1.
Shakspeare n'a jamais perdu de vue la triple source du pouvoir royal chez les Danois: élection populaire, demi-hérédité, suffrage du roi défunt
2.
– Particulière ou pas, une telle aventure ne devrait jamais se produire dans un gouvernement issu du suffrage universel
3.
Le congrès, toutes les fois que les deux tiers des deux chambres le jugeront nécessaire, proposera des amendements à cette constitution; ou, sur la demande de deux tiers des législatures des divers États, il convoquera une convention pour proposer des amendements, lesquels, dans les deux cas, seront valables à toutes fins, comme partie de cette constitution; quand ils auront été ratifiés par les législatures des trois quarts des divers États, ou par les trois quarts des conventions formées dans le sein de chacun d'eux; selon que l'un ou l'autre mode de ratification aura été prescrit par le congrès, pourvu qu'aucun amendement fait avant l'année 1808 n'affecte d'une manière quelconque la première et la quatrième clause de la 9e section du 1er article, et qu'aucun État ne soit privé, sans son consentement, de son suffrage dans le sénat
4.
Des lois ultérieures pourront exclure du droit de suffrage toute personne qui a été ou qui serait frappée d'une peine infamante
5.
Le chancelier, les juges de la cour suprême et les juges de circuit ne pourront exercer aucune autre fonction publique; tout suffrage qui leur serait donné pour des fonctions électives, par la législature ou par le peuple, est nul
6.
Plutôt que d’y remettre l’ordre, et la propreté, ils se croisaient les bras, et laissaient la tâche au maître, à la divinité du jour : – le Suffrage Universel
7.
Les alliés, remarquant que le reste de la foule vit maigrement de lécher les assiettes et de mâcher à vide, t'estiment à l'égal du suffrage de Konnos, et apportent aux autres, en présent, terrines salées, vin, tapis, fromage, miel, sésame, coussins, fioles, couvertures de laine, couronnes, colliers, coupes, richesse et santé
8.
Prends ce suffrage; passe, de sens rassis, du côté de la seconde urne, et absous-le, mon père
9.
D'ailleurs, avant de nous émanciper, il est bien juste que, par ce temps de suffrage universel, on nous demande s'il nous plaît d'être jetées dans l'arène publique
10.
Et c'est si bien un intérêt de secte qui est ici en jeu, que le plus fidèle avocat de l'émancipation des femmes désire qu'elles ne jouissent pas immédiatement du droit de suffrage, très assuré qu'il est que «sur neuf millions de femmes majeures, quelques milliers à peine voteraient librement: le reste irait prendre le mot d'ordre au confessionnal482
11.
» Ce n'est que lorsque la libre pensée aura émancipé l'esprit des femmes, que leurs défenseurs les jugeront dignes du droit de suffrage
12.
Craignez, pourtant, d’être appelés rétrogrades, c’est un mot terrible, qui vous prive du support du suffrage populaire
13.
– Le suffrage des âmes telles que la vôtre, madame, a toujours été pour moi le plus précieux de tous
14.
« Il est évident que, ne possédant pas le suffrage universel, nous ne saurions obtenir l’opinion de la nation par voie arithmétique ; mais il y a d’autres moyens de la connaître
15.
Absent, j’ai le bénéfice qu’on a de tout temps accordé à l’inconnu, je me concilie le suffrage de tous ceux qui ont envié Albert, je me donne pour défenseurs tous les gens qui m’attaqueraient demain, si mon élévation les offusquait subitement
16.
C’est pourquoi les sots en sont quelquefois si mécontents et leur suffrage lui manque
17.
– Mais, reprit Mme de Malivert, respirant à peine du plaisir que lui faisait le suffrage d’un si bon juge, le succès d’Octave n’est rien moins que général
18.
– Chacune de nos chères sœurs ayant été, suivant la règle, invitée, il y a huit jours, à déposer son vote entre les mains de notre sainte mère et à tenir son choix secret jusqu’à ce moment ; au nom de notre sainte mère, je déclare qu’une de vous, mes chères sœurs, a par sa piété exemplaire, par ses vertus angéliques, mérité le suffrage unanime de la communauté, et celle-là est notre sœur Amélie, de son vivant très haute et très puissante princesse de Gerolstein
19.
