1.
Lorsque Clémence se mit à roucouler: Faites un nid, avec un tremblement de la gorge, ça causa aussi beaucoup de plaisir; car ça rappelait la campagne, les oiseaux légers, les danses sous la feuillée, les fleurs au calice de miel, enfin ce qu'on voyait au bois de Vincennes, les jours où l'on allait tordre le cou à un lapin
2.
Les corbeaux, réveillés par le bruit des roues, s’ébrouaient dans la feuillée et jetaient des cris plaintifs et inquiets, comme s’ils savaient que le fils du docteur était mort et que Mme Abôguine était malade
3.
Ma chaumière aurait, l'été, la feuillée des bois pour parasol, et l'automne, pour jardin, au bord de la fenêtre, quelque mousse qui enchâsse les perles de la pluie, et quelques giroflée qui fleure l'amande
4.
La feuillée verte et touffue: un clerc du gai savoir qui voyage avec sa gourde et son rebec, et un chevalier armé d'une énorme épée à couper en deux la tour de Montléry
5.
A voix basse, sous la feuillée, on se demande quel est ce beau seigneur en culotte d'argent
6.
Sous la feuillée murmurent doucement des sources pures et limpides, qui courent et s’échappent des fissures des rochers et vont, après mille et mille détours, se perdre dans quelque lac ou dans quelque rivière inconnue dont les eaux libres n’ont encore reflété dans leur calme miroir que les arcanes sublimes de la solitude
7.
Cependant, avec les premières lueurs du matin, l’ouragan terrible qui avait si cruellement sévi pendant la nuit presque tout entière s’était peu à peu calmé ; le vent avait balayé le ciel et emporté au loin les nuages sombres qui plaquaient de taches noirâtres le bleu de l’éther ; le soleil se levait majestueusement dans des flots de lumière ; les arbres, rafraîchis par la tempête ; avaient repris ce vert mat que souillait la veille le sable poussiéreux du désert, et les oiseaux, dont les innombrables myriades se cachaient frileusement sous l’épaisse feuillée du couvert, entonnaient à plein gosier l’harmonieux concert que chaque matin, au réveil de la nature, ils chantent au Très Haut ; hymne sublime et grandiose, harmonie saisissante dont le rythme, plein de naïves mélodies, fait doucement rêver l’homme perdu dans ces océans de verdure, et le plonge à son insu dans la mélancolique rêverie de l’espoir dont la réalisation est au ciel
8.
– Le ciel commence à se rayer de larges bandes blanches, reprit don Leo ; les chouettes et les hiboux cachés sous la feuillée saluent le retour du jour ; le soleil va paraître ; laissez-moi, en quelques mots, vous mettre au courant des faits que vous ignorez ; car si j’en crois mes pressentiments, il nous faudra bientôt agir avec vigueur, afin de réparer le mal commis par don Estevan
9.
C’est l’heure du repos, c’est l’heure où d’ordinaire la vitre de chaque chaumière s’illumine au joyeux pétillement du foyer rustique, et scintille au loin à travers l’ombre et la feuillée, pendant que des tourbillons de fumée sortant des cheminées s’élèvent lentement vers le ciel
10.
Nul de ces admirables cavaliers si magistralement sculptés sur la frise du Parthénon n’est à la fois plus gracieusement et plus fièrement à cheval que ce jeune Indien, dont le beau visage, éclairé par le soleil couchant, rayonne de bonheur et de sérénité ; ses yeux brillent de joie ; les narines dilatées, les lèvres entrouvertes, il aspire avec délices la brise embaumée du parfum des fleurs et de la senteur de la feuillée, car les arbres sont encore humides de l’abondante pluie qui a succédé à l’orage
11.
La journée était splendidement belle, le soleil s’était levé radieux à l’horizon dans des flots de pourpre et d’or, la brise matinale rafraîchissait doucement l’atmosphère et les oiseaux craintivement blottis sous la feuillée chantaient à pleine gorge leur joyeuse chanson
12.
Un calme profond régnait dans ce désert, si vivant et si animé cependant, et du sein duquel s’élevaient, comme un hymne solennel vers Dieu, les chants des innombrables oiseaux blottis sous la feuillée
13.
