1.
Je me sentais comme un nain écrasé par tous, et cette nouvelle me donnait malheureusement peu d’espoir :
2.
Je le vois encore, debout, tel un nain sorti des contes des Mille et Une Nuits et dressé devant un immense et malfaisant Génie qu’il défie
3.
Il commence à sentir la dignité souveraine l'embarrasser de son ampleur inutile, comme la robe d'un géant volée par un nain
4.
Grosse bête, tu ne vas pas être jaloux d’un nain anglais ? C’était pour voir, voilà tout
5.
Mon géant japonais ne ressemblait en rien à mon nain anglais
6.
C’était mon espèce de petit cochon de nain anglais, qui n’avait rien trouvé de mieux, pour rester près de Camille, que de se déguiser en géant japonais
7.
Je les vois encore tous les deux comme ils m’apparaissaient alors à la lueur du fanal ; l’Européen debout, les jambes écartées, vomissant des imprécations, le nain avec sa face hideuse, son aspect sauvage, nous montrant dans sa fureur ses grosses dents jaunâtres
8.
Ce fut fort heureux pour nous de les apercevoir aussi distinctement, car, à ce moment, le nain prit sous son manteau un morceau de bois court et arrondi de la taille d’une règle, et le porta à ses lèvres
9.
Le peuple le souleva, menaçant et doux à la fois, et l'emporta, pareil à ce géant des contes fantastiques qui gronde tout en caressant et en berçant un nain entre ses bras
10.
Nous avions déjà atteint la pelouse, et, l’ayant traversée, nous nous apprêtions à escalader la fenêtre quand, d’un bosquet de laurier, s’élança une sorte de nain hideux et difforme qui se jeta sur le gazon en tordant ses membres, puis s’enfuit et disparut dans l’obscurité
11.
Plus haut: - quoiqu'il fût assis sur moi, l'esprit de lourdeur, moitié nain, moitié taupe, paralysé, paralysant, versant du plomb dans mon oreille, versant dans mon cerveau, goutte à goutte, des pensées de plomb
12.
Ce courage me fit enfin m'arrêter et dire: "Nain! L'un de nous deux doit disparaître, toi, ou bien moi!" -
13.
Alors arriva ce qui me rendit plus léger: le nain sauta de mes épaules, l'indiscret! Il s'accroupit sur une pierre devant moi
14.
"Vois ce portique! nain! repris-je: il a deux visages
15.
Mais si quelqu'un suivait l'un de ces chemins - en allant toujours plus loin: crois-tu nain, que ces chemins seraient en contradiction!" -
16.
Et si tout ce qui est a déjà été: que penses-tu, nain, de cet instant? Ce portique lui aussi ne doit-il pas déjà - avoir été?
17.
Où donc avaient passé maintenant le nain, le portique, l'araignée et tous les chuchotements? Avais-je donc rêvé? M'étais-je éveillé? Je me trouvai soudain parmi de sauvages rochers, seul, abandonné au clair de lune solitaire
18.
Par ces paroles il a fait taire la taupe et le nain qui disent: "Bien pour tous, mal pour tous
19.
—Non!—ricanait le nain railleur,—tu serais la pâture de l'escarbot qui chasse, le soir, aux moucherons aveuglés par le soleil couchant!
20.
Mais le nain, pendu à sa fuite hennissante, se roulait comme un fuseau dans les quenouillées de sa blanche crinière
21.
Ce nain était paresseux, fantasque, méchant; mais il était fidèle, et ses services étaient agréables à son maître
22.
Là, là! sang de Dieu! Vous ne respirez que morts et carnage! s'écria le nain d'une voix non moins émue que celle du montagnard
23.
Ioup! ioup! iou!» répondit le nain, tirant la langue d'un empan et pirouettant deux tours sur un pied
24.
—Eh non! dit le porte-falot, je suis le nain de Monseigneur le roi qui arrive cette nuit de Compiègne, et qui me dépêche devant pour faire ouvrir la poterne du Louvre
25.