Grégoire XIII venait de mourir ; il s’agissait de lui donner un successeur, et Félix Peretti, alors cardinal de Montalte, avait remarqué que ce n’était ni au mérite ni aux talents que les cardinaux accordaient leur suffrage, mais bien au plus faible de santé, car alors la mort prochaine du pape ouvrait une nouvelle carrière à leur ambition
20.
– J’avoue que madame peut regarder comme les interprètes de la volonté de Dieu sur elle les hommes éclairés et vertueux qui depuis son retour à la cour ont dirigé sa conscience ; j’avoue surtout que le suffrage de M
21.
Nous nous connaissons si peu ! Est-ce que tu ne pourrais pas te passer de mon suffrage ?
22.
On lui rend le suffrage universel, on met à la porte la majorité royaliste, il ne voit pas plus loin
23.
Depuis quelques mois il est travaillé par les meneurs de l’Élysée, et en rétablissant le suffrage universel on nous enlève notre force
24.
La révolution de 1848 a fait entrer le peuple dans la politique en lui donnant le suffrage universel, le coup d’État le fait entrer dans la spéculation
25.
Je ne veux rien dire du suffrage universel, bien que je sois terriblement irrité contre lui, depuis qu’il a eu la faiblesse d’absoudre l’auteur du Deux-Décembre, mais, la spéculation universelle, je n’en veux à aucun prix, et je n’irai pas me faire un de ses agents et de ses courtiers
26.
Le suffrage universel était en sa faveur
27.
Si vous croyez que c’est avec le suffrage universel qu’on repeuplera les chasses !
28.
Et je l’attendais bien respectueux de tous les règlements administratifs, bien soumis à toutes les formes de l’autorité, tâchant de refréner mes impatiences et de faire taire ces révoltes, évidemment ataviques, qui, depuis une heure que j’attendais, recommençaient à gronder en moi, et dont je rougis que la civilisation républicaine, non moins que la constante pratique du suffrage universel, n’aient point encore aboli les barbares vestiges
29.
De celles-ci il emprunta le nom, qui n'était pas décrié, et le droit de suffrage, qui permettait à chaque membre du parlement de donner son avis et d'en développer les motifs
30.
L'empereur Napoléon, pendant ces jours de réserve politique, continuait à voir tous les matins après son déjeuner les Allemands dont il prisait et voulait avoir le suffrage
31.
La dame de la maison déclara que j’étais un chien charmant ; et après que j’eus assisté avec une décence exemplaire et toute la dignité convenable à un thé littéraire et à un concert, après que le cercle intime auquel on fit part de mon arrivée romanesque dans l’hôtel, m’eut également honoré d’un suffrage unanime, je fus enfin promu à la dignité de chien de corps de Cécile, ce qui mit le comble à mes vœux les plus chers
32.
Ainsi je toucherai tour à tour à l'organisation judiciaire, au suffrage, à la presse, à la liberté individuelle, à l'enseignement
33.
J'établirai un suffrage sans distinction de classe ni de cens, avec lequel l'absolutisme sera organisé d'un seul coup
34.
Oui, car d'un seul coup vous brisez en même temps l'unité de la famille, vous dépréciez le suffrage, vous annulez la prépondérance des lumières et vous faites du nombre une puissance aveugle qui se dirige à votre gré
35.
Je réalise un progrès auquel aspirent ardemment aujourd'hui tous les peuples de l'Europe: J'organise le suffrage universel comme Washington aux États-Unis, et le premier usage que j'en fais est de lui soumettre ma constitution
36.
N'avez-vous pas pris le suffrage populaire pour base de votre pouvoir?
37.
Rassurez-vous, je n'apporterais aucune modification aux bases fondamentales de ma Constitution sans soumettre ces modifications à l'acceptation du peuple par la voie du suffrage universel
38.
La chose du monde qui m'étonne le plus, c'est que vous lui ayez donné pour base le suffrage populaire, c'est-à-dire, l'élément de sa nature le plus inconsistant que je connaisse
39.
Vous m'expliquerez sans doute comment vous croyez pouvoir faire de l'hérédité, avec le suffrage démocratique des États-Unis?
40.
Ce que je voudrais voir, quant à présent, c'est la manière dont vous vous en tirerez avec ce suffrage, quand il s'agira de l'appliquer à la nomination des officiers publics?
41.
Alors je vous plains, car si vous abandonnez le suffrage à lui-même, si vous ne trouvez pas ici quel que nouvelle combinaison, l'assemblée des représentants du peuple ne tardera pas, sous l'influence des partis, à se remplir de députés hostiles à votre pouvoir
42.
