1.
Faisant preuve d’une sagesse insoupçonnable, il m’en explique la raison ; les ondes cérébrales que je capte se transforment en mots d’un contenu hautement philosophique à mes oreilles : « Tu vois, la mer est une énorme masse d’eau, et de ce point de vue, en plusieurs millénaires, toute l’eau passée qui compose notre merveilleux continent ; nous, quand nous feignons de nous échapper, nous ne faisons autre que de suivre l’eau, notre source inépuisable de vie et de nourriture
2.
Après que le SHANDRISAR ait volé vers l’Ouest au travers de l’océan, il avait découvert avec un choc l’existence d’un immense continent fertile et pratiquement vide d’hommes, mais plein de vie animale
3.
Ce continent, inconnu de tous à Cordoue et même dans le reste du monde qu’il connaissait, était appelé selon Vyyn ‘l’Amérique’
4.
Vyyn avait toutefois refroidi son enthousiasme en lui disant que ce continent serait gardé terre interdite pour ceux venant d’Europe, dans le but de sauvegarder le mode de vie des indigènes qui vivaient présentement en Amérique
5.
L’Antarctique, continent gelé, est une vaste région où la neige atteint 5000 mètres de hauteur
6.
A ce propos, je vous avais dit combien j'étais comme aimanté par ce continent eten particulier par le
7.
De plus, par crainte que ces écrits imprimés ne demeurent le jardin privé de quelques Nations, Iles, ou Continent, Dieu, dans le but de les propager partout sur le Globe, a dévoilé l’usage de l’aimant [et l’invention de la bousso-le], grâce auquel le Monde entier, par l’accès aux échanges communs, doit se transformer en une vaste demeure d’hôte ouverte à tous les hommes
8.
Il me semblait revivre les anciens jours du continent espagnol
9.
C'était me dire assez clairement que rien ne le forcerait jamais à remettre les pieds sur un continent
10.
Le 6 février, le Nautilus flottait en vue d'Aden, perché sur un promontoire qu'un isthme étroit réunit au continent, sorte de Gibraltar inaccessible, dont les Anglais ont refait les fortifications, après s'en être emparés en 1839
11.
Sur quel point du continent ? Quel était le correspondant du capitaine Nemo ?
12.
Ces Atlantes, disait-il, occupaient un continent immense plus grand que l'Afrique et l'Asie réunies, qui couvrait une surface comprise du douzième degré de latitude au quarantième degré nord
13.
Ainsi donc, conduit par la plus étrange destinée, je foulais du pied l'une des montagnes de ce continent ! Je touchais de la main ces ruines mille fois séculaires et contemporaines des époques géologiques ! Je marchais là même où avaient marché les contemporains du premier homme ! J'écrasais sous mes lourdes semelles ces squelettes d'animaux des temps fabuleux, que ces arbres, maintenant minéralisés, couvraient autrefois de leur ombre !
14.
Ah ! pourquoi le temps me manquait-il ! J'aurais voulu descendre les pentes abruptes de cette montagne, parcourir en entier ce continent immense qui sans doute reliait l'Afrique à l'Amérique, et visiter ces grandes cités antédiluviennes
15.
En ce moment, la lune apparut un instant à travers la masse des eaux et jeta quelques pâles rayons sur le continent englouti
16.
Je lui racontai notre excursion nocturne, et, les panneaux étant ouverts, il put encore entrevoir une partie de ce continent submergé
17.
Ce devait être un continent, ou tout au moins une île, soit une des Canaries, soit une des îles du cap Vert
18.
Certains auteurs ont même admis que ces nombreuses herbes dont elle est semée sont arrachées aux prairies de cet ancien continent
19.
— D'ailleurs, capitaine, ajoutai-je en m'enthousiasmant de plus belle, pourquoi ne rencontrerait-on pas la mer libre au pôle sud comme au pôle nord ? Les pôles du froid et les pôles de la terre ne se confondent ni dans l'hémisphère austral ni dans l'hémisphère boréal, et jusqu'à preuve contraire, on doit supposer ou un continent ou un océan dégagé de glaces à ces deux points du globe
20.
