du principe de la souveraineté du peuple en Amérique
67.
Note 129: C'est ainsi que le Fédéraliste, dans le no 45, explique ce partage de la souveraineté entre l'Union et les États particuliers: «Les pouvoirs que la constitution délègue au gouvernement fédéral, dit-il, sont définis, et en petit nombre
68.
O Dèmos, tu as une belle souveraineté; tous les hommes te craignent comme un tyran; mais tu es facile à mener par les petits soins, et tu te plais à être dupe, la bouche toujours béante devant celui qui parle, et alors ta présence d'esprit déménage
69.
Il semblait que cela attentât d’une façon indéfinissable à sa souveraineté, bien qu’il ne précisât pas sa pensée en ces termes
70.
Toi donc, qui vas défendre notre souveraineté, déploie en ce moment tout le courage de ton éloquence
71.
» Dis-moi maintenant les avantages que tu prétends tirer de ta souveraineté sur la Hellas?
72.
N'est-ce pas là exercer une grande souveraineté et qui ne le cède point à celle de Zeus, moi qui entends de moi ce que Zeus entend de lui? Si nous sommes tumultueux, quelque passant s'écrie: «Quel tonnerre dans le tribunal, ô Zeus souverain!» Si je lance l'éclair, les riches ahanent d'émoi, et ils lâchent tout sous eux; et de même les gens tout à fait vénérables
73.
Bien des fois néanmoins pendant la soirée elle avait désespéré du sort et d'elle-même; elle n'invoquait pas Dieu, nous le savons, mais elle avait foi dans le génie du mal, cette immense souveraineté qui règne dans tous les détails de la vie humaine, et à laquelle, comme dans la fable arabe, un grain de grenade suffit pour reconstruire un monde perdu
74.
Comme jeune fille, comme veuve, la dame de fief exerce sans tuteur dans le droit féodal toutes les attributions de la souveraineté: suzeraine, elle reçoit le serment de ses vassaux
75.
En un mot, Georgette exerçait aussi bien sur tous les cœurs que sur tous les yeux une souveraineté d’autant plus remarquable que la pauvre souveraine, à la robe d’indienne rapiécée, aux pieds nus, fille de la pauvre Farlotte, ne pouvait rien devoir de son prestige à l’appareil de la richesse, ni à la haute position de sa famille
76.
Il aurait pu, comme tant d’autres pauvres princes de ce pays, se courber humblement sous l’exécrable despotisme anglais, marchander l’abandon de sa souveraineté et se résigner devant la force
77.
Telle est aussi l’œuvre qu’entreprennent aujourd’hui, dans leurs Congrès, les fidèles de l’Hostie, quand ils la présentent couvrant le monde du manteau royal de son éternelle souveraineté ; car le Christ eucharistique est substantiellement identique au Christ Rédempteur
78.
Permettez, si vous voulez éviter ce danger, un libre essor à ces désirs tyranniques qui, malgré lui, le tourmentent sans cesse ; content d’avoir pu exercer sa petite souveraineté au milieu du harem d’icoglans ou de sultanes que vos soins et son argent lui soumettent, il sortira satisfait et sans aucun désir de troubler un gouvernement qui lui assure aussi complaisamment tous les moyens de sa concupiscence
79.
Il y eut un roi de la lumière et un roi des ténèbres, et c'est à cette époque qu'il faut faire remonter cette idée funeste contre laquelle nous protestons de toutes nos forces, de la souveraineté et de l'ubiquité de Satan
80.
Nostradamus, après avoir prédit la spoliation des églises et le meurtre des prêtres, annonce qu'un empereur naîtra près de l'Italie, que sa souveraineté coûtera bien du sang à la France, et que les siens le trahiront et l'accuseront du sang versé
81.
Il sait qu'on peut nuire ou faire du bien, tuer ou sauver par les procédés magnétiques; mais ces procédés, il ne les indique pas d'une manière claire et pratique, et nous l'en félicitons d'ailleurs, car le droit de vie et de mort suppose une souveraineté divine, et cette souveraineté, nous regarderions comme un indigne celui qui, la connaissant et la possédant, consentirait à la vendre de quelque manière que ce fût
82.
Au retour de son cousin, le soir, elle fit acte de souveraineté
83.
– Monseigneur, c’est à moi de vous rappeler la distance de nos conditions, l’intérêt de votre souveraineté
84.