Les milliers d’oiseaux invisibles, frileusement blottis sous la feuillée, s’éveillaient subitement et entonnaient joyeusement leur mélodieux concert matinal, tandis que les hurlements des fauves, quittant l’abreuvoir et regagnant à pas lents leurs repaires inexplorés, devenaient de plus en plus sourds et indistincts
14.
Des myriades d’insectes remplissaient l’air du bourdonnement continu de leurs ailes ; les écureuils sautaient gaiement de branche en branche ; les oiseaux, cachés sous la feuillée, chantaient à plein gosier, et parfois, au-dessus des hautes herbes, on voyait apparaître la tête fine et les yeux effarés d’un daim ou d’un ashata qui, tout à coup s’élançait sous le couvert avec des bramements de frayeur
15.
Les oiseaux, ces hôtes charmants des bois, reviennent bientôt faire entendre leur doux ramage sous la feuillée
16.
Aux vitres penchaient leur feuillée
17.
Dans la feuillée incertaine et fleurie,
18.
Les oiseaux, s’éveillant sous la fraîche feuillée des grands bois de la vallée, préludaient par quelques gazouillements isolés à leur concert matinal
19.
Horse l’imita sans désemparer, et des éclats de rire inextinguibles retentirent pendant une bonne minute, sous l’épaisse feuillée
20.
Toujours sur pied, mangeant sur le pouce, buvant aux fontaines que je rencontre, et dormant sous la feuillée du premier chêne venu, quand, par hasard, je trouve bonne table et bon vin à discrétion, c'est fête pour moi, ce n'est plus nécessité
21.
En entendant ce triple coup de marteau qui se répercute au loin sous la feuillée, les symphonistes ailés, se taisent soudain
22.
On quitta toutes les tables pour l'entendre, et, au moment que le jour levant commença de percer à travers la feuillée, il y avait autour de nous une foule plus charmée et plus attentionnée qu'au plus beau prêche
23.
Pieter encore tout engourdi, saisit son fusil, l’arma en appuyant le doigt sur la détente pour éviter le craquement de la batterie, et disparut sous la feuillée
24.
—De quoi te plains-tu? me disait cependant Huriel, qui paraissait toujours plus gai, à mesure que nous étions plus en détresse: n'es-tu pas là comme un moine en son réfectoire? Ces rochers ne sont-ils pas disposés comme pour nous servir de cheminée, de dressoirs et de siéges? Ne voilà-t-il pas ton troisième repas aujourd'hui? Cette claire lune d'argent n'éclaire-t-elle pas mieux que ta vieille lampe d'étain? Nos vivres, bien couverts dans mes bannes, ont-ils souffert de la pluie? Ce grand foyer ne sèche-t-il pas l'air autour de nous? Ces branches et ces herbes mouillées n'ont elles pas meilleure senteur que vos provisions de fromage et de beurre rance? Est-ce qu'on ne respire pas autrement sous ces grandes voûtures de branches? Regarde-les, éclairées par la flamme de notre campement! Ne dirait-on pas des centaines de grands bras maigres qui s'entre-croisent pour nous abriter? Si, de temps en temps, un petit vent nous secoue la feuillée humide sur la tête, n'en vois-tu pas pleuvoir des diamants qui nous couronnent? Qu'est-ce que tu trouves de si triste dans l'idée que nous sommes seuls dans un lieu inconnu pour toi? Ne rassemble-t-il pas ce qu'il y a de plus consolant dans la vie? Dieu d'abord, qui est partout, et ensuite une fille charmante et deux bons amis prêts à s'entr'aider?
25.
La taupe aime sa noire caverne, comme l'oiseau aime son nid dans la feuillée, et la fourmi vous rirait au nez, si vous vouliez lui faire entendre qu'il y a des rois mieux logés qu'elle en leurs palais
26.
Il ne faisait point clair de lune; mais les étoiles brillaient dans le ciel, qui n'était embrouillé d'aucune nuée; et mêmement, sous la feuillée, je voyais très-bien à me conduire
27.