Aussi ne compté-je pas le moins du monde abandonner le suffrage à lui-même
43.
On l'osera d'autant moins, que le serment que j'imposerai précédera l'élection au lieu de la suivre, et qu'on sera sans excuse de venir rechercher le suffrage, dans ces conditions, quand on ne sera pas à l'avance décidé à me servir
44.
«Les lois qui établissent le suffrage sont fondamentales; la manière dont le suffrage est donné est fondamentale; la loi qui fixe la manière de donner les billets de suffrage est fondamentale[9]
45.
Et comment réglez-vous le suffrage?
46.
Je remarque, avec une certaine surprise, que vous n'usez pas ici d'une mesure que vous indiquiez dans le temps à Léon X, et qui consiste dans la substitution des billets de suffrage par les scrutateurs après le vote
47.
Un gouvernement habile a, d'ailleurs tant d'autres ressources! Sans acheter directement le suffrage, c'est-à-dire à deniers découverts, rien ne lui sera plus facile que de faire voter les populations à son gré au moyen de concessions administratives, en promettant ici un port, là un marché, plus loin une route, un canal; et à l'inverse, en ne faisant rien pour les villes et les bourgs où le vote sera hostile
48.
Je n'ai rien à reprocher à la profondeur de ces combinaisons; mais ne craignez-vous pas qu'on ne dise que tantôt vous corrompez et tantôt vous opprimez le suffrage populaire? Ne craignez-vous pas de compromettre votre pouvoir dans des luttes où il se trouvera toujours si directement engagé? Le moindre succès qu'on remportera sur vos candidats sera une éclatante victoire qui mettra votre gouvernement en échec
49.
Remarquez-le bien, si, dans l'intérêt de mon établissement, j'ai dû faire des concessions à l'esprit démocratique de mon époque, si j'ai pris le suffrage universel pour base de mon pouvoir, ce n'est qu'un artifice commandé par les temps, je n'en réclame pas moins le bénéfice du droit divin, je n'en suis pas moins roi par la grâce de Dieu
50.
De quoi pourrait-on se plaindre, puisque j'ai conservé les principes essentiels du droit public en matière financière? Est-ce que l'impôt n'est pas régulièrement établi, régulièrement perçu, les crédits régulièrement votés? Est-ce qu'ici, comme ailleurs, tout ne s'appuie pas sur la base du suffrage populaire? Non, sans doute, mon gouvernement n'est pas réduit à l'indigence
51.
Dire à un souverain: voudriez-vous descendre de votre trône pour le bonheur de votre peuple, n'est-ce pas folie? Lui dire encore: puisque vous êtes une émanation du suffrage populaire, confiez-vous à ces fluctuations, laissez-vous discuter, est-ce possible? Est-ce que tout pouvoir constitué n'a pas pour première loi de se défendre, non pas seulement dans son intérêt, mais dans l'intérêt du peuple qu'il gouverne? N'ai-je pas fait le plus grand sacrifice qu'il soit possible de faire aux principes d'égalité des temps modernes? Un gouvernement issu du suffrage universel, n'est-il pas, en définitive, l'expression de la volonté du plus grand nombre? vous me direz que ce principe est destructeur des libertés publiques; qu'y puis-je faire? Quand ce principe est entré dans les moeurs, connaissez-vous le moyen de l'en arracher? Et, s'il n'en peut être arraché, connaissez-vous un moyen de le réaliser dans les grandes Sociétés européennes, autrement que par le bras d'un seul homme
52.
Mais je suis, moi, bien plus que Louis XIV, avec le suffrage populaire qui me sert de base; je suis Washington, je suis Henri IV, je suis saint Louis, Charles-le-Sage, je prends vos meilleurs rois, pour vous faire honneur
53.
La constitution doit être l'oeuvre d'un seul homme; soumise au suffrage sans discussion, présentée en bloc, acceptée en bloc
54.
Des difficultés à éviter dans l'application du suffrage universel
55.
Il faut enlever à l'élection la nomination des chefs de corps dans tous les conseils d'administration qui sont issus du suffrage
56.
Que le suffrage universel ne saurait, sans le plus grand péril, être abandonné à lui-même pour l'élection des députés
57.
—Comment ou peut gagner le suffrage sans l'acheter directement
58.
Le peuple avait déjà la puissance législative: c'était son suffrage unanime qui avait chassé les rois; et, s'il ne persistait pas dans cette volonté, les Tarquins pouvaient à tous les instants revenir
59.