Officiellement, je resterai célibataire, et la souveraineté passera après moi à mon jeune cousin Stéphan
85.
Par la suite on voulut que leurs officiers reconnussent tenir leurs charges du roi, non à droit de suzeraineté et comme seigneur, mais à droit de souveraineté et comme roi 21
86.
Les seigneurs féodaux donnent à leurs châteaux un aspect moins sévère; il ne s'agit plus pour eux seulement de se défendre contre de puissants voisins, d'élever des forteresses destinées à les protéger contre la force, ou à garder le produit de leurs rapines; mais leurs droits respectifs mieux réglés, la souveraineté bien établie du pouvoir royal, leur permettent de songer à vivre sur leurs domaines non plus en conquérants, mais en possesseurs de biens qu'il faut gouverner, en protecteurs des vassaux réunis autour de leurs châteaux; dès lors on décore ces demeures naguère si sombres et si bien closes, on ouvre de larges fenêtres destinées à donner de l'air et de la lumière dans les appartements, on élève des portiques, de grandes salles pour donner des fêtes, ou réunir un grand concours de monde; on dispose en dehors des enceintes intérieures, des bâtiments pour les étrangers; quelquefois même des promenoirs, des églises, des hospices destinés aux habitants du bourg ou village, viennent se grouper autour du château seigneurial
87.
Arrivant avec l’idée de se créer à Sairmeuse une petite souveraineté, le duc ne pouvait qu’être ravi de s’allier à la maison la plus ancienne et la plus riche du pays après la sienne
88.
Elle est géante sur un piédestal de rocs antiques, soulève dans le firmament bleu sa tête dominatrice, et le bois nu de ses larges bras étendus remplit l’espace de grandeur et de souveraineté
89.
Robert exerçait maintenant sur les Martiens une souveraineté plus que royale
90.
Avec le Constance, qu’en son for intérieur il détestait, partirent les derniers attributs de sa souveraineté de millionnaire, et Cheyne put se livrer tout entier aux charmes d’une énergique oisiveté
91.
Dans un pays où la femme héritait et transférait la souveraineté, le souverain était souvent un mari étranger
92.
Reste à prouver que cet idéal peut être réel, que ce réel est le peuple romain[334]; qu'enfin le peuple romain a transmis sa souveraineté à l'empereur d'Allemagne
93.
Que de dons du ciel ne faut-il pas pour bien régner! Une naissance auguste, un air d'empire et d'autorité, un visage qui remplisse la curiosité des peuples empressés de voir le prince, et qui conserve le respect dans le courtisan; une parfaite égalité d'humeur; un grand éloignement pour la raillerie piquante, ou assez de raison pour ne se la permettre point; ne faire jamais ni menaces ni reproches; ne point céder à la colère, et être toujours obéi; l'esprit facile, insinuant; le coeur ouvert, sincère, et dont on croit voir le fond, et ainsi très propre à se faire des amis, des créatures et des alliés; être secret toutefois, profond et impénétrable dans ses motifs et dans ses projets; du sérieux et de la gravité dans le public; de la brièveté, jointe à beaucoup de justesse et de dignité, soit dans les réponses aux ambassadeurs des princes, soit dans les conseils; une manière de faire des grâces qui est comme un second bienfait; le choix des personnes que l'on gratifie; le discernement des esprits, des talents, et des complexions pour la distribution des postes et des emplois; le choix des généraux et des ministres; un jugement ferme, solide, décisif dans les affaires, qui fait que l'on connaît le meilleur parti et le plus juste; un esprit de droiture et d'équité qui fait qu'on le suit jusques à prononcer quelquefois contre soi-même en faveur du peuple, des alliés, des ennemis; une mémoire heureuse et très présente, qui rappelle les besoins des sujets, leurs visages, leurs noms, leurs requêtes; une vaste capacité, qui s'étende non seulement aux affaires de dehors, au commerce, aux maximes d'État, aux vues de la politique, au reculement des frontières par la conquête de nouvelles provinces, et à leur sûreté par un grand nombre de forteresses inaccessibles; mais qui sache aussi se renfermer au dedans, et comme dans les détails de tout un royaume; qui en bannisse un culte faux, suspect et ennemi de la souveraineté, s'il s'y rencontre; qui abolisse des usages cruels et impies, s'ils y règnent; qui réforme les lois et les coutumes, si