1.
/ Parfois il parle, en une façon de patois attendri
2.
Il avait fini par se charger de son éducation: il lui apprenait à danser et à parler patois
3.
Je comprends assez bien l’écossais, ce qui est nécessaire si l’on tient à être au courant de la littérature anglaise moderne, – mais de là à saisir un patois écossais prononcé avec un accent slave et assaisonné de-ci de-là d’inflexions allemandes
4.
Aussi l'indigène y est-il encore à demi sauvage, ayant à peine la notion du temps, sans langue écrite, parlant une sorte de patois que ses voisins ne peuvent comprendre,—un patois si pauvre même, qu'il manque de mots pour exprimer les idées les plus élémentaires
5.
Mais quelques mots d’Ayrton prononcés dans un inintelligible patois parurent les rassurer
6.
Note 60: (retour) Là est le seul euphuïsme de cette scène que nous n'ayons pas retrouvé dans la langue des précieux; mais qui s'étonnerait de voir les Anglais plus maritimes que nous, même dans l'ancien patois de leurs gens de cour? Le mot du texte est technique, to yaw; en français: donner des embardées, c'est-à-dire des mouvements alternatifs de rotation, de droite à gauche et de gauche à droite, que le vent ou un courant considérable imprime à l'avant d'un navire
7.
Bien que tout ceci fût dit en patois, des sentiments et des pensées si rares chez une fille du peuple ne laissèrent pas de frapper Alexeï
8.
À cinquante pas de là, un autre homme, vêtu aussi en cavalier, cause avec une sentinelle écossaise; et grâce à l'habitude qu'il paraît avoir, quoique étranger, de la langue anglaise, il parvient à comprendre les réponses que son interlocuteur lui fait dans le patois du comté de Perth
9.
Lorsque le bateau fut arrivé à une vingtaine de pas de la terre, l'homme qui était sur le rivage fit machinalement, avec sa carabine, le geste d'une sentinelle qui attend une patrouille, et cria Qui vive! en patois sarde
10.
Car, comme tout cela se passait en patois romain, il n'avait pas très bien compris
11.
Il n’avait encore capturé qu’un chétif goujon et venait de se poster à un tournant, près de la fosse dite « la Grande-Brèche », quand il vit venir à lui un braconnier et maraudeur – un bribeur en patois local – célèbre dans la contrée, et qui répondait au nom de Coquillard
12.
La femme de Jean Séguier repousse Henri IV, et à ce même roi qui demande au maréchal de Roquelaure d'amener à la cour sa belle compagne, le rusé Gascon, prétextant la pauvreté de sa famille, répond en patois: «Sire, elle n'a pas de sabattous (souliers)210
13.
Mais, sans répondre à ce reproche, le bon petit père, attachant sur Rodin son œil unique avec une expression d’enthousiasme et accompagnant ces mots de gestes pétulants, s’écria dans son patois :
14.
Ce qui pourra étonner, c'est qu'il ait écrit ce livre en français, et que, pour justifier la préférence qu'il lui donne sur sa propre langue, il ait avancé que le patois de France, ou le roman, était de son temps la plus agréable langue de l'Europe
15.
Par un effet singulier de la perte du sang et de la faiblesse qui en était la suite, Fabrice avait presque tout à fait oublié le français ; il s’adressait en italien à ses hôtesses, qui parlaient un patois flamand, de façon que l’on s’entendait presque uniquement par signes
16.
Raoul arpentait la chambre tandis que Suzanne, avachie sur une chaise, hurlait : « Mais, ma fille, c’est du chantage ! » Farges comptait sur le patois de Rosalie qui avait toujours un effet irrésistible
17.
– Vous êtes, monsieur, dit-il en mauvais patois, tout au sommet de la chaîne, et juste sur la ligne de la frontière
18.
Et toute la journée la maison résonna de cris de joie, entremêlés de Noëls en patois corse, et de cantiques appris au catéchisme, et de grandes disputes qui finissaient toujours par des dégringolades dans l’escalier et des courses échevelées sur toute la longueur du couloir qui traversait la maison
19.
Madame causait avec elle en patois corse
20.
» – Les hommes blancs, me dit-il dans son patois, connaissent-ils ces cailloux ?
21.