Le croyais-je alors évanoui? le nain grandissait entre la lune et moi, comme le clocher d'une cathédrale gothique, un grelot d'or en branle à son bonnet pointu!
26.
Un affreux nain, puant la poix et le vieux cuir, s'approche de moi d'un air piteux, avec de gros soupirs:
27.
C’était Bäbi qui avait, sans le savoir, retrouvé la vieille ruse employée, au temps des lais bretons, par le nain Frocin pour surprendre Tristan se rendant au lit d’Yseult : tant il est vrai qu’un nombre restreint de types, dans le bien comme dans le mal, servent pour tous les siècles
28.
Le Nain, 1696
29.
Le César, que vous admirez, m’a-t-on dit, est un nain à côté de ce géant de gloire
30.
– À qui donc ferez-vous croire, Giremonde, que robuste et courageuse comme vous l’êtes, vous avez laissé ce nain de Renard injurier et battre vos petits ?
31.
Les aises de la vie, l'abondance, le calme d'une grande prospérité font que les princes ont de la joie de reste pour rire d'un nain, d'un singe, d'un imbécile et d'un mauvais conte: les gens moins heureux ne rient qu'à propos
32.
Un homme haut et robuste, qui a une poitrine large et de larges épaules, porte légèrement et de bonne grâce un lourd fardeau; il lui reste encore un bras de libre: un nain serait écrasé de la moitié de sa charge
33.
Le buisson vivant ! À la rigueur, on pourrait tenir dans les tiroirs de la commode ! Pas un homme, non, mais un nain aplati, un nain grimaçant et verdâtre
34.
Mais si la commode avait avancé, pendant ce temps ! Poum, la sueur aux tempes, rejette le drap et regarde fixement les tiroirs d’où le nain assassin va jaillir
35.
La voix des cornemuses sous les arceaux solennels de ces cathédrales d’éternelle verdure retentissait mystérieuse comme le cor du nain Obéron et parmi tout le tumulte des soldats, parmi les cris, les mugissements et les hennissements des bêtes de trait, le silence auguste de la nuit s’installait peu à peu
36.
» Ils allèrent trouver le paysan et lui dirent : « Vendez-nous ce petit nain ; nous en aurons bien soin
37.
– Écoute, lui dit le nain, je suis un pauvre homme dans la misère ; donne-moi tes trois liards ; je ne puis plus travailler, mais toi tu es jeune et tu gagneras aisément ton pain
38.
Le géant ne savait que dire et ne comprenait pas qu’un nain pût être si fort
39.
Mais le petit nain se mit à pleurer et, pour avoir la paix, son père le prit dans sa poche et l’emmena avec lui
40.
» Mais le géant, qui avait entendu cela, arriva en deux pas au sillon, prit le petit nain et l’emporta sans dire un mot
41.
Devant cet homme Bigot, de taille plutôt petite, avait l’air d’un nain se mesurant à l’ombre amplifiée d’un géant
42.
– Il faut me résoudre à la mort, dit la reine en soupirant, hélas ! j’y aurais moins de peine si ma chère fille était mariée ! – Quoi, vous avez une fille ? s’écria le Nain Jaune (on le nommait ainsi, à cause de la couleur de son teint et de l’oranger où il demeurait), vraiment, je m’en réjouis, car je cherche une femme par terre et par mer ; voyez si vous me la voulez promettre, je vous garantirai des lions, des tigres et des ours
43.
À cette vue la pauvre reine, plus tremblante que la colombe quand elle aperçoit un milan, cria de toute sa force : « Monseigneur le Nain, Toute-Belle est à vous
44.
Il était entouré d’un fossé bourbeux, et un peu plus loin était une maisonnette fort basse, couverte de paille : le Nain Jaune en sortit d’un air enjoué, il avait des sabots, une jaquette de bure jaune, point de cheveux, de grandes oreilles, et tout l’air d’un petit scélérat
45.