elles étaient remplies d'abus; qui donne aux villes plus de sûreté et plus de commodités par le renouvellement d'une exacte police, plus d'éclat et plus de majesté par des édifices somptueux; punir sévèrement les vices scandaleux; donner par son autorité et par son exemple du crédit à la piété et à la vertu; protéger l'Église, ses ministres, ses droits, ses libertés, ménager ses peuples comme ses enfants; être toujours occupé de la pensée de les soulager, de rendre les subsides légers, et tels qu'ils se lèvent sur les provinces sans les appauvrir; de grands talents pour la guerre; être vigilant, appliqué, laborieux; avoir des armées nombreuses, les commander en personne; être froid dans le péril, ne ménager sa vie que pour le bien de son État; aimer le bien de son État et sa gloire plus que sa vie; une puissance très absolue, qui ne laisse point d'occasion aux brigues, à l'intrigue et à la cabale; qui ôte cette distance infinie qui est quelquefois entre les grands et les petits, qui les rapproche, et sous laquelle tous plient également; une étendue de connaissance qui fait que le prince voit tout par ses yeux, qu'il agit immédiatement et par lui-même, que ses généraux ne sont, quoique éloignés de lui, que ses lieutenants, et les ministres que ses ministres; une profonde sagesse, qui sait déclarer la guerre, qui sait vaincre et user de la victoire; qui sait faire la paix, qui sait la rompre; qui sait quelquefois, et selon les divers intérêts, contraindre les ennemis à la recevoir; qui donne des règles à une vaste ambition, et sait jusques où l'on doit conquérir; au milieu d'ennemis couverts ou déclarés, se procurer le loisir des jeux, des fêtes, des spectacles; cultiver les arts et les sciences; former et exécuter des projets d'édifices surprenants; un génie enfin supérieur et puissant, qui se fait aimer et révérer des siens, craindre des étrangers; qui fait d'une cour, et même de tout un royaume, comme une seule famille, unie parfaitement sous un même chef, dont l'union et la bonne intelligence est redoutable au reste du monde: ces admirables vertus me semblent refermées dans l'idée du souverain; il est vrai qu'il est rare de les voir réunies dans un même sujet: il faut que trop de choses concourent à la fois, l'esprit, le coeur, les dehors, le tempérament; et il me paraît qu'un monarque qui les rassemble toutes en sa personne est bien digne du nom de Grand
94.
La femme, aux approches de la fête obscure, commençait à prendre une sublime importance, et son visage qui souriait et pleurait d’ombre s’emplissait de résignation et de souveraineté
95.
Un ressouvenir de ce qu’a dit le poète me fait trembler devant cet homme qui a fini, qui domine presque toute son existence d’une souveraineté épouvantable, qui est revêtu d’une beauté devant laquelle Dieu lui-même est impuissant
96.
Quant au garde forestier, aujourd’hui gardien sans forêt, gardien sans montagne et sans tour, sans clairière et sans soleil, s’il a conservé, dans la stalle aux dépositions, sa souveraineté sylvestre, c’est qu’il ne doutait pas que sa parole isolée de Blanc prévaudrait contre celle d’une seule Peau-Rouge, et qu’il devait avec les propriétaires de la scierie incendiée, dont les cours contenaient d’immenses pyramides de bois assurable et assuré, participer au produit des polices d’assurance
97.
Il apercevait confusément tout ce que pouvait avoir de dangereux et d’inique l’exercice des privilèges dont on inculque à l’homme, dès l’enfance, l’instinct de souveraineté
98.
Mais s'il n'avait point encore de chances de dominer, comme Cromwell, dans son propre pays, en revanche, il n'était pas impossible qu'il pût se faire ailleurs une souveraineté, pourvu que la France lui en fournît les premiers moyens
99.
On convint donc qu'au directoire on substituerait trois consuls provisoires qui, conjointement avec deux commissions des conseils, prépareraient une constitution nouvelle, laquelle serait soumise à l'acceptation des assemblées primaires, car la souveraineté du peuple était un dogme que personne, alors, ne songeait à contester[351]
100.
Murat, l'un des beaux-frères de Napoléon, à qui les pays de Clèves et de Berg avaient été donnés en souveraineté, fut compris dans cette confédération, avec le titre de grand-duc; il l'échangea plus tard pour celui de roi, qu'il eût mieux valu pour lui ne jamais obtenir