1.
Ils sont devenus sauvages tandis que la maison s’est transformée en une citadelle d’écurie errante où chaque étalon hennit à la plus proche jument
2.
nouvelle citadelle de la vérité"
3.
citadelle autour de la forteresse de l'initiation, phare qui pourra accueillir et montrer à tous
4.
—Tu as vu quelquefois un nuage qui ressemble à un dragon, une vapeur qui nous représente un ours ou un lion, une citadelle avec des tours, un rocher pendant, un mont à double cime, ou un promontoire bleuâtre couronné de forêts qui se balancent sur nos têtes; tu as vu ces images qui sont les spectacles que nous offre le sombre crépuscule?
5.
Après la mort de Louis XIV, la pauvre princesse, compromise dans la conspiration du prince de Cellamare, ambassadeur d’Espagne, fut, par ordre du régent, enlevée de Sceaux et enfermée dans la citadelle de Dourlans
6.
Aussi notre poignée d’hommes se sentait perdue dans le labyrinthe de ses petites rues étroites et tortueuses, et notre chef prit le parti de s’établir de l’autre côté de la rivière, dans l’ancienne citadelle
7.
« La rivière baigne le mur d’enceinte de la citadelle et la protège en avant ; mais, sur les deux autres faces et sur les derrières, de nombreuses portes s’ouvrent sur la campagne ; il fallait nécessairement les garder aussi bien dans le vieux quartier que dans celui qui était occupé par nos troupes
8.
L’homme qui me tenait sembla lire en moi, car à ce moment il murmura à mon oreille : « Pas un mot ! la citadelle n’a rien à craindre
9.
« – Je le jure, répondis-je, sous la réserve que la citadelle ne doit courir aucun danger de ce fait
10.
Il garda avec lui tout son or et tout son argent, le cachant dans les souterrains de son palais, tandis qu’il enferma dans une cassette de fer les pierres les plus précieuses et les perles les plus rares, puis il remit ce dépôt à un serviteur de confiance déguisé en marchand avec la mission de gagner la citadelle d’Agra, et de l’y mettre en sûreté jusqu’à ce que le pays fut rentré dans le calme
11.
Or, faites-y bien attention, Sahib, une pareille conduite ne légitime-t-elle pas nos actes, quand nous voulons faire passer le trésor de ce traître entre les mains de ceux qui sont restés fidèles ? Le prétendu marchand voyage sous le nom d’Achmet ; il est en ce moment dans la ville d’Agra et cherche à pénétrer dans la citadelle
12.
De plus, du moment où il avait pénétré dans la citadelle, c’était ma vie ou la sienne qui était en jeu
13.
Le soir du meurtre, cet homme, voyant le faux marchand entrer par la poterne, crut qu’il avait trouvé un refuge dans la citadelle
14.
Après une longue conférence, nous convînmes de l’arrangement suivant : Nous nous engagions à donner à chacun des deux officiers un plan de la citadelle d’Agra avec toutes les indications nécessaires pour retrouver l’endroit où était caché le trésor
15.
En effet, ses gardiens, qui le tenaient à la fois par les bras et par le collet de son habit, le forcèrent de se relever, le contraignirent à descendre à terre, et le traînèrent vers les degrés qui montent à la porte de la citadelle, tandis que l'exempt, armé d'un mousqueton à baïonnette, le suivait par-derrière
16.
—Il y a que je me suis trompé, que l'imperfection de mes dessins m'a abusé, que le défaut d'un compas m'a perdu, qu'une ligne d'erreur sur mon plan a équivalu à quinze pieds en réalité, et que j'ai pris le mur que vous creusez pour celui de la citadelle!
17.
Un moine découvrit à mon frère Ilia – Dieu ait son âme ! – qu’à un endroit, dans la citadelle de Taganrog, sous trois pierres, se trouve un trésor, et que ce trésor est enchanté
18.
Seulement, l’ami, dès qu’il s’approcha de l’endroit, dans la citadelle, il vit qu’à cet endroit même, il y avait une sentinelle avec un fusil
19.
Le château ducal, énorme masse carrée, citadelle isolée par une ceinture d’eau, les couvrait de son ombre
20.