L’infortunée reine, considérant tout d’un coup la déplorable vie que ce nain promettait à sa chère fille, et, ne pouvant soutenir une idée si terrible, tomba de sa hauteur sans connaissance et sans avoir eu la force de lui répondre un mot ; mais pendant qu’elle était ainsi, elle fut rapportée dans son lit bien proprement avec les plus belles cornettes de nuit et la fontange du meilleur air qu’elle eût mises de ses jours
46.
La reine s’éveilla et se souvint de ce qui lui était arrivé ; elle n’en crut rien du tout, car se trouvant dans son palais au milieu de ses dames, sa fille à ses côtés, il n’y avait guère d’apparence qu’elle eût été au désert, qu’elle y eût couru de si grands périls, et que le nain l’en eût tirée à des conditions si dures que de lui donner Toute-Belle
47.
Quand il fut question de retrouver sa corbeille et son gâteau, il n’y avait plus rien ; elle s’inquiète, elle s’afflige, et voit tout d’un coup auprès d’elle l’affreux petit nain dont j’ai déjà parlé
48.
– N’en prenez point la peine, princesse, lui dit le nain, je suis plus propre qu’elle à vous éclairer sur ces choses
49.
– Belle princesse, lui dit le nain en se jetant tout d’un coup à ses genoux, je me flatte que ce choix ne vous déplaira point, quand je vous aurai dit que c’est moi qui suis destiné à ce bonheur
50.
Est-il une folie semblable à la vôtre ? – Je me soucie fort peu, dit le nain en colère, de cet honneur : voici les lions qui s’approchent, en trois coups de dents ils m’auront vengé de votre injuste mépris
51.
Quoi, je finirai donc ainsi mes beaux jours ? » Le méchant nain la regardait, et riant dédaigneusement : « Vous aurez au moins la gloire de mourir fille, lui dit-il, et de ne pas mésallier votre éclatant mérite avec un misérable nain tel que moi
52.
Toute-Belle avait bien rabattu de sa fierté depuis son aventure avec le Nain Jaune ; elle ne comprenait pas de meilleur moyen pour se tirer d’affaire que de se marier à quelque grand roi, contre lequel ce petit magot ne serait pas en état de disputer une conquête si glorieuse
53.
La reine et la princesse s’avançaient pour sortir avec le roi, lorsqu’elles virent entrer dans une longue galerie, où elles étaient, deux gros coqs d’Inde qui traînaient une boîte fort mal faite ; il venait derrière eux une grande vieille, dont l’âge avancé et la décrépitude ne surprirent pas moins que son extrême laideur ; elle s’appuyait sur une béquille, elle avait une fraise de taffetas noir, un chaperon de velours rouge, un vertugadin en guenille ; elle fit trois tours avec les coqs d’Inde sans dire une parole, puis s’arrêtant au milieu de la galerie, et branlant sa béquille d’une manière menaçante : « Ho, ho, reine, ho, ho, princesse, s’écria-t-elle, vous prétendez donc fausser impunément la parole que vous avez donnée à mon ami le Nain Jaune ; je suis la fée du Désert ; sans lui, sans son oranger, ne savez-vous pas que mes grands lions vous auraient dévorées ? L’on ne souffre pas dans le royaume de féerie de telles insultes ; songez promptement à ce que vous voulez faire, car je jure par mon escoëfion que vous l’épouserez, ou que je brûlerai ma béquille
54.
Il eut à peine prononcé ces mots que le dessus de la boîte sauta jusqu’au plancher avec un bruit affreux, et l’on en vit sortir le Nain Jaune monté sur un gros chat d’Espagne, qui vint se mettre entre la fée du Désert et le roi des mines d’or
55.