Au loin, sous la feuillée, on entendait le murmure affaibli de la joyeuse compagnie, et, éveillant les échos des bois, la trompe de Pontac qui sonnait la mort du cerf, incarné dans les dissemblables personnes du gros La Brède et du petit Du Tremblays
28.
Au loin, sous la feuillée, l’orchestre improvisé commençait à jouer, et le bruit sourd de la foule excitée arrivait jusqu’au château par bouffées confuses
29.
Tout est fête sous la feuillée
30.
De grand matin au bois, avant que la feuillée fût entièrement abattue par les vents de fin d’octobre, le grand-père et ses comparses n’avaient pu s’orienter sur le soleil, par jour nuageux, et s’étaient égarés
31.
Vous rappelez-vous, madame, l’adorable coin de paysage où nous étions assis, l’un auprès de l’autre, il y a deux jours, à l’heure du soleil déclinant vers les horizons clairs d’une tiède après-midi ? Deux jours, ce n’est pas bien long, même pour une mémoire de femme, et vous pouvez vous en souvenir encore, sans rougir comme d’une histoire qui nous vieillit tous les deux ! C’était sous une feuillée toute verdoyante et comme printanière, malgré la saison où nous sommes
32.
Je voudrais pourtant rappeler et faire revivre le souvenir de ces jeunes filles, qui ont traversé le monde sans y laisser de trace, comme le chant d'un oiseau traverse la feuillée
33.
Elle s’élevait au milieu d’un petit enclos planté de jeunes arbres qui commençaient leur feuillée
34.
À travers la feuillée des arbres un mince rayon de lune obliquait, je pensai reconnaître cette figure effrayante et je ne pus retenir une exclamation d’épouvante et de stupeur à la fois
35.
Mme Rowlands foulait grandiosement sur l’herbe la traîne d’une somptueuse robe de deuil en satin ; quelques couronnes de perles blanches et noires pendaient par-ci par-là dans la feuillée ; le banc de gazon où Turlow devait prendre place était recouvert d’un crêpe semé de larmes d’argent et dont les replis se rattachaient symétriquement à des touffes de roses blanches
36.
Mène à sa cour, et qui, sous la feuillée,
37.
Il vint enfin, avec des flocons de mousses blanches qui voltigeaient dans les airs comme ces touffes de blanc duvet que la brise promène sous la feuillée, aux premiers effluves du printemps, et ce fut en foule qu’on se rendit chez Colette
38.
Un corbeau, plus noir que la plus noire des nuits, perché sur l’un des murs, faisait entendre un croassement maussade, alors que de joyeux gazouillis et des roucoulements amoureux partaient de la feuillée le long de la route
39.
Il chauffe la forêt de Plœuc, qui remue sa feuillée immense
40.
Les merles faisaient entendre leur chant du soir dans la feuillée humide ; les fleurs se fermaient doucement ; tout se disposait pour le repos de la nuit
41.
On était alors au commencement de l’été ; les feuilles poussaient aux arbres comme par enchantement, l’herbe verdissait dans les champs, les épis blonds couvraient les collines, mille oiseaux voyageurs chantaient sous la feuillée leurs folles chansons de joie et d’amour, et des troupeaux nombreux, conduits par les serfs attachés à la glèbe, allaient, peuplant le désert des montagnes
42.
Au même moment, un homme à la figure livide et contractée, cachée jusque là derrière un arbre, à peu de distance de l’endroit où s’était passée la scène précédente, remit dans sa poche un revolver qu’il tenait à la main, et disparut, en courant, sous l’épaisse feuillée du parc
43.
Et puis la forêt est pleine des rumeurs variées de la vie animale s’agitant partout, dans l’air et sur le sol à la feuillée sonore
44.
– Voyez, capitaine ! se contenta de répondre l’interpellé, montrant de son fanal un tronc moussu couché à travers la feuillée et auquel le petit Wapwi était lié par de fortes courroies de peau d’anguille
45.
Le premier de ces dessins représentait, dans l’ombre d’une feuillée épaisse et au pied d’une roche tapissée de lianes sauvages, une petite fille d’une rare beauté, campée résolument dans une attitude de reine et tenant à la main une baguette en manière de sceptre magique
46.