Un étroit canal le séparait d'une terre considérable, un continent peut-être, dont nous ne pouvions apercevoir les limites
21.
La végétation de ce continent désolé me parut extrêmement restreinte
22.
Du salon où je notais les incidents de cette excursion au continent polaire, j'entendais les cris des pétrels et des albatros qui se jouaient au milieu de la tourmente
23.
Ici comme là-bas, des myriades d'oiseaux animaient cette partie du continent polaire
24.
En 1829, l'Anglais Forster, commandant le Chanticleer, prenait possession du continent antarctique par 63°26' de latitude et 66°26' de longitude
25.
C'est à ces trous qu'ils viennent respirer ; quand les oiseaux, chassés par le froid, ont émigré vers le nord, ces mammifères marins demeurent les seuls maîtres du continent polaire
26.
Chacun d'eux portait sur son dos l'appareil Rouquayrol auquel les réservoirs avaient fourni un large continent d'air pur
27.
La coupe géologique de l'Océan figure jusqu'aux petites Antilles une falaise de six kilomètres, taillée à pic, et, à la hauteur des îles du cap Vert, une autre muraille non moins considérable, qui enferment ainsi tout le continent immergé de l'Atlantide
28.
—Nous regardons, répondit le docteur en dirigeant sa lunette vers le continent
29.
—L'avenir du continent africain
30.
A son tour, ce nouveau continent se fera vieux, ses forêts vierges tomberont sous la hache de l'industrie ; son sol s'affaiblira pour avoir trop produit ce qu'on lui aura trop demandé ; là où deux moissons s'épanouissaient chaque année, à peine une sortira-t-elle de ces terrains à bout de forces
31.
Avait-il bien agit ? N'était-ce pas tenter les voies défendues ? N'essayait-il pas dans ce voyage de franchir les limites de l'impossible ? Dieu n'avait-il pas réservé à des siècles plus reculés la connaissance de ce continent ingrat !
32.
Une heure plus tard, le continent s'étalait sous ses yeux, d'un aspect encore sauvage, mais moins plat, moins nu, quelques arbres se profilaient sur le ciel gris
33.
Ces marécages infranchissables rendaient sûre la position du Victoria ; il fallait seulement surveiller le côté du lac ; la vaste nappe d'eau allait s'élargissant, surtout dans l'est, et rien ne paraissait à l'horizon, ni continent ni îles
34.
Maintenant, raconter l'émotion dont fut prise l'Amérique tout entière; comment l'effet de la communication Barbicane fut dix fois dépassé; ce que dirent les journaux de l'Union, la façon dont ils acceptèrent la nouvelle et sur quel mode ils chantèrent l'arrivée de ce héros du vieux continent; peindre l'agitation fébrile dans laquelle chacun vécut, comptant les heures, comptant les minutes, comptant les secondes; donner une idée, même affaiblie, de cette obsession fatigante de tous les cerveaux maîtrisés par une pensée unique; montrer les occupations cédant à une seule préoccupation, les travaux arrêtés, le commerce suspendu, les navires prêts à partir restant affourchés dans le port pour ne pas manquer l'arrivée de l'Atlanta, les convois arrivant pleins et retournant vides, la baie d'Espiritu-Santo incessamment sillonnée par les steamers, les packets-boats, les yachts de plaisance, les fly-boats de toutes dimensions; dénombrer ces milliers de curieux qui quadruplèrent en quinze jours la population de Tampa-Town et durent camper sous des tentes comme une armée en campagne, c'est une tâche au-dessus des forces humaines et qu'on ne saurait entreprendre sans témérité
35.