» Le Nain Jaune offensé jusqu’au fond de l’âme, appuya l’éperon dans le ventre de son chat, qui commença un miaulis épouvantable, et sautant de-çà et de-là, il faisait peur à tout le monde, hors au brave roi, qui serrait le nain de près, quand il tira un large coutelas dont il était armé ; et, défiant le roi au combat, il descendit dans la place du palais avec un bruit étrange
56.
À peine furent-ils vis-à-vis l’un de l’autre et de toute la cour sur des balcons, que le soleil, devenant tout d’un coup aussi rouge que s’il eût été ensanglanté, s’obscurcit à tel point qu’à peine se voyait-on : le tonnerre et les éclairs semblaient vouloir abîmer le monde ; et les deux coqs d’Inde parurent aux côtés du mauvais nain, comme deux géants plus hauts que des montagnes, qui jetaient le feu par la bouche et par les yeux, avec une telle abondance, que l’on eût cru que c’était une fournaise ardente
57.
Toutes ces choses n’auraient point été capables d’effrayer le cœur magnanime du jeune monarque ; il marquait une intrépidité dans ses regards et dans ses actions, qui rassurait tous ceux qui s’intéressaient à sa conservation, et qui embarrassait peut-être bien le Nain Jaune : mais son courage ne fut pas à l’épreuve de l’état où il aperçut sa chère princesse, lorsqu’il vit la fée du Désert, coiffée en Tisiphone, sa tête couverte de longs serpents, montée sur un griffon ailé, armée d’une lance dont elle la frappa si rudement qu’elle la fit tomber entre les bras de la reine, toute baignée de son sang
58.
Le roi perdit alors son courage et sa raison ; il abandonna le combat, et courut vers la princesse pour la secourir, ou pour expirer avec elle : mais le Nain Jaune ne lui laissa pas le temps de s’en approcher, il s’élança avec son chat espagnol dans le balcon où elle était ; il l’arracha des mains de la reine et de celles de toutes les dames, puis sautant sur le toit du palais, il disparut avec sa proie
59.
Cette mauvaise fée du Désert, qui était venue avec le Nain Jaune pour le seconder dans l’enlèvement de la princesse, eut à peine vu le roi des mines d’or que son cœur barbare devenant sensible au mérite de ce jeune prince, elle en voulut faire sa proie, et l’emporta au fond d’une affreuse caverne où elle le chargea de chaînes qu’elle avait attachées à un rocher ; elle espérait que la crainte d’une mort prochaine lui ferait oublier Toute-Belle et l’engagerait de faire ce qu’elle voudrait
60.
Le roi n’en témoigna rien, et lui parlant sur un ton de confidence : « Je ne sens aucune aversion, lui dit-il, pour la fée du Désert ; mais il ne m’est pas supportable qu’elle protège le Nain Jaune contre moi, et qu’elle me tienne enchaîné comme un criminel
61.
« Quoi ! s’écria-t-elle, ne suis-je donc pas assez malheureuse dans cet inaccessible château, où l’affreux Nain Jaune m’a transportée ? Faut-il que pour comble de disgrâce le démon de la jalousie vienne me persécuter ? Faut-il que par une aventure si extraordinaire, j’apprenne l’infidélité du roi de mines d’or ? Il a cru, en me perdant de vue, être affranchi de tous les serments qu’il m’a faits
62.
Vous voulez que j’emploie ma science contre le Nain Jaune, qui est mon meilleur ami ; que je retire de ses mains une orgueilleuse princesse, que je ne puis regarder que comme ma rivale ? » Le roi soupira sans rien répondre ; qu’aurait-il répondu à cette pénétrante personne ?
63.
Comme il hésitait, la sirène qui devina ses pensées, lui dit : « Ne croyez pas que ce soit un piège que je vous tends, je suis de trop bonne foi pour vouloir servir vos ennemis : le procédé de la fée du Désert et celui du Nain Jaune m’ont aigrie contre eux ; je vois tous les jours votre infortunée princesse : sa beauté et son mérite me font une égale pitié, et je vous le répète encore, si vous avez de la confiance en moi, je vous sauverai
64.