Laissent, pour imiter les messieurs de la ville, – aux sages pères-grands notre langue trop vile – et nous font du français, qu’ils estropient à fond, – de tous les patois le plus affreux peut-être
22.
Par suite, les poètes précurseurs des félibres, même ceux en renom, employaient communément, sans aucun sens critique, les formes corrompues, bâtardes, du patois francisé qui court les rues
23.
Mais qu’on n’aille pas croire que ces innovations, bien qu’elles n’eussent de rapport qu’avec un cercle restreint des poètes « patois » comme on disait alors, se fussent introduites dans l’usage commun, sans combat ni résistance
24.
Ils s'entretenaient avec lui dans le patois quasi auvergnat du haut Bourbonnais, que notre ami parlait aussi bien qu'eux, encore qu'il fût né dans le bas pays
25.
– Bon ! dit-il dans son patois
26.
Il dit quelques mots aux autres dans son patois et les emmena à l'écart, où ils s'assirent par terre et firent leur souper très-sagement, tandis que le grand bûcheux alla leur parler, et marqua beaucoup d'égards à leur chef, le grand rouge, qui s'appelait, Archignat, et passait pour un homme juste autant que peut l'être un muletier
27.
Cela m’apprend, à moi, qui, depuis trente ans, ai quitté la Provence et qui croyais sa langue morte, cela m’apprend, cela me prouve qu’en dessous de ce patois usité chez les farauds, les demi-bourgeois et les demi-dames existe une seconde langue, celle de Dante et de Pétrarque
28.
Mon habitude des patois latins, parlés uniquement par moi jusqu’à l’âge de douze ans dans les montagnes de mon pays, me rendait ce bel idiome intelligible
29.
On entendit la voix nette, appliquée, d’Orane Baltus, qui parlait plus lentement le français que le patois :
30.
La jeune fille essaya de dire en se penchant, et se servant du patois, et à demi-voix : « Le père, il vaut mieux ne rien raconter » ; il fit semblant de ne pas entendre
31.
Elle parlait, pour ainsi dire, le patois de l'amour, et Rodolphe voulait absolument en parler le beau langage
32.
– J’abats des arbres ici depuis ma plus tendre jeunesse, répondit-il dans son patois
33.
Il les conduisit dans leur chambre, une triste chambre de pierre nue, mais belle pour ce pays, où toute élégance reste ignorée; et il exprimait en son langage, patois corse, bouillie de français et d'italien, son plaisir à les recevoir, quand une voix claire l'interrompit; et une petite femme brune, avec de grands yeux noirs, une peau chaude de soleil, une taille étroite, des dents toujours dehors dans un rire continu, s'élança, embrassa Jeanne, secoua la main de Julien en répétant:
34.
Seulement, il y a une difficulté, c’est ce maudit patois dont je ne connais pas un traître mot
35.
– Oui, ma chourotte (un de ses petits noms d’amitié habituels que lui fournissait le patois local)
36.
L’adroit négociant n’eut qu’à laisser tomber quelques questions dans le parlage pour en faire jaillir, aussitôt, en patois de terroir, un intarissable flot de confidences, ainsi traduisibles :
37.
Rugir en leurs patois messieurs les Courtisans
38.
Vétérans des anciennes armées, volontaires, recrues, ils parlaient tous les patois de France, et juraient dans tous les dialectes contre le froid, l’abandon où on les laissait, et l’ordre de descendre qui ne venait pas
39.
On riait des patois étranges qu’inventaient les Français pour se faire comprendre des Italiens, et les Italiens pour se faire comprendre des Français
40.
1 Ragolu, dans le patois d’Ille-et-Vilaine, veut dire rugueux, raboteux ; mais dans ce conte il signifie mal fait, mal bâti
41.
C’est tout ce qu’il pouvait faire ; car notre langue lui était inconnue, et à peine s’il parlait le sabir, ce patois algérien composé de provençal, d’italien, d’arabe, fait de mots bariolés ramassés comme des coquillages tout le long des mers latines
42.
Il ne les comprit pas, mais il reconnut bien la langue, mêlée de patois populaire, dans laquelle ils avaient été prononcés, et il pensa que c’était quelque pêcheur anglais embauché à Calais ou à Dunkerque
43.