Le rôle joué dans cette rencontre par le chevaleresque Européen, sa proposition inattendue qui tranchait la difficulté, l'acceptation simultanée des deux rivaux, cette conquête du continent lunaire à laquelle la France et les États-Unis allaient marcher d'accord, tout se réunit pour accroître encore la popularité de Michel Ardan
36.
Mais son intention n'était pas de faire souche sur le continent lunaire, et d'y transplanter une race croisée de Français et d'Américains
37.
Sur le continent cette même femme, autant que j’ai pu en juger, est à l’abri de tous les autres besoins de la vie
38.
L’homme qui répand l’anglais sur le continent
39.
À Waldshut, une des petites villes du XVIe siècle, que le Rhin traverse peu après sa source, nous rencontrâmes cet être très répandu sur le continent : le touriste anglais qui se montre surpris, même offensé, de l’ignorance dont l’indigène fait preuve touchant les subtilités de la langue anglaise
40.
Mais celui qui a répandu la connaissance de l’anglais depuis le cap St-Vincent jusqu’aux monts de l’Oural, c’est l’Anglais qui, incapable ou peu désireux d’apprendre un seul mot d’une autre langue, voyage, le porte-monnaie à la main, dans tous les coins du continent
41.
Ils croient tous sur le continent que tout Anglais est un peu fou
42.
Et cependant, quand je suis sur le continent, personne pour ainsi dire ne comprend ce que je dis
43.
J'oserais même affirmer que, si la tentative de la Compagnie est couronnée de succès, si vous parvenez à établir un fort sur la limite extrême du continent, votre exemple ne tardera pas à être imité par ces Américains, que le ciel confonde!
44.
Ces Indiens étaient précisément revenus tout récemment des territoires situés au nord du continent américain, et ils donnèrent à Jasper Hobson quelques renseignements, fort incomplets il est vrai, sur l'état actuel du littoral aux environs du soixante-dixième parallèle
45.
— Non, madame, et, pendant trente ans encore, malgré l'importance de la récompense promise par le parlement, aucune tentative ne fut faite pour reprendre l'exploration géographique de cette portion du continent américain, ou plutôt de l'Amérique anglaise, — car c'est le nom qu'il convient de lui conserver
46.
Ne sont-ce pas eux qui ont assisté le capitaine Black pendant son voyage de 1834, voyage qui nous a valu la découverte de la Terre du Roi Guillaume, cette terre sur laquelle s'est précisément accomplie la catastrophe de Franklin? Est-ce que ce ne sont pas deux des nôtres, les courageux Dease et Simpson, que le gouverneur de la baie d'Hudson, en 1838, chargea spécialement d'explorer les rivages de la mer polaire, — exploration pendant laquelle la terre Victoria fut reconnue pour la première fois? Je crois donc que l'avenir réserve à notre Compagnie la conquête définitive du continent arctique
47.
Le large estuaire que le détachement venait d'atteindre, après six semaines de voyage, formait une échancrure trapézoïdale, nettement découpée dans le continent américain
48.
Or, pour remplir son mandat, le lieutenant ne pouvait chercher que dans l'ouest un point qui fût aussi élevé en latitude et qui appartînt au continent américain
49.
Au contraire, les ours devaient être assez nombreux sur cette portion du continent américain
50.
On le voit, le lieutenant ne pouvait que se féliciter d'avoir cherché dans le nord-ouest du continent américain le nouveau théâtre d'une exploitation
51.
Mais quel pouvait être l'individu assez joyeux de caractère pour avoir été pris de cette idée ou de ce besoin de danser aussi allègrement sur cette limite du continent américain, à quelques degrés au-dessus du cercle polaire?
52.
«Mais, monsieur Jasper, on rencontre donc encore des Français sur les territoires du continent arctique?
53.
— Je croyais, cependant, reprit la voyageuse, que, depuis qu'elle avait absorbé l'ancienne Compagnie du nord-ouest, la Compagnie de la baie d'Hudson se trouvait sans concurrents sur le continent américain
54.
