1.
Même si, comme tu me l'as répété,
2.
Nous pouvions, comme je te l'ai déjà dit,
3.
Comme un ours chancelant,
4.
Que cela n'altère en rien notre Amitié, comme tu me l'as prouvé
5.
Mon amie Germaine, comme d’autres femmes,
6.
Comme toute égérie, gentiment elle nous conseille,
7.
C'est que comme toi un jour,
8.
Comme tout terrien, que les gens de ce magnifique pays d’asile,
9.
Toi que j’aime déjà comme si, dans mes lointains voyages,
10.
Sa vie n’est pas comme dans un feuilleton
11.
Tes jolis yeux bleus, bleus comme la mer au large,
12.
Aussi, ne pense pas que, comme tous les poètes, je rêve
13.
Mais j’espère que, comme moi tu aimes et, jamais avec haine !
14.
Comme cela l’est pour moi,
15.
Comme je ne peux que hurler, pour que l’on vienne à mon secours,
16.
Et, de nouveau comme chaque année,
17.
Nous réalisons que, comme tout un chacun,
18.
Nous la laissons s’éclipser comme le soleil,
19.
J’étais comme transporté, sur un épais nuage vaporeux
20.
D’abondantes larmes, couler comme un raz de marée,
21.
M’est apparue comme une Madonne,
22.
Aussi, si tu devais t’évaporer comme mes dernières passions
23.
Me méprisant, comme toutes celles que j’ai aimées,
24.
J’étais comme un bateau ivre, ballotté par les flots,
25.
Hélas, il était déjà trop tard car, comme je me l’imaginais
26.
Comme on aimerait en rencontrer lors d'un grand voyage
27.
Comme tu l'es devenue pour moi, au-delà de toutes les passions
28.
Oui je suis heureux, très heureux de t'avoir comme Amie !
29.
Comme si j'étais un enfant capricieux à qui l'on fait la leçon,
30.
Comme tu sais si bien le faire,
31.
Mais on la représente toujours comme une beauté féminine
32.
Il en est des jours comme des nuits qui disparaissent dans le temps
33.
Aucune aussi gentille, dévouée et jolie comme toi
34.
Comme le faisait l'une, des trois Gorgones, dénommée Méduse,
35.
Tu serais un REVE imaginaire car comme la plus belle et la plus lointaine étoile du firmament, tu restes inaccessible !
36.
Qu'ils considèrent comme des gueux
37.
Comme à toutes les jolies fleurs des prés,
38.
Comme lors de certains moments
39.
Comme un simple soupirant de ce monde imparfait,
40.
Adorons-nous comme nous le désirons
41.
Comme des êtres intelligents, et avec passion,
42.
Je ne sais toujours pas,si je t'aime comme une petite sœur,comme une amie que je respecte, ou comme une délicate fleur,que le désir me pousserait à effeuiller,pour avoir avec elle une pulsion charnelle,sexuelle,empreinte du bonheur que seul l'extase peut nous procurer
43.
Allongé sur ma chaise longue je rêve,et j'ai l'impression d'apercevoir ton ombre comme celle d'une amante empressée,regrettant de ne pas pouvoir happer tes magnifiques lèvres, pour t'embrasser et t'honorer fougueusement de savants baisers et sentir avec encore plus de désir,quand je vois tes jolis yeux embués de brume,mais avides de passion gourmande
44.
Tu es spéciale Yolande, femme en qui je fonde tout un immense espoir car le parfum qui émane de ton être passionné,est comme une bataille dans laquelle l'amour éclate
45.
Tous ceux qui m’entourent, avec le temps, m’ennuient ; c’est comme une sangsue gigantesque qui, jour après jour, suce tout ce que j’ai de bon en moi : ma jeunesse, mon insouciance, mon amour
46.
Et les femmes, ensuite, à moi seul et abandonné comme je suis, elles me paraissent des ovnis tellement je suis incapable d’en trouver une ! Et, en conséquence de mon état d’âme, à chaque fois qu’une d’entre elles me sourit avec gentillesse, je suis convaincu qu’en réalité elle cache un monstre prêt à me déchiqueter !
47.
Ah ! Comme elle aurait été importante pour moi cette barque ! A quoi cela sert-il d’accumuler des trésors sur terre, si après elle est toujours agitée
48.