Il remonte bientôt, et dit dans ce patois que parlent tous les Indiens de la zone intertropicale sud-américaine, et appelé lingoa geral :
44.
s’écrie-t-il dans son patois, d’une voix entrecoupée, des hommes, des blancs
45.
Il fait signe au chef de patienter, et tirant lentement de la ceinture volée jadis à l’Arabe assassiné sur le ponton, une pièce d’or, la prend entre le pouce et l’index, la met devant son œil, et d’un geste canaille la fait miroiter en disant en patois :
46.
– Peuh ! j’ai entendu qu’ils nous disaient des « sottises » dans leur espèce de patois de mokos
47.
Comme leurs nouveaux compagnons, des mulâtres brésiliens, parlaient suffisamment le patois cayennais, l’arrangement se fit sans retard, comme sans difficulté
48.
Les nouveaux arrivants ne comprennent ni le portugais, ni même la lingoa geral, ce patois commun aux Indiens du bas Amazone, comme le sabir aux riverains de la Méditerranée
49.
Un des mulâtres se détacha du groupe, et s’en vint dire à Monsieur Louche en patois cayennais :
50.
Ces paroles prononcées en patois, et aussitôt traduites en langue générale, firent pousser aux Muras un long hurlement de joie
51.
Tel est l’effroi inspiré par le terrible chef, que les malheureux osent à peine avancer, en dépit des affirmations de Monsieur Louche, qui épuise les quelques mots de patois portugais attrapés à la diable depuis son arrivée au village
52.
Ce mot patois est probablement composé de l'ancienne expression "engin", invention, et de "gorgère", "gorgias", gorge, invention pour le cou
53.
Le patois de la caverne et du bagne, cette langue ensanglantée et grotesque, ce hideux argot, marié à une voix de jeune fille, gracieuse transition de la voix d'enfant à la voix de femme ! tous ces mots difformes et mal faits, chantés, cadencés, perlés !
54.
Avec quelle expression déchirante, quel cri de colombe blessée elle reprenait ce refrain si mélancolique et si doux à entendre dans le patois enfantin des colonies :
55.
Quel supplice de venir, trois ans après cela, implorer cent mille francs de la générosité jadis dédaignée, de venir s’humilier, affronter les sermons sans fin, les ricanements bêtes, le tout assaisonné de plaisanteries berrichonnes, de mots de terroir, de ces dictons justes en général, trouvés par des esprits courts mais logiques, et qui blessent dans leur patois trivial, comme l’injure d’un inférieur
56.
Les «édiles», comme on dit en patois élégant, l'avaient oublié depuis 1814
57.
On a répété:—Que nous veulent les écrivains avec ce révoltant patois? l'argot est odieux! l'argot fait frémir!
58.
Ce service, Plaute l'a rendu, le voulant ou ne le voulant pas, en faisant parler le phénicien à deux soldats carthaginois; ce service, Molière l'a rendu en faisant parler le levantin et toutes sortes de patois à tant de ses personnages
59.
Le phénicien, à merveille! le levantin, à la bonne heure! même le patois, passe! ce sont des langues qui ont appartenu à des nations ou à des provinces; mais l'argot? à quoi bon conserver l'argot? à quoi bon «faire surnager» l'argot?
60.
Du reste, malgré tout cela et à cause de tout cela, ce patois étrange a de droit son compartiment dans ce grand casier impartial où il y a place pour le liard oxydé comme pour la médaille d'or, et qu'on nomme la littérature
61.
Les jeunes gens de la Cougourde d'Aix devisaient gaîment entre eux, comme s'ils avaient hâte de parler patois une dernière fois
62.
Il faisait beaucoup d’effet, et des camarades, venus pour passer la soirée avec le chanteur, s’extasiaient devant cette éloquence facile, que le patois oublié ne gênait plus, et claire de toute sa banalité
63.
Une chose cependant m’ennuyait, c’était de ne pas comprendre les paroles latines; je l’avouai au curé qui ne le trouva pas mauvais, car lui-même prêchait toujours en patois pour être compris
64.
Ce bonhomme de saint avait une telle réputation de guérisseur, que les gens l’appelaient en patois : saint Rémédy, comme qui dirait : saint Remède; et que dans le courant de l’année, la chapelle étant fermée, les passants affligés de douleurs allaient pleins de confiance se frotter contre le mur extérieur de la chapelle au droit de sa niche
65.