Le peuple romain était divisé de trois manières: par centuries, par curies et par tribus; et quand il donnait son suffrage, il était assemblé et formé d'une de ces trois manières
60.
«Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie
61.
» Il n'est nullement vrai que le suffrage par le sort soit de la nature de la démocratie
62.
» C'est encore une erreur de Montesquieu, de croire que le suffrage public est de l'essence de la démocratie
63.
Au contraire, dans les temps modernes, plus les institutions sont devenues démocratiques, plus le suffrage secret a pris de prépondérance
64.
Il fallait pourtant qu'il ne nommât pas à toutes les charges, puisque Valerius Publicola fit la fameuse loi qui défendait à tout citoyen d'exercer aucun emploi, s'il ne l'avait obtenu par le suffrage du peuple
65.
Ce que le suffrage universel a fait dans sa liberté et dans sa souveraineté, ne peut être défait par la rue
66.
La solution de tout par le suffrage universel étant un fait absolument moderne, et toute l'histoire antérieure à ce fait étant, depuis quatre mille ans, remplie du droit violé et de la souffrance des peuples, chaque époque de l'histoire apporte avec elle la protestation qui lui est possible
67.
Le suffrage universel a cela d'admirable qu'il dissout l'émeute dans son principe, et qu'en donnant le vote à l'insurrection, il lui ôte l'arme
68.
Odilon Barrot demande l’adjonction des capacités, Ledru-Rollin demande le suffrage universel
69.
Si le peuple était instruit, le suffrage universel serait très bon ; mais dans ce moment où le quart de la nation ne sait pas lire, l’adjonction des capacités me paraît meilleure
70.
Il me disait cela simplement, mais les autres camarades voulaient le suffrage universel, et Quentin s’écriait :
71.
Et je pensais aussi que, si nous avions le suffrage universel un jour, on instruirait le peuple, et qu’alors tout le monde reconnaîtrait que rien n’était meilleur pour la nation
72.
Tout le monde se mêlait de politique, les ouvriers comme les peintres et les journalistes ; chacun soutenait son idée sur la réforme, sur l’adjonction des capacités, sur les banquets, sur le suffrage universel
73.
Et là-haut, dans une pièce occupant tout le premier, s’est tenu plus tard le club des Allemands, qui chantaient en chœur des airs mélancoliques, et parlaient de réunir l’Alsace et la Lorraine à l’Allemagne, au moyen du suffrage universel
74.
Arrêté, pourquoi? Parce qu'il est représentant, parce qu'il est inviolable, parce que le suffrage du peuple l'a fait sacré
75.
Les chefs de la majorité de l'assemblée législative l'avaient jetée en travers de 1852, et ils criaient: c'est là que la société se brisera! La gauche leur disait: ôtez la poutre! ôtez la poutre, laissez passer librement le suffrage universel
76.
Supprimez la loi du 31 mai, ôtez au peuple son barrage, ôtez à Bonaparte son levier, son arme, son prétexte, laissez tranquille le suffrage universel, ôtez la poutre de dessus les rails, savez-vous ce que vous auriez eu en 1852?
77.
La liberté de la presse est la condition sine qua non du suffrage universel
78.
Ceci est la garantie expresse et la condition d'être du suffrage universel
79.
de Joinville et d'Aumale, et qu'illustre cette grande âme, Mme la duchesse d'Orléans? a-t-on offert au peuple,—qui n'est pas un parti, lui, qui est le peuple, c'est-à-dire le souverain,—lui a-t-on offert cette république vraie devant laquelle s'évanouit toute monarchie comme la nuit devant le jour, cette république qui est l'avenir évident et irrésistible du monde civilisé; la république sans dictature; la république de concorde, de science et de liberté; la république du suffrage universel, de la paix universelle et du bien-être universel; la république initiatrice des peuples et libératrice des nationalités; cette république qui, après tout et quoi qu'on fasse, «aura», comme l'a dit ailleurs[41] l'auteur de ce livre, «la France demain et après-demain l'Europe»? A-t-on offert cela? Non
80.
Bonaparte a la bonté d'appeler le suffrage universel a voté
81.