—Oh! Dieu me préserve, dit le jeune homme, de plaisanter avec ce qui est ma vie; mais fatigué d'être un coureur de champs et un escaladeur de murailles, sérieusement effrayé de l'idée que vous me fîtes naître l'autre soir que votre père me ferait juger un jour comme voleur, ce qui compromettrait l'honneur de l'armée française tout entière, non moins effrayé de la possibilité que l'on s'étonne de voir éternellement tourner autour de ce terrain, où il n'y a pas la plus petite citadelle à assiéger ou le plus petit blockhaus à défendre, un capitaine de spahis, je me suis fait maraîcher, et j'ai adopté le costume de ma profession
21.
Le comte de Toiras se retira dans la citadelle Saint-Martin avec la garnison, et jeta une centaine d'hommes dans un petit fort qu'on appelait le fort de La Prée
22.
Tout était dans le même état: le duc de Buckingham et ses Anglais, maîtres de l'île de Ré, continuaient d'assiéger mais sans succès, la citadelle de Saint-Martin et le fort de La Prée, et les hostilités avec La Rochelle étaient commencées depuis deux ou trois jours à propos d'un fort que le duc d'Angoulême venait de faire construire près de la ville
23.
Pendant ce temps, Monsieur, qui savait que, d'un jour à l'autre, il allait être remplacé dans son commandement, soit par le duc d'Angoulême, soit par Bassompierre ou par Schomberg, qui se disputaient le commandement, faisait peu de choses, perdait ses journées en tâtonnements, et n'osait risquer quelque grande entreprise pour chasser les Anglais de l'île de Ré, où ils assiégeaient toujours la citadelle Saint-Martin et le fort de La Prée, tandis que, de leur côté, les Français assiégeaient La Rochelle
24.
Comme elle est calme et majestueuse la citadelle blanche, sur l'Oder, tandis que de toutes les embrasures les canons aboient contre la ville et le camp, et les couleuvrines dardent en sifflant leurs langues sur les eaux couleur de cuivre
25.
Les soldats du roi de Prusse sont maîtres de Wolgast, de ses faubourgs et de l'une et de l'autre rive du fleuve; mais l'aigle à deux têtes de l'empereur d'Allemagne berce encore ses ailerons dans les plis du drapeau de la citadelle
26.
Tout à coup, avec la nuit, la citadelle éteint ses soixante bouches à feu
27.
Le lendemain, à midi, sortit de la triple enceinte de pieux qui hérisse la citadelle une barque, longue comme un cercueil, que la ville et la citadelle saluèrent de sept coups de canon
28.
Arrivé à votre camp, vous vous enfermerez comme dans une citadelle, et vous ne ferez pas un mouvement avant de m’avoir revu
29.
200 canons du côté de la terre et 10 batteries flottantes ouvrirent le 13 septembre un feu terrible contre la citadelle, admirablement défendue par sa redoutable position et par le courage du gouverneur Elliot
30.
Je vis Napoléon et les boulets français prenant pour point de mire le Kremlin, mais restant impuissants à faire sauter notre citadelle, tandis que montaient vers le ciel les flammes d’un immense incendie, embrasant une ville entière, allumé par la main de ses héroïques défenseurs, et alors, le cœur gonflé de pensées diverses, dans un élan soudain de patriotisme et d’enthousiasme, je m’écriai :
31.
Sur l’un de ses bastions avancés était une grosse citadelle en troncs d’arbres, une Block-House, comme on disait alors, spécimen favori des fortifications américaines à cette époque primitive de la civilisation
32.
Elle avait deux étages de hauteur ; celui de dessus excédant l’autre en diamètre, de telle façon que la garnison pouvait, au besoin, faire feu sur les assaillants, jusque sous les murs de la citadelle
33.
Pendant ce temps, quelques hommes de la citadelle avaient signalé l’approche des bateaux, et s’étaient portés à leur rencontre jusqu’à l’extrémité de la langue de terre
34.
Le seul point qui le tint en peine, était la faiblesse de la citadelle au point de vue de l’emplacement
35.