Le curé l’aima tout de suite aussi et l’entretenait en patois, parce que Jean, étant sans instruction aucune, ne savait même pas parler le français, comme d’ailleurs presque tous les gens de par chez nous
66.
Bonal nous faisait voir aussi la ressemblance de certains mots de notre patois avec le langage breton; il nous parlait des Gaulois nos ancêtres, de leur religion, de leurs coutumes; nous racontait les soulèvements des Croquants du Périgord, sous Henri IV et Louis XIII, et puis aussi toutes les vieilles histoires de la Forêt Barade qu’il connaissait à fond
67.
Quand je fus chez le payeur le caissier me dit en patois :
68.
Les femmes abritaient leurs brassières d’indienne et leurs cotillons de droguet sous de mauvaises capuces de bure, ou se couvraient les épaules d’un de ces fichus grossiers qu’on appelait en patois des coullets
69.
Autour de la maison il y avait cinq ou six gros châtaigniers qui donnaient de l’ombre et sous lesquels venait une petite herbe courte et drue comme du velours, parmi laquelle poussaient par places des fougères et des touffes de cette fleur appelée bouton d’or, ou en patois : paoutoloubo, parce que les feuilles ressemblent à l’empreinte d’une patte de louve
70.
Ils étaient habillés de vestes brunes et coiffés de grands chapeaux rabattus; leur mouchoir noué au-dessous des yeux les masquait, et ils avaient chacun en main un gros bâton, de ceux que nous appelons en patois des billous
71.
J’aurais voulu savoir aussi le nom de cette grande quantité de plantes qui foisonnent chez nous; je dis : leur nom français, car de nom patois, la plupart n’en ont pas, à ma grande surprise
72.
Mais si je ne savais pas le nom de toutes, je les connaissais, au moins beaucoup, par leur forme, le moment de leur floraison, et puis par leurs qualités utiles ou nuisibles, comme, par exemple : l’herbe aux blessures ou plantain; l’herbe aux chats, qui les met en folie; l’herbe aux cors; l’herbe du diable, pour les conjurations; l’herbe aux engelures; l’herbe à éternuer; l’herbe à guérir les fièvres; l’herbe aux fous; l’herbe qui guérit la gale; l’herbe aux gueux, ou clématite; l’herbe aux ivrognes : ivraie en français ou virajo en patois; l’herbe aux ladres; l’herbe aux loups, qui est un poison; l’herbe à soigner les humeurs froides; l’herbe des sorciers, qui est la mandragore; l’herbe à lait, pour les mères nourrices qui en manquent; l’herbe de saint Fiacre, ou bouillon blanc; l’herbe à tuer les poux; l’herbe à chasser les puces; l’herbe pour les panaris; l’herbe de saint Roch, qu’on attache au joug, le jour de la bénédiction des bestiaux; l’herbe à la teigne, ou bardane; l’herbe aux verrues; enfin, pour en finir, les cinq herbes de la Saint-Jean, dont on fait ces croix clouées aux portes des étables; herbes qu’il ne faut pas oublier lorsqu’on veut réussir en quelque chose de conséquence
73.
– Mais c’est tout de même un patois ?
74.
– D’abord, vous saurez, mon cher député, que ce mot de « patois » ne comporte, pour les gens qui « savent », aucune signification méprisante, au contraire
75.
Mais le provençal n’est pas un « patois », c’est une langue, et l’une des plus belles qui soient
76.
il n’y a pas de langue au monde : ni l’espagnol, ni l’italien, ni le français, qui soit seulement comparable à ce « patois »
77.
Mais même dans son patois corse de l’île Rousse, la patricienne ne savait pas de ces vilenies et quand elle avait bien crié : « Lâche !
78.
Et elle citait quelques vers de la vocératrice, dans ce fier patois corse qui allait bien à son contralto
79.
Mais Arnoux, jurant qu’il n’y avait pas de danger, continuait, et même zézayait des caresses en patois marseillais, son langage natal
80.
Il feignit de ne pas comprendre ce mot de patois, et même la taquina sur son accent
81.
On dit des bêtises en patois, et l’on se verse le vin à rasades
82.