La dictature, l'autocratie, la servitude, la république despotat, la France pachalik, les chaînes sur toutes les mains, le scellé sur toutes les bouches, le silence, l'abaissement, la peur, l'espion âme de tout! On a donné à un homme,—à vous!—l'omnipotence et l'omniscience! On a fait de cet homme le constituant suprême, le législateur unique, l'alpha du droit, l'oméga du pouvoir! On a décrété qu'il est Minos, qu'il est Numa, qu'il est Solon, qu'il est Lycurgue! On a incarné en lui le peuple, la nation, l'état, la loi! et pour dix ans! Quoi! voter, moi citoyen, non-seulement mon dessaisissement, ma déchéance et mon abdication, mais l'abdication pour dix années des générations nouvelles du suffrage universel sur lesquelles je n'ai aucun droit, sur lesquelles, vous usurpateur, vous me forcez d'usurper, ce qui, du reste, soit dit en passant, suffirait pour frapper de nullité ce scrutin monstrueux si toutes les nullités n'y étaient pas déjà amoncelées, entassées et amalgamées! Quoi! c'est cela ce que vous me faites faire! Vous me faites voter que tout est fini, qu'il n'y a plus rien, que le peuple est un nègre! Quoi! vous me dites: Attendu que tu es souverain, tu vas te donner un maître; attendu que tu es la France, tu vas devenir Haïti! Quelle abominable dérision!
82.
La France a parlé, disent-ils; vox populi, vox Dei, le suffrage universel a voté; tout est couvert par un scrutin
83.
La notion du bien et du mal est insoluble au suffrage universel
84.
Ainsi donc, quels que soient vos chiffres, controuvés ou non, extorqués ou non, vrais ou faux, peu importe, ceux qui vivent l'oeil fixé sur la justice disent et continueront de dire que le crime est le crime, que le parjure est le parjure, que la trahison est la trahison, que le meurtre est le meurtre, que le sang est le sang, que la boue est la boue, qu'un scélérat est un scélérat, et que tel qui croit copier en petit Napoléon copie en grand Lacenaire; ils disent cela et ils le répéteront, malgré vos chiffres, attendu que sept millions cinq cent mille voix ne pèsent rien contre la conscience de l'honnête homme; attendu que dix millions, que cent millions de voix, que l'unanimité même du genre humain scrutinant en masse ne compte pas devant cet atome, devant cette parcelle de Dieu, l'âme du juste; attendu que le suffrage universel, qui a toute souveraineté sur les questions politiques, n'a pas de juridiction sur les questions morales
85.
J'écarte pour le moment, comme je le disais tout à l'heure, vos procédés du scrutin, les bandeaux sur les yeux, les bâillons dans les bouches, les canons sur les places publiques, les sabres tirés, les mouchards pullulant, le silence et la terreur conduisant le vote à l'urne comme le malfaiteur au poste, j'écarte cela; je suppose, je vous le répète, le suffrage universel vrai, libre, pur, réel, le suffrage universel souverain de lui-même, comme il doit être, les journaux dans toutes les mains, les hommes et les faits questionnés et approfondis, les affiches couvrant les murailles, la parole partout, la lumière partout! Eh bien, à ce suffrage universel là, soumettez-lui la paix et la guerre, l'effectif de l'armée, le crédit, le budget, l'assistance publique, la peine de mort, l'inamovibilité des juges, l'indissolubilité du mariage, le divorce, l'état civil et politique de la femme, la gratuité de l'enseignement, la constitution de la commune, les droits du travail, le salaire du clergé, le libre échange, les chemins de fer, la circulation, la colonisation, la fiscalité, tous les problèmes dont la solution n'entraîne pas son abdication, car le suffrage universel peut tout, hormis abdiquer; soumettez-les-lui, il les résoudra, sans doute avec l'erreur possible, mais avec toute la somme de certitude que contient la souveraineté humaine; il les résoudra magistralement
86.
Tout ce qui constitue l'organisation propre des sociétés, que vous les considériez comme territoire, comme commune, comme état ou comme patrie, toute matière politique, financière, sociale, dépend du suffrage universel et lui obéit; le plus petit atome de la moindre question morale le brave
87.
Vous avez appliqué ce que vous appelez le «suffrage universel» à une question qui ne comportait pas le suffrage universel
88.
Ce qu'il y a à faire de vous ne regarde pas le suffrage universel
89.