Sous cet ombrage léger qui dominait son front, les yeux de Sibylle projetaient plus que jamais l’éclat sombre et mystique d’un rayon de soleil qui pénètre une épaisse feuillée, ou qui filtre doucement à travers les vitraux peints d’une chapelle
47.
Quelques feux brisés d’étoiles, perçant à travers la feuillée, scintillaient doucement dans l’onde du bassin, et les gouttes d’eau qui y tombaient coup sur coup faisaient entendre un bruit clair et triste qui semblait ajouter encore au silence de cette solitude
48.
– Bien des grâces, noble lady ! répondit Locksley ; je vous remercie pour mes compagnons et pour moi ; mais c’est déjà une récompense que de vous avoir sauvée ; nous qui errons sous la feuillée, nous avons plus d’une chose à nous reprocher, mais la délivrance de lady Rowena sera peut-être admise là-haut comme expiation
49.
Dans ce moment, une brise de la mer agitait toute cette feuillée mobile et lui faisait rendre son plus triste gémissement
50.
Aussitôt douze figures d’hommes se dessinèrent vaguement au bord de la feuillée
51.
Ouvre la barrière du jardin, prends par l’allée des lilas qui touche au pignon de la maison, et va t’assurer du nombre des sentinelles et de leurs mouvements ; en revenant, arrête-toi dans toutes les croisées de ce côté-là, et regarde bien dans tous les appartements pour t’assurer s’il ne s’y trouve ni prisonniers ni soldats ; s’il le faut, grimpe dans les croisées pour mieux voir ; le feuillée de vigne qui y forme des rideaux épais ne peut permettre que tu sois vu
52.
Le soleil baissait rapidement, et sous l’épaisse feuillée, il faisait déjà soir
53.
Çà et là, on voyait descendre dans le miroir des eaux des lambeaux festonnés de la feuillée, ou d’énormes troncs d’arbres encore verts que les flots du printemps avaient en partie déracinés
54.
La forêt, déjà reculée dans le lointain, ne laissait distinguer à sa base que des formes vagues, mais elle dessinait vigoureusement les découpures gracieuses et infiniment variées de sa feuillée qui semblait suspendue comme une guipure noire devant la ligne du crépuscule
55.
– Moi, dit le vieillard, je suis Enguerrand de la Feuillée, seigneur de Brisetout, bailli du Patatrac
56.
Les arbres, sous la feuillée neuve, d’un vert pâle, dressaient leurs troncs noirs
57.
Cependant les étoiles s’éteignaient les unes après les autres, dans les vastes profondeurs du ciel ; de larges bandes nacrées commençaient à rayer l’extrême limite de l’horizon ; l’obscurité devenait moins intense, elle se décomposait peu à peu, et prenait des teintes blafardes, estompées d’une brume grisâtre, permettant de distinguer vaguement encore, à la vérité, les divers accidents du paysage ; ce n’était déjà plus la nuit, bien que ce ne fût pas encore le jour ; on entendait des piétinements dans les halliers, des frémissements d’aile sous la feuillée ; le soleil n’allait pas tarder à paraître et à rendre la vie à cette nature assoupie s’éveillant sous l’influence de son apparition prochaine
58.
Ses regards rêveurs erraient sous la feuillée
59.
Elle était calme et silencieuse, les oiseaux eux-mêmes se taisaient, et, blottis sous la feuillée, dormaient la tête sous l’aile
60.
Les trois hommes débarquèrent, tirèrent la pirogue au plein et s’enfoncèrent aussitôt sous la feuillée
61.
Les oiseaux s’éveillaient les uns après les autres sous la feuillée et préludaient doucement au mélodieux concert qu’ils chantent chaque matin pour saluer le réveil de la nature
62.
En ce moment le soleil apparut au-dessus de l’horizon, la forêt se réveilla comme par enchantement, et les oiseaux, blottis sous la feuillée, entonnèrent à plein gosier l’hymne matinal qu’ils chantent chaque matin pour saluer l’astre du jour
63.