Les quadrupèdes et les oiseaux, déjà observés, le fréquentaient en grand nombre, et il était probable que toute l'extrémité nord-ouest du continent américain était ainsi peuplée
55.
Ce cap, en effet, s'élance comme une pointe au- dessus du soixante-dixième parallèle, et, entre les cent et cent- cinquantième méridiens, nul autre promontoire, appartenant au continent proprement dit, c'est-à-dire à l'Amérique anglaise, ne se projette au-delà de ce cercle
56.
Un isthme, large de quatre milles au plus, la rattachait au continent américain, et s'étendait depuis le fond de la baie Whasburn, à l'est, jusqu'à une échancrure correspondante de la côte opposée
57.
C'est encore là, madame, une inexplicable singularité de ce territoire, et quand nos pêcheurs voudront pêcher sur ses bords, leurs lignes ne devront pas avoir moins de trois cents brasses de fond! Pourquoi cette disposition? Je l'ignore, mais je suis porté à croire qu'il y a bien des siècles, une rupture violente, due à quelque action volcanique, aura séparé du littoral une portion du continent, maintenant engloutie dans la mer Glaciale!»
58.
Quelles que soient les prétentions de la Compagnie, il est bien évident que dans les portions les plus élevées du continent, et principalement sur le littoral, le territoire appartient à qui l'occupe
59.
Leur peau, leur plume, leur duvet les font particulièrement rechercher des chasseurs et des Indiens, et, en de certaines années favorables, c'est par dizaines de mille que les factoreries expédient sur les marchés de l'ancien continent ces cygnes, qui se vendent une demi-guinée la pièce
60.
Ils appartenaient à la race «des mangeurs de poissons crus»[8], qui sont répandus sur le continent du North-Amérique, depuis la mer de Baffin jusqu'au détroit de Behring, et dont le lac de l'Esclave semble former la limite méridionale
61.
Le lieutenant Hobson ne pouvait donc que se féliciter d'avoir fondé son établissement sur ce point du continent
62.
Un violent tremblement de terre venait d'ébranler cette portion du continent américain
63.
Encore deux mois, et l'hiver arctique, c'est-à- dire les âpres brises, les tourbillons de neige, les nuits longues, s'abattrait sur cette portion du continent
64.
Je vous ai déjà fait observer certaines particularités qui m'ont semblé inexplicables, telles que le manque absolu de pierres sur tout le territoire, et la coupure si nette du littoral! La formation primitive de ce bout de continent ne me parait pas claire! Je sais bien que le voisinage d'un volcan peut produire certains phénomènes… Vous rappelez-vous ce que je vous ai dit au sujet des marées
65.
Il avait cru bâtir sur le roc et n'avait pas même bâti sur le sable! Cette portion de territoire, formant la presqu'île Victoria, que les cartes les plus exactes de l'Amérique anglaise rattachaient au continent américain, s'en était brusquement séparée
66.
L'isthme, c'est-à-dire la langue de terre qui réunissait la presqu'île Victoria au continent, s'était évidemment brisé sous l'effort d'une convulsion souterraine, provoquée par l'éruption volcanique, quelques mois auparavant
67.
Cette presqu'île Victoria, île maintenant, que nous croyions, que nous devions croire inébranlablement fixée sur sa base, n'était qu'un vaste glaçon, soudé depuis des siècles au continent américain
68.
— Précisément, madame, répondit le lieutenant Hobson, parce que, à notre arrivée, la presqu'île tenait encore par son isthme flexible au continent américain
69.
La nature a tout fait, et elle est la seule coupable! Le tremblement de terre a brisé le lien qui rattachait la presqu'île au continent, et nous sommes bien réellement emportés sur une île flottante
70.
D'ailleurs, quand elle se fût désespérée, quand tous ses compagnons se seraient plaints, quand ils auraient récriminé, pouvaient-ils empêcher ce qui était? pouvaient-ils enrayer la course de l'île errante? pouvaient-ils, par une manoeuvre quelconque, la rattacher à un continent? Non
71.