Je me rappelais maintenant des mots que j’avais entendus dans les veillées, les chansons que j’avais entendues dans les champs, les noms de Robespierre ou de Buonaparte au bout de refrains en patois ; et un vieux, tout vieux, avec des cheveux blancs, qui vivait seul au bout du village, et qu’on appelait le fou
83.
« Supe, supe ! » se disait-il en buvant et en se parlant à lui-même dans son patois sauvage, « supe ! » Sa face de céruse écrasée avait une expression diabolique, si bien que les vieilles crurent voir le diable qui, d’ordinaire, ne rôde que la nuit sur la terre, se manifester, pâle, sous cette lumière, en plein jour, et elles s’enfuirent, laissant là leur linge, jusqu’à Blanchelande, pour chercher du secours
84.
1 Le custô (patois)
85.
1 Pour orvets, patois normand
86.
Cet accent des hauteurs rafraîchissant et fier, cette âpreté de parole où le patois faisait souvent image et flattait l’auditoire, Aussandon ne les perdit jamais et leur dut plus tard sa gloire de prédicateur à Paris
87.
« Le propriétaire, autant que je pus comprendre son patois, était d’accord avec la vieille : je faisais de la vivisection
88.
Les mots, en patois limousin, chantés sur un ton aigu, frappaient encore les vitres et le toit en ardoises d’Allayac, que déjà les voyageurs avaient pris le chemin qui tourne derrière la ferme et descend en lacets
89.
Pascale entendit quelques mots rapides, en patois, échangés entre Delphine qui se défendait et la mère qui grondait, puis, par la porte qui ouvre près du pont, la Cabeirol entra
90.
Mais, dans le grand silence de la campagne, les deux femmes, serrées l’une contre l’autre, entendirent une voix aigre de femme, qui disait en patois :
91.
On n’entendait presque plus le bruit de l’écluse, quand une voix faible, pleurante, suppliante, monta tout à coup du fond de la charrette et cette voix disait, dans notre patois d’Alsace : « Losso mi fort gen, herr Klotz
92.
Un professeur de linguistique eut reconnu dans leur charabia, des mots, appartenant à toutes les langues, à tous les patois de l’Orient et de l’Occident
93.
C’est donc d’un air menaçant qu’ils entouraient le jeune matelot, qui se débattait comme un beau diable sous l’étreinte du capitaine, et criait en patois marseillais :
94.
Robustes, frais et roses comme des gars bretons, dont la famille n’avait du reste pas oublié le patois, ils travaillaient sous la direction de leur père, tandis qu’au logis, les deux filles, la mère et l’aïeule soignaient le ménage, préparaient les repas
95.
1 Forte baguette, mot patois qui vient sans doute de rameau
96.
Il se retourna, sans paraître surpris le moins du monde, me regarda bien en face tandis que je parlais, et, quand j’eus fini, s’adressa à son compagnon dans le patois barbare du pays
97.
Il ne parlait jamais, sauf dans son patois, et avec le Maître ; il marchait sans bruit ; et on le rencontrait toujours où on l’attendait le moins, absorbé dans ses méditations ; il sursautait à votre approche et avait l’air de se moquer de vous par une de ses révérences jusqu’à terre
98.
Et la soigneuse ménagère à qui l’on venait à chaque instant arracher ses clés pour du linge, pour une chambre, de l’argenterie de renfort à donner, pensant à ses belles piles de surtouts ouvrés, au saccagement de ses dressoirs, de ses crédences, se rappelant l’état où le passage de l’ancien bey avait laissé le château, dévasté comme par un cyclone, disait dans son patois en mouillant fiévreusement le lin de sa quenouille :
99.
Le terrible, c’est que tous ces gens-là se jalousaient, se détestaient, se querellaient en pleine table à propos de l’élection, croisant des regards noirs, serrant le manche de leurs couteaux à la moindre contestation, parlant très fort tous à la fois, les uns dans le patois génois sonore et dur, les autres dans le français le plus comique s’étranglant avec des injures rentrées, se jetant à la tête des noms de bourgades inconnues, des dates d’histoires locales qui mettaient tout à coup entre deux couverts deux siècles de haines familiales
100.
(1) » fit le pauvre Nabab essayant de plaisanter, et se servant du patois sabir pour rappeler au vieux copain tous les bons souvenirs remués l’avant-veille