Mais rien ne troublait le sombre et mystérieux silence de la nuit ; seulement par intervalles on voyait se dessiner au loin, aux rayons argentés de la lune, les formes confuses de quelque animal qui venait paisiblement se désaltérer à la rivière, où l’on entendait les miaulements plaintifs et saccadés des loups rouges, auxquels se mêlaient les chants de la hulotte bleue et du mawkawis cachés sous la feuillée
64.
Les Français assistaient, avec une espèce de recueillement mélancolique, au réveil de la nature ; le ciel était sans nuage, une légère brise embaumée de mille senteurs frémissait doucement à travers les nénuphars aux fleurs jaunes qui bordaient les rives d’un grand lac, sur lequel voguaient nonchalamment d’innombrables troupes de gracieux cygnes à tête noire ; les feux du soleil levant commençaient à dorer la cime des grands arbres, et les oiseaux de toutes sortes, cachés sous la feuillée, saluaient de leurs chants harmonieux la naissance du jour
65.
L’œil d’un sauvage ou d’un coureur des bois, seul, entre les oscillations de la feuillée, pouvait apprécier la présence d’un être humain, parce que dans les rameaux une plume se mouvait
66.
La matinée était magnifique ; des milliers d’oiseaux, cachés sous la feuillée, saluaient par leurs chants harmonieux la naissance du jour ; une folle brise murmurait sourdement à travers les branches des arbres et rafraîchissait l’air ; au loin, autant que la vue pouvait s’étendre, ondulait la prairie avec ses océans de hautes herbes, incessamment agitées par les pas pressés des bêtes fauves qui regagnaient leurs repaire ; et sur le flanc nu de cette colline, à l’entrée de cette grotte, une des merveilles du Nouveau-Monde, sous l’œil seul de Dieu, servi par deux pauvres sauvages et n’ayant pour auditoire que trois hommes à demi civilisés, un prêtre simple comme un apôtre, célébrait la messe sur un autel de gazon
67.
Je m’échappe et gagne un des bouts de la feuillée, cherchant un endroit où je pusse m’asseoir et rêver
68.
Cependant la brise de mer s’était levée et rafraîchissait l’atmosphère, le soleil brillait radieux dans l’éther azuré ; un calme profond avait, comme par enchantement, succédé à l’effroyable cataclysme ; les animaux rassurés avaient repris leur tranquillité première, les oiseaux recommençaient leurs chants sous la feuillée
69.
Notre voisin, le loir, s’est éveillé ; à peine prend-il le temps d’étirer ses membres, et déjà il pense à faire sa cour ; les mouches dansent dans un rayon de soleil ; les rossignols sanglotent sous la feuillée naissante ; les fleurs produisent l’effet d’une nouvelle neige : les arbres, les prés, tout en est couvert ; il n’est pas jusqu’au rocher qui ne brille jaune ou blanchâtre
70.
J’irai demander à Alcide et à Loïz Troadec de se joindre à nous, et demain soir, à la tombée du jour, nous quitterons Kerloc’h pour gagner les marais de Saint-Michel, près de mon pays, de La Feuillée
71.
Là, ils passèrent une partie de la journée à se remettre de leurs fatigues, tandis que l’ancien chouan allait chercher une carriole pour les transporter à La Feuillée
72.
Au-delà, sur l’inclinaison montante d’un terrain vide, un village, La Feuillée
73.
Au commencement de la troisième semaine de leur séjour à La Feuillée, dont ils avaient fait leur centre d’explorations, ils s’avouèrent vaincus : c’était pour toujours, sauf retour de Monik à la raison, que le trésor reposait enlisé sous la vase maudite
74.
Brusquement, comme ils allaient disparaître au tournant de la route, en sortant de La Feuillée, éclairés par le dernier flamboiement du couchant, ils passèrent en tourbillon devant deux piétons, dissimulés dans la pénombre d’une ruelle
75.
Cette carriole, ainsi enlevée et auréolée de rayons, deux silhouettes de ténèbres la surmontaient, un prêtre, auprès duquel se tenait, laissant pendre derrière elle des ailes démesurées, une sorte de bête géante de la nuit, toujours la monstrueuse Chauve-Souris, qui flottait en être de cauchemar sur la presqu’île de Crozon et qu’ils retrouvaient encore ici, su sortir de cet aride et solitaire village de La Feuillée
76.