Néron, qui avait inventé la société du Dix-Décembre, et qui, comme vous, l'employait à applaudir ses comédies et même, comme vous encore, ses tragédies, Néron, après avoir troué à coups de couteau le ventre de sa mère, aurait pu, lui aussi, convoquer son suffrage universel à lui, Néron, lequel ressemblait encore au vôtre en ce qu'il n'était pas non plus gêné par la licence de la presse; Néron, pontife et empereur, entouré des juges et des prêtres prosternés devant lui, aurait pu, posant une de ses mains sanglantes sur le cadavre chaud de l'impératrice et levant l'autre vers le ciel, prendre tout l'olympe à témoin qu'il n'avait pas versé ce sang, et adjurer son suffrage universel de déclarer à la face des dieux et des hommes que lui, Néron, n'avait pas tué cette femme; son suffrage universel, fonctionnant à peu près comme le vôtre, dans la même lumière et dans la même liberté, aurait pu affirmer par sept millions cinq cent mille voix que le divin césar Néron, pontife et empereur, n'avait fait aucun mal à cette femme qui était morte; sachez cela, monsieur, Néron n'aurait pas été «absous»; il eût suffi qu'une voix, une seule voix sur la terre, la plus humble et la plus obscure, s'élevât au milieu de cette nuit profonde de l'empire romain et criât dans les ténèbres: Néron est un parricide! pour que l'écho, l'éternel écho de la conscience humaine, répétât à jamais, de peuple en peuple et de siècle en siècle: Néron a tué sa mère!
90.
La commune souveraine, régie par un maire élu; le suffrage universel partout, subordonné, seulement en ce qui touche les actes généraux, à l'unité nationale; voilà pour l'administration
91.
Mettez cette force collective au service de la liberté, faites-la régir par le suffrage universel, la cité devient commune, la nation devient république
92.
Vous parlez de bas-empire? Est-ce sérieusement? Est-ce que le bas-empire avait derrière lui Jean Huss, Luther, Cervantes, Shakespeare, Pascal, Molière, Voltaire, Montesquieu, Rousseau et Mirabeau? Est-ce que le bas-empire avait derrière lui la prise de la Bastille, la fédération, Danton, Robespierre, la Convention? Est-ce que le bas-empire avait l'Amérique? Est-ce que le bas-empire avait le suffrage universel? Est-ce que le bas-empire avait ces deux idées, patrie et humanité; patrie, l'idée qui grandit le coeur; humanité, l'idée qui élargit l'horizon? Savez-vous que sous le bas-empire Constantinople tombait en ruine et avait fini par n'avoir plus que trente mille habitants? Paris en est-il là? Parce que vous avez vu réussir un coup de main prétorien, vous vous déclarez bas-empire! C'est vite dit, et lâchement pensé
93.
Louis XIV, ému et ravi, accorde au poète et aux actrices son suffrage, la plus précieuse des récompenses, et, à la fin de la représentation, Racine se précipite à la chapelle et tombe à genoux dans un élan de reconnaissance
94.
Si notre travail peut obtenir votre suffrage, nous le compléterons par un livre particulier, contenant des règles simples pour l’exercice des actions civiles, et par de nouvelles vues sur les lois pénales et sur la justice criminelle
95.
» Le peuple serait bien bête de s’opposer à ce général ; c’est encore la révolution qui recommence ! Et cette révolution recommencera, jusqu’à ce que les bourgeois se séparent des aristocrates et des intrigants qui prennent leur nom, et se réunissent franchement au peuple, pour réclamer avec lui la liberté, l’égalité, la justice, et reconnaître la république comme le seul gouvernement possible avec le suffrage universel
96.
Raoul avait mis dans cette composition toute sa science, tout son talent et tout son amour ; il en avait fait une page d’une suavité et d’un mystère saisissants qui avait le matin même obtenu du curé le suffrage d’une larme
97.
Dix seulement devaient s’absenter à la fois, et ils étaient choisis par le suffrage des autres captifs, qui répondaient sur leur tête du retour de ces élus du malheur
98.
Aussi, que leur joie faisait plaisir à voir ! De neuf heures du matin à cinq heures du soir, on les vit faire la navette, sans se lasser un seul instant, entre les soixante-seize polls de Saint-Jacques, pour se bien pénétrer des beautés du suffrage universel dans un pays de liberté
99.
Bourassa aujourd’hui peut en toute confiance revendiquer le suffrage d’une honorable élite, ses idées en revanche ne sont pas plus en faveur, auprès de l’immense majorité du peuple, qu’elles ne l’étaient il y a des années ; elles le sont même un peu moins s’il se peut, on en verra les raisons tout à l’heure