Deux dangers menaçaient l'île flottante, au large du continent américain, deux seulement:
72.
L'important, c'est d'éviter de se trouver sur l'île au moment de la dislocation des glaces, et nous devrons tout faire pour gagner à pied le continent, dès que l'Océan aura été solidifié par l'hiver
73.
Mais si alors le lieutenant pouvait rapatrier la petite colonie en la guidant à travers le champ de glace jusqu'au continent, ce serait un heureux dénouement de la situation, car embarquer tout son monde à l'époque de la débâcle serait un expédient fort périlleux
74.
Il leur défendit aussi de s'éloigner du fort de plus de deux milles, ne voulant pas que Marbre, Sabine ou autres chasseurs se trouvassent inopinément en face d'un horizon de mer, là où se développait, il y a quelques mois, l'isthme qui réunissait la presqu'île Victoria au continent américain
75.
«Mais à quelle distance exacte sommes-nous du continent américain? demanda la voyageuse
76.
«Il faut avouer que c'est une bien grande fatalité, dit alors le sergent, que nous soyons venus nous installer sur cette presqu'île, précisément à l'époque où elle allait se détacher du continent pour courir les mers! Car enfin, mon lieutenant, il y avait longtemps, bien longtemps que les choses étaient en cet état! Des siècles peut-être!
77.
Songez donc que la terre végétale que nous foulons en ce moment a été apportée par les vents parcelle par parcelle, que ce sable a volé jusqu'ici grain à grain! Pensez au temps qu'il a fallu à ces semences de sapins, de bouleaux, d'arbousiers pour se multiplier, pour devenir des arbrisseaux et des arbres! Peut-être ce glaçon qui nous porte était-il formé et soudé au continent avant même l'apparition de l'homme sur la terre!
78.
Le continent avait disparu
79.
Elle cherchait des yeux ce continent qui manquait à l'horizon, ce continent qui maintenant restait à plus de deux cents milles en arrière, et elle sentit bien qu'elle ne foulait plus du pied la terre américaine
80.
La couche de terre et de sable était plus épaisse, ce qui s'expliquait par la proximité de cette partie du vrai continent qui autrefois jouxtait l'île et ne faisait qu'un même territoire avec elle
81.
Le tremblement de terre du 8 janvier n'avait agité que le continent américain, mais la secousse avait suffi à casser la presqu'île, livrée désormais à tous les caprices de l'Océan
82.
Elle était restée attachée au continent
83.
Aucune trace du continent américain, plus de falaises, plus de volcans dans l'ouest de l'île
84.
Mais, pour ce glaçon, base de l'île Victoria, il n'était pas douteux que, sur le rivage du continent américain, il ne se fût constitué en eaux calmes
85.
Cinq pieds seulement! Mais, sans compter les causes de dissolution auxquelles cet icefield pouvait être soumis, le moindre choc n'amènerait-il pas une rupture à sa surface? Une violente agitation des eaux, provoquée par une tempête, par un coup de vent, ne pouvait-elle entraîner la dislocation du champ de glaces, sa rupture en glaçons et bientôt sa décomposition complète? Ah! l'hiver, le froid, la colonne mercurielle gelée dans sa cuvette de verre, voilà ce que le lieutenant Hobson appelait de tous ses voeux! Seul, le terrible froid des contrées polaires, le froid d'un hiver arctique, pourrait consolider, épaissir la base de l'île, en même temps qu'il établirait une voie de communication entre elle et le continent
86.