« C’est des environs de La Feuillée, proche des marais de Saint-Michel qu’il était ; son château a été détruit en 1793, quand il a émigré
77.
Immédiatement, dans son esprit, le rapprochement se fit : certainement il y avait un lien étroit entre le défunt comte, ce prêtre étrange, le Tonton Maõ, de La Feuillée également, et les visites de ces derniers à Monik Kervella
78.
Assis avec son frère devant une table chargée de pichets de cidre et de bols, dans une auberge du gros bourg de Brasparts, à quelques lieues de La Feuillée, Alcide Troadec questionnait Mathieu Plourac’h, qui venait d’arriver, et dont le cheval s’ébrouait entre les brancards de la carriole que le Tamm Pilou avait laissée à la porte, sous la garde d’un enfant
79.
Un grommellement sourd et un haussement d’épaules furent la seule réponse du paysan de La Feuillée, un peu gêné par cette question directe et précise
80.
Tout en bavardant de choses et d’autres il laissa deviner qu’il avait fait affaire avec un paysan de La Feuillée, auquel il redevait une petite somme, mais que, au moment de le rejoindre, ne connaissant pas le pays, il avait pris une mauvaise route et l’avait perdu de vue
81.
Le patron sera content, si je coupe l’herbe sous le pied de Fouché, et j’en aurai tout le bénéfice ! Après tout chacun pour soi ! Tant pis pour Lespervier ; il a voulu faire le malin et ne pas venir avec moi, lorsque, tous deux, nous étions revenus à La Feuillée et que je surveillais les mouvements de ce Tonton Maõ ; il a préféré se lancer sur une piste vers Landerneau et Brest !
82.
Il n’avait pas terminé qu’un organe sonore, bien timbré, éclatait à quelque distance sous la feuillée, envoyant, en réponse à l’appel convenu du Tamm Pilou, ce fragment significatif de la même chanson :
83.
Il ne s’était pas plus tôt séparé du prêtre et de la jeune fille que, après avoir donné l’ordre à Alcide et à Loïz Troadec de le précéder à Brasparts, de s’installer à l’auberge et de l’y attendre patiemment, il quittait La Feuillée avec sa voiture pour des pérégrinations mystérieuses
84.
Cependant le vieux chouan avait pu craindre des défections ; c’est pourquoi, lorsqu’il avait définitivement quitté La Feuillée, une fois ses dernières précautions prises, sans se douter qu’en ce moment ses moindres mouvements étaient surveillés par Étienne Ridolin, et qu’il était venu retrouver, à Brasparts, Alcide et Loïz Troadec, il n’eût pas été fâché d’amener ce solide renfort avec lui : il pensait que la seule présence de ces deux pêcheurs herculéens eût suffi à rassurer les indécis et à exalter le courage des autres
85.
Dans leur indécision et leur anxiété, ils résolurent tacitement de mettre des obstacles d’apparence naturelle sur la route du colporteur et de faire ainsi en sorte qu’il ne pût intervenir en aucune façon dans les desseins de leur camarade de La Feuillée
86.
Il eut un plissement narquois de sa large face empourprée en songeant à Lespervier, laissé à La Feuillée, et parti, selon toute probabilité, dans la direction de Landerneau, voire même de Brest, sur les indications plus ou moins vagues de gens du pays ; il ne put s’empêcher de gouailler intérieurement :
87.
À ce moment précis, le paysan de La Feuillée, qui venait d’échanger quelques mots à voix basse avec le patron des Sept-Frères, reportait ses regards dans la direction du prisonnier ; ce furent deux lames aiguës qui entrèrent jusqu’au fond des prunelles, agrandies par la terreur, d’Étienne Ridolin : il se sentit démasqué
88.
Mais l’examen des traits féroces du paysan de La Feuillée lui prouvait que rien ne saurait apitoyer un pareil fanatique ; et, comme pour le faire renoncer d’avance à cette inutile trahison vis-à-vis de son complice, le paysan continuait :
89.