Qu’arrivera-t-il des possessions Anglaises en Amérique, si les postes des frontières tombent tous comme le fort Sandusky ? Vous pouvez bien le croire, les Français sont au fond de tout cela ; chaque citadelle qui nous est enlevée est gagnée pour eux : il y a plus encore, tous ces désastres successifs, inspirent aux Indiens le mépris de notre pouvoir, et augmentent leur respect pour la puissance de leur « Père Français »
36.
Naturellement il était fort pressé de gagner le fort et de communiquer au commandant Christie toutes ses découvertes et ses aventures de la nuit : néanmoins, avant de quitter le bord du lac et de s’engager dans le chemin creux conduisant à la citadelle, le Forestier inspecta les alentours et prêta une oreille attentive pour s’assurer de l’absence de tout danger
37.
Ma foi, je commence à être de votre avis ; car, tout bien réfléchi, ce grand pendard a fort bien pu monter sur le coteau qui domine la citadelle ; dans ce cas, sa lumière se montrait précisément à la hauteur du belvédère
38.
Mais avant que le soleil eût paru sur l’horizon, des hurlements affreux, des feux assourdissants de mousqueterie, et une invasion furieuse de deux cents démons rouges peints en guerre vint s’abattre sur la malheureuse citadelle
39.
Pendant l’obscurité l’ennemi avait pratiqué une mine ; son explosion venait de faire sauter les ouvrages extérieurs de la citadelle
40.
– Braves officiers et soldats ! dit-il en mauvais Anglais ; je désire épargner un sang précieux : je vous préviens qu’une nouvelle mine est pratiquée jusque sous les fondations de votre citadelle : une mèche allumée, un geste ! et c’en est fait de vous ! Capitulez ; vous sortirez avec armes et bagages, vous conserverez votre drapeau !
41.
Son énergique contenance en imposa à ses farouches alliés ; ils se dispersèrent dans les bois après avoir pillé tout ce qu’ils purent découvrir dans les ruines de la citadelle
42.
Et je ne parle pas encore du fort Williams, qui est certes la plus belle citadelle qui soit dans l’Inde et même en Europe
43.
Nous approchions de Sedan : l’énorme rocher de la citadelle, éclairé à la base par les réverbères de la poterne, se détachait lourdement sur l’obscurité du ciel
44.
Au mouvement de cette harmonie, la ville typique, la ville savante, la nouvelle Thèbes se bâtit d'elle-même, car la science est tout entière dans les harmonies des caractères hiéroglyphiques, phonétiques et numéraux qui se meuvent d'eux-mêmes suivant les lois des mathématiques éternelles, Thèbes est circulaire et sa citadelle est carrée, elle a sept portes comme le ciel magique et sa légende deviendra bientôt l'épopée de l'occultisme et l'histoire prophétique, du génie humain
45.
C'était un essai de protestation contre la hiérarchie de la science, une citadelle élevée contre les inondations et la foudre, un promontoire du haut duquel la tête du peuple divinisé planerait sur l'atmosphère et sur les tempêtes
46.
Qui ne reconnaît ici la pierre des philosophes, le magistère au rouge, et le fameux regimen ignis, ou gouvernement du feu, exprimé par les lettres d'or? Sous le nom de citadelle des sages, Philostrate décrit ensuite l'Athanor
47.
Comme le plafond était assez élevé, le courant d’air faisait dévier nos petits adversaires dont un certain nombre tombaient dans les fossés de la citadelle, c’est-à-dire dans l’eau de la cuvette, à côté du sucrier
48.
Trente imprudents se réunissent-ils pour lire un numéro du Constitutionnel, Rassi les déclare conspirateurs et les envoie prisonniers dans cette fameuse citadelle de Parme, terreur de toute la Lombardie
49.
» Mais il paraît que le prince n’est dupe qu’à demi, car si quelqu’un dans la ville s’avise de dire que la veille on a passé une nuit blanche au château, le grand fiscal Rassi envoie le mauvais plaisant à la citadelle ; et une fois dans cette demeure élevée et en bon air, comme on dit à Parme, il faut un miracle pour que l’on se souvienne du prisonnier
50.