« Je veux bien à présent, lui dit-elle, vous apprendre que, lorsque le méchant Nain Jaune eut enlevé Toute-Belle, il la mit, malgré la blessure que la fée du Désert lui avait faite, en trousse derrière lui sur son terrible chat d’Espagne ; elle perdait tant de sang et elle était si troublée de cette aventure que ses forces l’abandonnèrent ; elle resta évanouie pendant tout le chemin, mais le Nain Jaune ne voulut point s’arrêter pour la secourir qu’il ne se vît en sûreté dans son terrible palais d’acier : il y fut reçu par les plus belles personnes du monde qu’il y avait transportées
65.
– Non, lui dit-elle, seigneur, rassurez-vous, la fermeté de Toute-Belle l’a garantie des violences de cet affreux nain
66.
» En achevant ces mots, ils arrivèrent au château d’acier, le côté de la mer était le seul endroit que le Nain Jaune n’avait pas revêtu de ces formidables murs qui brûlaient tout le monde
67.
Il l’aborde en tremblant ; il veut se jeter à ses pieds ; mais elle s’éloigne de lui avec autant de vitesse et d’indignation que s’il avait été le Nain Jaune
68.
Le Nain Jaune, qui se tenait caché sous une laitue, ne la vit pas plus tôt hors de la main du roi qu’en connaissant tout le pouvoir, il se jeta dessus et s’en saisit
69.
La princesse poussa un cri terrible en apercevant le nain, mais ses plaintes ne servirent qu’à aigrir ce petit monstre : avec deux mots de son grimoire, il fit paraître deux géants, qui chargèrent le roi de chaînes et de fers
70.
« C’est à présent, dit le nain, que je suis maître de la destinée de mon rival ; mais je lui veux bien accorder la vie et la liberté de partir de ces lieux, pourvu que sans différer vous consentiez à m’épouser
71.
– Je consens plutôt, dit-elle au nain, à ce que vous souhaitez
72.
– Non, dit le Nain Jaune, ce ne sera point à tes yeux que je deviendrai son époux ; un rival aimé m’est trop redoutable
73.
Le méchant nain aima mieux voir la princesse privée de vie que de la voir entre les bras d’un autre ; et la fée du Désert, ayant appris cette aventure, détruisit le mausolée qu’elle avait élevé, concevant autant de haine pour la mémoire du roi des mines d’or qu’elle avait conçu de passion pour sa personne
74.
Il mit la tête hors du lit, et, à la clarté de la lune, vit un petit nain, pas plus gros qu’un lièvre qui attachait un cheval au râtelier
75.
La pauvre bête était couverte de sueur et d’écume ; mais son cavalier l’essuya, l’étrilla, la lava, s’en fut prendre dans un coffre un picotin d’avoine qu’il mit devant elle dans la mangeoire, puis le nain prit tout le foin des autres chevaux et le porta à son préféré
76.
Qu’on juge de sa surprise et de sa frayeur, lorsqu’il vit un petit nain assis sur le revers du talus, qui lui dit en ricanant :
77.
La jeune fille regarda de son mieux et découvrit, juché sur la poignée du rouet, un petit nain si petit, si petit qu’il était à peine visible
78.
La jeune fille émerveillée du travail du nain et de la rapidité avec laquelle les fuseaux se succédaient, lui demanda ce qu’elle devait faire
79.
Et sans plus tarder, le nain devenant grand comme un homme, chargea le rouet sur ses épaules et invita la jeune fille à le suivre
80.
L’ouvrière eut un véritable chagrin de voir disparaître le bon petit nain ; mais elle comprit qu’il avait sans doute ses raisons pour agir de la sorte et, ne voulant pas être indiscrète, elle se contenta de le remercier de tout ce qu’il voulait bien faire pour elle
81.