Et ce fut comme cela, qu’un jour, un jour froid de novembre, je décidai de mettre en pratique ces enseignements que le livre m’avait donné
49.
Pendant que je faisais ce travail, je me souvenais d’avoir lu que les Vikings considéraient cet axe de bois comme une partie essentielle de leurs bateaux, aussi d’un point de vue esthétique et ils les embellissaient avec des décorations et de véritables sculptures
50.
Je marche à grande allure, je me sens presque un inséré, comme tant d’autre, dans ce monde du travail qui anoblit l’homme
51.
Je me rends, donc, dans une agence de voyages où, parmi toutes les brochures, dont certaines suggéraient des destinations vraiment belles et fascinantes, mais pleines de milliardaires, qui en troupeaux, s’affûtent les canines pour, ensuite dans leur ville, mieux les planter dans la viande tendre des agnelets, aux toisons tondues et sans défense, m’a intéressé justement celle qui, inconsidérée par toutes les personnes présentes, promouvait le charme de ville comme Alger et Tripoli et du désert voisin du Sahara
52.
Tout ce que je suis en train de manger ce soir me semble meilleur ; les plats savoureux que ma mère me prépare affectueusement chaque jour, ce soir, ils ont une autre saveur et ne seront pas indigestes comme d’habitude, mais ils remplieront pacifiquement mon estomac sans devoir lutter avec la terrible bile, ce liquide qui, avec le temps, s’est adapté à n’importe quel médicament et sédatif et qui, grâce à une puissante armure et un fouet d’épines, punit sans dérangement les visiteurs occasionnels de mon intestin
53.
Ce soir, elle restera dans sa tanière qui ne l’expulsera pas avec violence ne la rendant, comme d’habitude, implacable
54.
Il est déjà 23 heures, et mon coussin, sale et piquant comme toujours, se révèle moelleux et parfumé et la tiédeur chaude des couvertures, niche journalière de mon instinct insatisfait, devient une récompense confortable pour mes membres excités
55.
Les couvertures sont encore retroussées en ordre et les draps sont lisses comme s’ils venaient d’être changés ; et dire que leurs tourbillons fous habituellement formés rendent mon réveil encore plus pesant
56.
Comme le café est bon ce main ! Il s’est même rendu moelleux comme dans les bars ! C’est plaisant de s’étirer et de se remplir les poumons d’un air prometteur, de se désintoxiquer d’un sol, à l’atmosphère graveleuse et grise de tous les jours
57.
Quelle étrange sensation je ressens en tournant les épaules à la fermeture de la porte de la maison : c’est comme le déclenchement d’un bouton qui ouvre à mes yeux un nouveau monde
58.
Mais même là-haut, il n’y avait pas un parfum de rose : des effluves de gorgonzola détestable, dont semblaient être imprégnés les extrémités tellement ils haïssaient se salir d’eau, montaient comme des gaz invisibles jusqu’au plafond, en rendant la chambrée digne d’être mise en quarantaine
59.
Comme ils s’amusaient, mes camarades de chambre, joignant l’utile à l’agréable : les fonds insuffisants avaient, en effet, interdit la réparation des tuyauteries d’évacuation et souvent les latrines devenaient des réceptacles à insectes et mouches, petites bêtes aux goûts résolument humbles
60.
Aussi, avec quel système raffiné de persuasion prenait-on ces soldats modèles ! Ils les prenaient en prêt durant la soupe et les utilisaient, comme lime à ongle, en étant attentif de ne pas trop décolorer ce beau poix noir, leur orgueil et prestige, comme lame pour la barbe, toujours contrariée dans son expansion par quelques cicatrices, symbole de virilité et de chevalerie rustique, comme mouchoir, pour extirper poliment cette décoration verdâtre des cavités olfactives, et comme coton tige, quand ils ne voulaient pas entamer l’éclatante beauté de l’ongle kilométrique de l’auriculaire
61.
Après, je n’ai jamais compris pourquoi ces gens, même quand ils ne sont pas sur des chameaux, ont toujours un turban sur la tête ; moi, je dis, s’ils veulent avoir un élevage et ont comme passe-temps le dressage, quel besoin ont-ils de retirer l’aire d’école aux petits élèves et de les supporter eux-mêmes quand, contents d’avoir trouvé un terrain prolifique, leurs amis, comme des enfants à l’école, se font plaisir avec des sauts et des cabrioles ? Ce sont vraiment des gens étranges
62.