Quant à Mathieu Plourac’h, depuis cette nuit fameuse, qui avait mis tout Camaret en révolution, on ne le vit plus revenir dans le petit port, conduisant sa voiture et son cheval avec son cri d’appel : « Tamm Pilou ! Tamm ! » Avait-il regagné le village de La Feuillée ? Continuait-il son commerce dans d’autres parties de la Bretagne ? Dans le pays on ne s’en occupa guère, quand on ne le vit plus
90.
Il voulut d’abord protester, tentant d’ameuter les pêcheurs contre ses agresseurs, mais ceux-ci étaient en force ; de plus, dès qu’ils eurent annoncé qu’il y avait mandat d’amener contre le paysan de La Feuillée, non pas pour complicité dans l’évasion des Troadec comme il essayait de le faire comprendre, mais pour attaque à main armée du courrier de Quimper, les Camaretois, qui auraient été tentés de le soutenir par affection pour Kernéli et ses fils, n’osèrent plus se compromettre dans cette affaire de vol des deniers de l’État
91.
Grâce à l’enquête patiente et habile, mystérieusement faite par Parfait Lespervier, grâce aux recherches qu’il avait su porter dans les hameaux les plus obscurs, sous prétexte de trouver des vieilles pierres et d’étudier les antiquités du pays en écartant ainsi de lui toute méfiance, le dossier concernant le paysan de La Feuillée contenait tous les éléments les plus écrasants, tout un réseau de témoignages formidables contre Plourac’h
92.
L’acte d’accusation portait que Mathieu Plourac’h, du village de La Feuillée, dans les monts d’Arrée, âgé de soixante ans, appelé de son nom de chouan Massacre-Bleu, sobriquet suffisamment explicite, ayant, en d’autres temps et à plusieurs reprises, porté les armes contre la République, ayant, malgré ses crimes de tout genre durant cette période, bénéficié de l’amnistie générale qui avait suivi la pacification, était prévenu, depuis, de séduction, d’embauchage, d’attaque à main armée d’un courrier portant l’argent du Gouvernement, de vol des deniers publics, d’assassinat commis contre les agents de la force publique, de relations avec les ennemis de la France, et enfin de complicité dans une évasion, pour avoir contribué à soustraire ses complices à la justice de leur pays
93.
À partir de ce moment, le champ de ses investigations s’étant considérablement rétréci, il surveilla étroitement les allées et venues des personnes qui pouvaient fréquenter la vieille femme ; il s’arrêta surtout à deux visiteurs, plus assidus que les autres, d’abord Jean-Marie Yannou, l’officier d’artillerie de marine, dont la présence pouvait s’expliquer par sa parenté, ensuite cet abbé Judikaël Le Coat, dont les antécédents lui étaient maintenant connus et qui ne venait certes pas, sans motifs sérieux, de La Feuillée à Kerloc’h, pour visiter une paysanne à peu près folle
94.
L’abbé Judikaël Le Coat regagna sa cure de La Feuillée, plus sombre que jamais après ce dernier échec ; il désespérait de voir revenir les grandes luttes et les grandes espérances d’autrefois, l’exécution de Mathieu Plourac’h le chouan, et la mort dramatique de Monik Kervella, semblant avoir pour toujours mis un terme aux conspirations et aux insurrections dans le pays breton
95.
Heureux alors comme deux oiseaux sous la feuillée, elle me montrait les trésors de verve joyeuse et d’originalité que renfermait sa nature
96.
Sous une voûte de grands chênes, sous une feuillée touffue, on montait, on montait, par des chemins en zigzags, toute la famille à la file et à pied, formant serpent, comme ces pèlerins qui se rendent à des abbayes solitaires sur des cimes, dans les dessins moyen âge de Gustave Doré
97.
J’avais cessé depuis longtemps de voir la tour d’Elven, dont je ne pouvais même plus conjecturer l’emplacement, quand elle se dégagea soudain de la feuillée, et se dressa à deux pas de nous avec la soudaineté d’une apparition
98.
Le tambour retentit aussitôt sous la feuillée