Ils eurent de nombreux enfants que le petit nain continua d’enrichir, car il ne cessa de tourner son rouet qu’à la mort de Marie qui vécut jusqu’à quatre-vingt-quinze ans
82.
Il avait à sa disposition une sorte d’acrobate, un nain d’une maigreur extrême auquel ces orifices suffisaient et qui surprenait ainsi toute votre correspondance et tous vos secrets
83.
Le repas desservi, on verra tout à coup entrer par la porte de la salle un petit vilain nain, et, derrière lui, une belle dame entre deux géants, laquelle vient proposer une certaine aventure préparée par un ancien sage, et telle que celui qui en viendra à bout sera tenu pour le meilleur chevalier du monde[134]
84.
Et c’est pourquoi Anne depuis la mort de son père et l’annonce de sa ruine totale, vivait délaissée de tous, à la Muette, plus Sainte-Sauvage que jamais, personne ne se souciant d’attirer l’orpheline qui ne serait bientôt plus, une fois le château vendu, qu’une pauvresse perdue dans la foule anonyme des travailleurs obligés de gagner leur nain
85.
À Bergame vivait jadis un nain appelé Pizzighini
86.
Quand le pronostic était satisfaisant, les campagnards, certains qu'une superbe récolte leur donnerait de longs jours de repos et de joie, remerciaient le nain en lui envoyant maintes offrandes
87.
Mais le nain blessé n'était plus maître d'arrêter l'hémorragie; c'est en le laissant exsangue et à demi mort que les assistants se retirèrent, émerveillés, pour annoncer au peuple que jamais, à beaucoup près, la sueur rouge n'avait coulé avec une telle profusion
88.
Ceux qui avaient épié le nain pendant sa crise sudatoire flairèrent quelque supercherie et tinrent désormais pour suspects ses prétendus gestes fiévreux; en le forçant à montrer son corps on découvrit les cicatrices laissées par les entailles volontaires qu'il s'était faites
89.
Or, au bout de quatre mois, un engrangement surabondant et splendide vint prouver l'incapacité prophétique du nain
90.
Pour imiter une sueur sanglante, le mécanisme adapté au nain Pizzighini expulserait à chaque manœuvre, par une foule d'exutoires, telle quantité minime de certaine poudre rouge, qui, prise à une abondante provision intérieure colorerait l'eau pendant un moment, pour disparaître aussitôt grâce à un phénomène de complète dissolution
91.
Agrippé au passage par ses doigts, qui rompirent l'adhérence des fourreaux métalliques, le soleil nain reposa bientôt contre la bouteille de sauternes
92.
Hâte-toi, bon nain, de me donner ce que je te demande
93.
Le nain alors frappa la terre de son pied
94.
Il sentait qu’il avait mal agi, et il aurait tout de suite rompu le pacte fatal qu’il venait de conclure ; mais le nain jaune le considérait avec un regard si railleur qu’il n’osa revenir sur ce qu’il avait dit
95.
Le nain alors s’approcha du jeune homme stupéfait, et attacha lui-même à l’arçon de sa selle une grosse bourse en cuir jaune, toute remplie d’or
96.
Le nain rentra dans les cavités du rocher près duquel se trouvait encore le chasseur de chamois, et celui-ci, ivre d’étonnement et de joie, prit sa route vers son royaume, suivi de longs cris d’amour et de plaisir
97.
– Ô nain ! se disait-il, être moqueur et malfaisant, tu as exaucé mes vœux, mais pour me faire bien plus malheureux que je ne l’avais jamais été
98.
Nain de stuc ou géant de marbre, difforme presque toujours et parfois charmant, j’ai senti les clous me pénétrer sans cesse et mes plaies se rouvrir
99.
Le Nain jaune se transformait en Miroir
100.
C'était, vu par son côté nain et grotesque, cette grande chose universelle: l'adoration de la matière pour l'esprit; car de certaines laideurs ont leur raison d'être dans les profondeurs mêmes de la beauté éternelle