Mais je dis, quelle religion est-ce pour ne leur permettre de se laver que dans certaines périodes de l’année, c’est tout du moins comme cela qu’ils me l’ont dit, et qui fait qu’ils se pourvoient d’une grande quantité de parfum pour compenser ce manque de propreté ? Et puis, quelle odeur étrange a cette préparation ! Aux narines d’un profane, cela peut ressembler à une odeur de marijuana, mais pour celui qui, comme moi, regarde de plus près les incrustations de leurs pieds et de leurs bras, il est évident que c’est un mélange entre une odeur de lavande très parfumée et une puanteur insupportable
63.
Alger est proche, même très proche, et je dois dire que, malgré tout, j’ai fait un bon somme, pas interrompu, comme je le craignais, par des coups de mitrailleuse des vedettes qui, dans ce trait de mer, tirent sur les bateaux des pêcheurs siciliens de Mazara del Vallo
64.
Comme j’envie ces femmes, si maître de leur digestion ! Pour moi, par contre, les torsions du tronc sont une véritable torture, rompant, comme elles font, cet équilibre déjà précaire entre nourriture et sucs gastriques, ces derniers rendus inactifs à cause des nerfs
65.
Les serveurs du local, pour qui la livrée va comme un poing dans un œil, sont d’un contraste hallucinant à cause de la couleur marron-verdâtre de leur peau et du blanc et noir de leur tenue
66.
Assis dans un angle, je me délecte, comme un humble petit bourgeois que je suis, à écouter la musique en sirotant une boisson
67.
Comme il aurait été content Matin Luther King ! Les Noirs se noircissaient encore plus, les Blancs, qui arpentaient les rues, sous entendu sans salaire, grappillant les ordures les plus sales et les plus noirs pour se les barbouiller dessus ; les femmes qui profitaient de l’occasion, après chaque rapport, pour utiliser toutes les sortes possibles et inimaginables de savons et détersifs que le riche marché américain propose : Quels milliardaires ces pharmaciens ! Et que dire des distributeurs automatiques, diaboliques dispositifs qui volent les clients des marchands de fruits et légumes, promettant, comme ils le font, de bonnes économies à qui achètent, seulement trois produits de la terre, avec une carte bancaire, pour prendre une commission ! Ils aiment quand même les traditions : quand ils doivent rejoindre une localité isolée, comme c’est le cas pour la cime des colossaux gratte-ciels, ils conservent le goût de mettre leur chapeau de cow-boy, mais qui s’envole régulièrement à cause du rapide galop
68.
Autre fait étrange : dans ma ville, comme partout en Europe, cracher au visage de quelqu’un est symbole d’offense ; ici, même pas en rêve
69.
Et gare à celle qui s’arrête ! A soixante-dix ans, ils sont encore comme des jeunes hommes de ce point de vue ! Et
70.
Que de mouvement dans ces entrailles ! Les vieux édifices sur le côté des ruelles semblent avoir été projeté par le même artiste qui construisit la Tour de Pise, convergeant, comme ils le sont, et empêchant la pénétration des rayons du soleil
71.
Une autre caractéristique de ce lieu est le surprenant embonpoint de ses habitants : en effet, plus gras on est et mieux on peut se défendre, en se remplissant les vêtements comme ils le font, de tant de couteaux et d’épées qui leur permettent de rivaliser dans un espèce de tournoi : gagne celui qui réussit à tâcher de sang le plus grand nombre de lames
72.
Les si nombreux petits trous dans les murs de ces ruelles ne peuvent certes pas être définis comme boutiques, mais c’est dans ces petits trous que l’on peut acheter tout type de marchandise : de riches étoffes aux armes les plus sophistiqués, de drogues légères à celles les plus dures et dangereuses
73.
Mais comble de malchance, justement ces jours-là, ils étaient eux aussi tout aussi ignorants, et ce qu’ils me susurraient, et que je répétais comme un perroquet, était toujours le contraire de ce que me demandait le malicieux et sadique professeur
74.