Avec quel soin, quel zèle, quelle activité le lieutenant Hobson aurait autrefois suivi tous ces détails de son établissement! S'il eût bâti sur un terrain solide, avec quel plaisir il aurait vu ces maisons, ces hangars, ces magasins, s'élever autour de lui! Et ce projet, désormais inutile, qu'il avait formé de couronner le cap Bathurst par un ouvrage qui eût assuré la sécurité du Fort- Espérance! Le Fort-Espérance! Ce nom, maintenant, lui serrait le coeur! Le cap Bathurst avait pour jamais quitté le continent américain, et le Fort-Espérance se fût plus justement appelé le Fort Sans-Espoir!
87.
Du bois, du gibier, des animaux à fourrures qui s'empilaient d'eux-mêmes dans les magasins de la Compagnie! Un lagon pour pêcher, et dont les produits variaient agréablement l'ordinaire! De l'herbe pour les animaux, et «une double paie pour les gens», eût certainement ajouté le caporal Joliffe! N'était-il pas, ce cap Bathurst, un bout de terre privilégiée, dont on ne trouverait pas l'équivalent sur tout le domaine du continent arctique? Ah! certes, le lieutenant Hobson avait eu la main heureuse, et il fallait en remercier la Providence, car ce territoire devait être unique au monde!
88.
La voyageuse savait qu'il faudrait avant peu quitter le fort, et, en prévision d'un long trajet sur les glaces, quand, en plein hiver, il s'agirait de regagner le continent américain, elle voulait que chacun fût solidement et chaudement vêtu
89.
Je ne serais donc pas étonné qu'elle se rapprochât du continent américain
90.
Lui qui, en toute autre circonstance, eût déploré les désastreux effets d'une telle tempête, l'applaudissait alors! Si l'île résistait — et on pouvait l'espérer —, elle serait inévitablement rejetée dans le sud-ouest sous la poussée de ce vent supérieur aux courants de la mer, et là, dans le sud-ouest, était le continent, là le salut! Oui, pour lui, pour ses compagnons, pour tous, il fallait que la tempête durât jusqu'au moment où elle les aurait jetés à la côte, quelle qu'elle fût
91.
Dans ses observations quotidiennes, le lieutenant Hobson n'avait jamais surpris ni un mouvement, ni même un tremblement, un frémissement quelconque de l'île, qui paraissait aussi ferme, aussi immobile que si son isthme l'eût encore rattachée au continent américain
92.
«Sergent Long, lui dit-il, il est nécessaire que nous soyons fixés sans retard sur la position de l'île Victoria, ou, tout au moins, que nous sachions si ce coup de vent, comme je l'espère, l'a rapprochée du continent américain
93.
— Oui, sergent, répondons à ce feu du continent par un feu de notre île!»
94.
En effet, ce coup de vent de sud-est ne pouvait plus qu'éloigner l'île errante du continent américain, et la rejeter dans les courants si dangereux qui portaient au nord de l'océan Arctique
95.
Puis, après mûres réflexions, tous furent d'accord sur ce point: qu'un navire en détresse avait passé pendant la nuit en vue de l'île, mais que l'île ne s'était point approchée du continent américain
96.
Kalumah sur l'île flottante à deux cents milles du continent américain! C'était à peine croyable!
97.
Kalumah était-elle donc venue volontairement sur l'île errante, et savait-elle qu'elle y rencontrerait l'Européenne dont elle n'avait point oublié les bontés? Mais comment aurait-elle pu le savoir, et comment, à cette distance de toute terre, avait-elle pu atteindre l'île Victoria? Comment enfin aurait-elle deviné que ce glaçon emportait loin du continent Mrs
98.
Une sorte de légende, une tradition répandue parmi les tribus nomades de l'Amérique septentrionale, disait que ce territoire du cap Bathurst s'était rattaché au continent depuis des milliers de siècles, mais qu'il n'en faisait pas partie, et qu'un jour il s'en détacherait par un effort de la nature
99.
Elle se dit qu'il fallait que ses amis fussent, à tout prix, prévenus de leur situation, que, pour eux, il serait peut-être encore temps d'agir, que chaque heure perdue les éloignait de ce continent…
100.
Revenir au continent américain était désormais impossible