Ces malheureux prisonniers de la citadelle sont au secret le plus rigoureux, et l’on fait des histoires sur leur compte
51.
Au sud-est, et à dix minutes de la ville, s’élève cette fameuse citadelle si renommée en Italie, et dont la grosse tour a cent quatre-vingts pieds de haut et s’aperçoit de si loin
52.
Cette tour, bâtie sur le modèle du mausolée d’Adrien, à Rome, par les Farnèse, petits-fils de Paul III, vers le commencement du XVIe siècle, est tellement épaisse, que sur l’esplanade qui la termine on a pu bâtir un palais pour le gouverneur de la citadelle et une nouvelle prison appelée la tour Farnèse
53.
Enfin après des intervalles de disgrâce, qui allèrent pour le comte, premier ministre, jusqu’à passer quelquefois vingt jours entiers sans voir son maître en particulier, Mosca l’emporta ; il fit nommer le général Fabio Conti, le prétendu libéral, gouverneur de la citadelle où l’on enfermait les libéraux jugés par Rassi
54.
Si Conti use d’indulgence envers ses prisonniers, disait Mosca à son amie, on le disgracie comme un jacobin auquel ses idées politiques font oublier ses devoirs de général ; s’il se montre sévère et impitoyable, et c’est ce me semble de ce côté-là qu’il inclinera, il cesse d’être le chef de son propre parti, et s’aliène toutes les familles qui ont un des leurs à la citadelle
55.
Le cher comte ! mon ami ! Mais c’est un embarras bien facile à tourner et auquel j’ai songé : le comte serait mis à la citadelle pour le reste de ses jours
56.
– Ceci outre vos appointements, lui dit-il d’un air morne ; le silence absolu envers tout le monde, ou bien la plus humide des basses fosses à la citadelle
57.
Par bonheur, le joli petit palais que le comte M*** avait loué pour la belle Fausta était situé à l’extrémité méridionale de la ville de Parme, précisément sur la route de Sacca, et les fenêtres de la Fausta donnaient sur les belles allées de grands arbres qui s’étendent sous la haute tour de la citadelle
58.
Un soir que prêt à quitter la partie il se faisait ainsi la morale en rôdant sous les grands arbres qui séparent le palais de la Fausta de la citadelle, il remarqua qu’il était suivi par un espion de fort petite taille ; ce fut en vain que pour s’en débarrasser il alla passer par plusieurs rues, toujours cet être microscopique semblait attaché à ses pas
59.
Par ordre du comte, la Fausta fut mise à la citadelle
60.
Riscara eut l’air étonné qu’il n’eût pas envoyé sur-le-champ à la citadelle de Parme le conspirateur qu’il avait eu le bonheur de faire arrêter
61.
Deux heures plus tard, le pauvre Fabrice, garni de menottes et attaché par une longue chaîne à la sediola même dans laquelle on l’avait fait monter, partait pour la citadelle de Parme, escorté par huit gendarmes
62.
Sur les sept heures après midi, la sediola, escortée par tous les gamins de Parme et par trente gendarmes, traversa la belle promenade, passa devant le petit palais qu’habitait la Fausta quelques mois auparavant et enfin se présenta à la porte extérieure de la citadelle à l’instant où le général Fabio Conti et sa fille allaient sortir
63.
La voiture du gouverneur s’arrêta avant d’arriver au pont-levis pour laisser entrer la sediola à laquelle Fabrice était attaché ; le général cria aussitôt que l’on fermât les portes de la citadelle, et se hâta de descendre au bureau d’entrée pour voir un peu ce dont il s’agissait ; il ne fut pas peu surpris quand il reconnut le prisonnier, lequel était devenu tout raide, attaché à sa sediola pendant une aussi longue route ; quatre gendarmes l’avaient enlevé et le portaient au bureau d’écrou
64.
Le brigadier qui les commandait pensa que le jeune del Dongo ne pouvait pas tenter une fuite bien sérieuse, puisque enfin il se trouvait dans l’intérieur de la citadelle ; toutefois il s’approcha de la fenêtre pour empêcher le désordre, et par un instinct de gendarme
65.