Comme elle était patiente, ma mère, pour recoudre chaque jour mes pantalons, cibles préférées des sarbacanes et des pointes à dessin
75.
Quelle force dévastatrice cette troisième jambe de son homme ! Les petits enfants jouent avec des petits oiseaux en les plumant, comme fait un amoureux avec une marguerite
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Qu’il est beau de voyager comme les grillons ! Telle est, en effet, la manière avec laquelle la jeep parcourt cette route pleine de trous
77.
Ce ne fut qu’à trois heure du matin seulement, que je réussis à trouver le sommeil, ravi comme je l’étais par cette nature si bénigne et grandiose
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Comme il devait être beau de s’orienter avec les étoiles et de les étudier avec de simple jumelle comme le faisait Galilée
79.
A quoi servent tous ces longues-vues sophistiquées et ces observatoires astronomiques modernes ? Pourquoi approfondir les secrets du firmament et ne pas se limiter à en apprécier la beauté et la perfection ? Et les avions, intrusifs oiseaux mécaniques, pourquoi interfèrent-ils avec la lumière étincelante des astres, flatteuse pour tant d’amoureux ? Comme j’admirais Icare, combattant de l’incrédule monotonie bourgeoise, qui, avec les seuls moyens naturels à sa disposition, vainquit la tyrannique force de gravité
80.
si seulement il avait voulu s’approcher des étoiles au lieu du soleil ! Comme je ressentais, dans ces moments de méditation, le manque d’une douce compagnie : oh faible lumière d’espoir dans tant de désolation, proche libératrice de chaque bien et d’amour, source incomparable de jeunesse spirituelle, pourquoi le destin, mon ennemi perfide, t’occlut à mon cœur ? Cette nuit-là, je regardais vers le haut, tellement si haut, et je pleurais : « prenez-moi étoiles » criais-je, « accueillez-moi dans vos majestueux bras, purifiez-moi de ces excréments qui m’étouffent »
81.
Je voudrais grimper à ces arbres et regarder, des branches les plus hautes, pause et détente des petits amis emplumés, le sous-jacent misérable et rapide du passe-temps ; regarder avec un air de suffisance ceux qui, parce qu’ils se meuvent sur deux pattes, font de l’univers entier leur propriété ; et soutenir ceux qui comme moi cherchent désespérément un petit soulagement à la lourde charge journalière, implacable croix à porter sur les épaules
82.
Comme j’ai rêvé à yeux ouverts jusque trois heures du matin ! je me voyais accroupi dans l’eau, caneton apocryphe parmi de nombreux cygnes blancs, jouant avec eux, comme un d’eux, chouchouté et chéri
83.
Mais seulement pour les si nombreux petits animaux fastidieux qui y demeuraient ! Comme elle fut exubérante, ensuite, cette gracieuse éleveuse de morpions ! Mais, maintenant, ce n’est pas le temps de penser aux rapports avec les femmes
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Comme il est étrange ce monde, en frénésie pour une pierre, même si c’est une pépite, et si indifférent à un juste équilibre écologique
85.
On arrive plus, c’est clair, à séparer les pantins, comme cela se faisait avant, mais on contraint ceux-ci, tant que cela est possible, à l’obéissance, à la révérence, à l’humiliation
86.
Air de mystère et discipline rigide en font des idoles pour ceux qui comme moi sont fatigués de la vie qu’ils mènent
87.
Comme la cocaïne était pesante, annonciatrice de courage et ennemie jurée de la tranquillité, toute aussi voisine des communautés hippies
88.
Comme les branches mimétiques sur la tête étaient fastidieuses, pour eux qui étaient habitués aux couronnes florales ! Entre-temps, ma jeep continue, imperturbable, son voyage avec de nombreux kilomètres dans le dos
89.
Comme je fus habile, terrorisé par la timidité, à ne jamais l’embrasser, même pas une éraflure ! Ce rapport dura trois mois, trois mois pendant lesquels je l’ai gardé, jusqu’à la fin, avec le souffle coupé
90.
A combien de choses pensais-je quand elle léchait la glace, compagne quotidienne de nos longues promenades ! Et comme elle hésitait, cette fille naïve, quand je lui offrais une banane : elle était si chaste et aimante de la nature, que dévorer ce fruit était un péché ; elle me regardait et en léchait le sommet, puis se l’enfilait en bouche sans la mordre, en fait, elle la titillait avec la pointe de la langue ; elle s’attristait lorsque je la poussais à la manger ! Je me souviens du dernier jour, lorsque, la bouche parfumée d’ail, je voulus éprouver son amour ; Quel libertin je fus de lui souffler mon haleine à la figure ! A propos, je dois encore lui rendre ses pantoufles
91.
La vie du nomade est très sobre, conditionnée par un milieu dépouillé, comme ça l’est ; sa maison est une tente de matériel et forme divers, mais simple à monter et résistante aux tempêtes de vent
92.
Comme je me trainais alors que peu de dizaines de mètres me séparaient de l'un des points d'eau, dans l'oasis miraculeuse et grande de Djanet que j'avais atteint
93.
Peut-être parce que même la simple vue de l'eau m'avait revigoré, je me suis souvenu que j'étais dans la Tadrart, dans un coin de l'Algérie, près de la frontière de la Libye et du Niger, une région magnifique du désert, et comme je l'ai lu sur la brochure de l'Agence de Voyage, certainement la zone la plus spectaculaire de l'immense Sahara
94.
J’ai accepté avec plaisir cette tâche humanitaire, en la considérant non comme une forme de paiement pour l’hospitalité, mais comme un acte de bonté
95.
Chaque mère ne sert-elle pas élever complètement ses gamins ? Et puis, l’enfant, qu’elle tenait dans son giron, incestueux produit de nombreux d’enseignements, ne pouvait-il jamais avoir un père qui violât les trous des ovins ? Moi, habitué comme je l’étais à tant d’étrangetés de ce peuple phallique, je ne m’étonnai pas du tout et voire même je m’en amusais, ne serait-ce qu’à penser à comment se seraient scandalisés mes concitoyens si puritains, si seulement ils eussent su
96.
Comme je m’amusais à assister à l’exhibition des singes dressés, récompense aux nombreuses études de Darwin ! Je m’en souviens comme si c’était hier, ce moment où l’un d’eux, après m’avoir fixé dans les yeux, me cracha à la figure pendant les applaudissements déchainés des spectateurs
97.
Quels souvenirs, quels beaux souvenirs ! Et quelle misérable étendue de rien du tout j’ai maintenant devant mes yeux ! Le sommeil vient à force de chevaucher les chameaux, mais attention à ne pas s’endormir : qui est chanceux comme moi pourrait perdre l’équilibre aisément
98.
Je me sentais le patron du désert à certains moments ! Comme j’aurais voulu me trouver dans une rue de la ville au milieu du chaos et des gens ! Quel plaisir ça aurait été de les regarder du haut de mon ondoyante monture et de les menacer, ces petits piétons, en orientant la démarche des puissantes pattes du chameau ! Ou alors défiler en tête d’un cortège de chômeurs furieux ! Je les ressens comme étant miens ces problèmes sociaux ; je ne peux être que solidaire avec tous ces gens que l’ordre établi, exemple reluisant de l’exploitation de la prostration de la masse, marginalise sans pitié du confortable paradis de l’élite
99.
Oui c’est vrai, il y a les syndicalistes qui rendent un énorme service social : ils sont bons pour faire augmenter les salaires, mais de combien augmentent les taxes en parallèle ? Et puis, à qui convient à la fin des fins ces grèves, instruments d’inflation, cause justifiant les prêts internationaux, motif de disparition des crédits et des investissements ? Je lus, une fois, quelque chose sur la société scientifique parfaite théorisée par Engels et exposée par Marx, chef de file de tant de révolutions plus ou moins idéologiques : je fus frappé par la description d’un village imaginaire du nom d’Utopie, régit par le roi Utope ! Comme on peut l’imaginer, tout était parfait et logique pour les habitants de ce petit royaume, sans doute dignes de sanctification
100.
Je lus aussi, impartial comme je suis, quelque chose sur le fanatisme réactionnaire, très en vogue il y a une quarantaine d’années ; mince, comme l’enthousiasme du peuple devait se payer cher ! Tant de dépenses militaires, pauvres écoles et hôpitaux ! Quelle bête spectaculaire le chameau ! Il réussit à supporter l’effort dans ce désert incandescent sans afficher le moindre signe de fatigue