– Comme le prisonnier a fait acte de violence dans l’intérieur de la citadelle, lui dit-il, en vertu de l’article 157 du règlement, n’y aurait-il pas lieu de lui appliquer les menottes pour trois jours ?
66.
Depuis que son père était gouverneur de la citadelle, Clélia se trouvait heureuse, ou du moins exempte de chagrins, dans son appartement si élevé
67.
Mais pour le moment, nous sommes obligés de laisser Fabrice dans sa prison, tout au faîte de la citadelle de Parme ; on le garde bien, et nous l’y retrouverons peut-être un peu changé
68.
Alors je menaçais de partir, alors j’étais libre ! Grand Dieu ! suis-je assez esclave ! Maintenant me voici clouée dans ce cloaque infâme, et Fabrice enchaîné dans la citadelle, dans cette citadelle qui pour tant de gens distingués a été l’antichambre de la mort ! et je ne puis plus tenir ce tigre en respect par la crainte de me voir quitter son repaire !
69.
« Avoir le tapis magique, se dit-elle, enlever Fabrice de la citadelle, et me réfugier avec lui dans quelque pays heureux, où nous ne puissions être poursuivis, Paris par exemple
70.
quoi de plus facile à prouver ? Si c’était à sa citadelle qu’il m’envoyât et que je pusse à force d’or parler à Fabrice, ne fût-ce qu’un instant, avec quel courage nous marcherions ensemble à la mort ! Mais laissons ces folies ; son Rassi lui conseillerait de finir avec moi par le poison ; ma présence dans les rues, placée sur une charrette, pourrait émouvoir la sensibilité de ses chers Parmesans
71.
Ce sera un ami de la Raversi qui régnera sur la citadelle, car le Fabio Conti arrivera au ministère
72.
La nouvelle de la démission du comte eut l’effet de guérir de sa goutte le général Fabio Conti, comme nous le dirons en son lieu, lorsque nous parlerons de la façon dont le pauvre Fabrice passait son temps à la citadelle, pendant que toute la ville s’enquérait de l’heure de son supplice
73.
Ce qui surtout faisait frémir le ministre et lui ôtait tout courage, c’est que le gouverneur de la citadelle était accusé de s’être défait jadis d’un capitaine, son ennemi personnel, au moyen de l’aquetta de Pérouse
74.
Le comte savait que depuis huit jours la duchesse avait répandu des sommes folles pour se ménager des intelligences à la citadelle ; mais, suivant lui, il y avait peu d’espoir de succès, tous les yeux étaient encore trop ouverts
75.
L’or de la duchesse ne produisit d’autre effet que de faire renvoyer de la citadelle huit ou dix hommes de tout grade
76.
Malgré l’or jeté à pleines mains, la duchesse n’avait pu faire un pas dans le siège de la citadelle ; il ne se passait pas de jour sans que la marquise Raversi ou le chevalier Riscara eussent quelque nouvel avis à communiquer au général Fabio Conti
77.
Des fenêtres de ce petit palais, isolé sur le dos de l’énorme tour comme la bosse d’un chameau, Fabrice découvrait la campagne et les Alpes fort au loin ; il suivait de l’œil, au pied de la citadelle, le cours de la Parma, sorte de torrent, qui, tournant à droite à quatre lieues de la ville, va se jeter dans le Pô
78.
Ces sommets, toujours couverts de neige, même au mois d’août où l’on était alors, donnent comme une sorte de fraîcheur par souvenir au milieu de ces campagnes brûlantes ; l’œil en peut suivre les moindres détails, et pourtant ils sont à plus de trente lieues de la citadelle de Parme
79.
« S’ils lui appartiennent, elle paraîtra un instant dans cette chambre, là sous ma fenêtre », et tout en examinant les immenses chaînes des Alpes, vis-à-vis le premier étage desquelles la citadelle de Parme semblait s’élever comme un ouvrage avancé, ses regards revenaient à chaque instant aux magnifiques cages de citronnier et de bois d’acajou qui, garnies de fils dorés, s’élevaient au milieu de la chambre fort claire, servant de volière
80.
Les rêveries de Fabrice furent interrompues par le menuisier de la citadelle, lequel venait prendre mesure d’abat-jour pour ses fenêtres ; c’était la première fois que cette prison servait, et l’on avait oublié de la compléter en cette partie essentielle
81.
« L’abat-jour sera-t-il prêt avant midi ? » Telle fut la grande question qui fit battre le cœur de Fabrice pendant toute cette longue matinée ; il comptait tous les quarts d’heure qui sonnaient à l’horloge de la citadelle
82.
Un seul mot de tout ce discours avait frappé Clélia, c’était la menace d’être mise au couvent, et par conséquent éloignée de la citadelle, et au moment encore où la vie de Fabrice semblait ne tenir qu’à un fil, car il ne se passait pas de mois que le bruit de sa mort prochaine ne courût de nouveau à la ville et à la cour
83.
Quand même, par une révélation complète, elle eût appris que Fabrice n’aimait plus la duchesse, quelle confiance pouvait-elle avoir dans ses paroles ? quand même elle eût cru à la sincérité de ses discours, quelle confiance eût-elle pu avoir dans la durée de ses sentiments ? Et enfin, pour achever de porter le désespoir dans son cœur, Fabrice n’était-il pas déjà fort avancé dans la carrière ecclésiastique ? n’était-il pas à la veille de se lier par des vœux éternels ? Les plus grandes dignités ne l’attendaient-elles pas dans ce genre de vie ? S’il me restait la moindre lueur de bon sens, se disait la malheureuse Clélia, ne devrais-je pas prendre la fuite ? ne devrais-je pas supplier mon père de m’enfermer dans quelque couvent fort éloigné ? Et pour comble de misère, c’est précisément la crainte d’être éloignée de la citadelle et renfermée dans un couvent qui dirige toute ma conduite ! C’est cette crainte qui me force à dissimuler, qui m’oblige au hideux et déshonorant mensonge de feindre d’accepter les soins et les attentions publiques du marquis Crescenzi
84.
Un soir, sur les onze heures, Fabrice entendit des bruits de la nature la plus étrange dans la citadelle : de nuit, en se couchant sur la fenêtre et sortant la tête hors du vasistas, il parvenait à distinguer les bruits un peu forts qu’on faisait dans le grand escalier, dit des trois cents marches, lequel conduisait de la première cour dans l’intérieur de la tour ronde, à l’esplanade en pierre sur laquelle on avait construit le palais du gouverneur et la prison Farnèse où il se trouvait
85.
Il suffisait de donner deux tours à un ressort, dont le gouverneur portait la clef sur lui, pour précipiter ce pont de fer dans la cour, à une profondeur de plus de cent pieds ; cette simple précaution prise, comme il n’y avait pas d’autre escalier dans toute la citadelle, et que tous les soirs à minuit un adjudant rapportait chez le gouverneur, et dans un cabinet auquel on entrait par sa chambre, les cordes de tous les puits, il restait complètement inaccessible dans son palais, et il eût été également impossible à qui que ce fût d’arriver à la tour Farnèse
86.
C’est ce que Fabrice avait parfaitement bien remarqué le jour de son entrée à la citadelle, et ce que Grillo, qui comme tous les geôliers aimait à vanter sa prison, lui avait plusieurs fois expliqué : ainsi il n’avait guère d’espoir de se sauver
87.
C’est en vain que sa raison avait ajouté : « Je ne le verrais plus, cet être qui fera mon malheur de toutes les façons, je ne verrais plus cet amant de la duchesse, je ne verrais plus cet homme léger qui a eu dix maîtresses connues à Naples, et les a toutes trahies ; je ne verrais plus ce jeune ambitieux qui, s’il survit à la sentence qui pèse sur lui, va s’engager dans les ordres sacrés ! Ce serait un crime pour moi de le regarder encore lorsqu’il sera hors de cette citadelle, et son inconstance naturelle m’en épargnera la tentation ; car, que suis-je pour lui ? un prétexte pour passer moins ennuyeusement quelques heures de chacune de ses journées de prison
88.
– Grand Dieu ! vous êtes encore en vie ? Que ma reconnaissance est grande envers le Ciel ! Barbone, ce geôlier dont vous punîtes l’insolence le jour de votre entrée ici, avait disparu, il n’était plus dans la citadelle ; avant-hier soir il est rentré, et depuis hier j’ai lieu de croire qu’il cherche à vous empoisonner
89.
Il adressa au général Fabio Conti une copie officielle de la sentence qui condamnait Fabrice à douze années de citadelle
90.
En effet, comment nourrir l’espoir de redoubler tous les quinze jours l’effroi de la duchesse, et de dompter ce caractère altier, selon le mot du prince, une fois qu’une copie officielle de la sentence était sortie de la chancellerie de justice ? La veille du jour où le général Fabio Conti reçut le pli officiel du fiscal Rassi, il apprit que le commis Barbone avait été roué de coups en rentrant un peu tard à la citadelle ; il en conclut qu’il n’était plus question en certain lieu de se défaire de Fabrice ; et, par un trait de prudence qui sauva Rassi des suites immédiates de sa folie, il ne parla point au prince, à la première audience qu’il en obtint, de la copie officielle de la sentence du prisonnier à lui transmise
91.
En entrant à la citadelle, le musicien gagné se jeta aux genoux du général Fabio Conti, et lui avoua qu’un prêtre, à lui inconnu, avait tellement insisté pour le charger d’une lettre adressée au sieur del Dongo, qu’il n’avait osé refuser ; mais, fidèle à son devoir, il se hâtait de la remettre entre les mains de Son Excellence
92.
Au reste, tout ce qu’elle lui apprenait ne lui fit pas changer un instant de dessein : en supposant que les périls qu’elle lui peignait fussent bien réels, était-ce trop que d’acheter, par quelques dangers du moment, le bonheur de la voir tous les jours ? Quelle vie mènerait-il quand il serait de nouveau réfugié à Bologne ou à Florence ? car, en se sauvant de la citadelle, il ne pouvait pas même espérer la permission de vivre à Parme
93.
Du reste, il lui faisait confidence avec une sincérité parfaite, et comme s’il se fût agi d’une autre personne, de toutes les raisons qui le décidaient à ne pas quitter la citadelle
94.
Pendant ces cinq journées, si cruelles pour Fabrice, Clélia était plus malheureuse que lui ; elle avait eu cette idée, si poignante pour une âme généreuse : « Mon devoir est de m’enfuir dans un couvent, loin de la citadelle ; quand Fabrice saura que je ne suis plus ici, et je le lui ferai dire par Grillo et par tous les geôliers, alors il se déterminera à une tentative d’évasion
95.
Un être léger, tel que les discours des courtisans avaient dépeint Fabrice aux yeux de Clélia, eût sacrifié vingt maîtresses pour sortir un jour plus tôt de la citadelle ; et que n’eût-il pas fait pour sortir d’une prison où chaque jour le poison pouvait mettre fin à sa vie !
96.
Je trouvai au contraire des qualités singulières à un prisonnier qui le 3 août fut amené dans cette citadelle
97.
Bientôt les persécutions du marquis Crescenzi, qui avait demandé ma main, redoublèrent ; il est fort riche et nous n’avons aucune fortune ; je les repoussais avec une grande liberté d’esprit, lorsque mon père prononça le mot fatal de couvent ; je compris que si je quittais la citadelle je ne pourrais plus veiller sur la vie du prisonnier dont le sort m’intéressait
98.
Je m’étais bien promis de ne jamais trahir ni mon père ni mon secret ; mais cette femme d’une activité admirable, d’un esprit supérieur, d’une volonté terrible, qui protège ce prisonnier, lui offrit, à ce que je suppose, des moyens d’évasion, il les repoussa et voulut me persuader qu’il se refusait à quitter la citadelle pour ne pas s’éloigner de moi
99.
Par l’entremise de l’archevêque qu’elle flattait avec soin, elle avait gagné un soldat de la garnison de la citadelle
100.
Ensuite, un jour de fête où la garnison de la citadelle aura reçu une gratification de vin, tu tenteras la grande entreprise