1.
Ils disent encore que ses yeux, qui étaient louches, 12 ne lui en parurent que plus brillants; que leur déréglement passa dans son esprit pour la marque d'un violent excès d'amour; et qu'enfin son gros nez rouge eut pour elle quelque chose de martial et d'Héroïque
2.
Il faisait paraître aux uns de beaux cheveux, aux autres la taille plus haute et mieux prise, l'air martial, et meilleure mine
3.
Tout cela dit d'un ton plein de douceur, d'un regard tranquille, et même dans l'humble attitude d'un suppliant, n'a pu faire trêve à la violence désordonnée de Tybalt, qui, sourd aux paroles de paix, tourne la pointe de son épée contre le sein du brave Mercutio: celui-ci, tout aussi bouillant que lui, engage le fer homicide contre le fer, et, avec un dédain martial, d'une main écarte la froide mort, et de l'autre la renvoie à Tybalt, qui par son adresse la repousse vers lui
4.
— Nous rentrons au service, Mouston! répondit Porthos en essayant toujours de faire reprendre à sa moustache ce pli martial qu'elle avait perdu
5.
Anne d'Autriche regarda avec un certain étonnement le visage martial de d'Artagnan, sur lequel on pouvait lire une expression singulière d'attendrissement
6.
Le père de François, en tête, agitait sa béquille d’un air martial pendant que de l’autre main il essuyait adroitement une larme qui coulait sur ses vieilles moustaches
7.
Jacques Martial était dans le district
8.
Il voyait toujours l’image de Jacques Martial ; il lui semblait que le jeune homme allait le prendre à la gorge et l’étouffer, là ! Une peur enfantine, atroce s’empara de lui
9.
– Au fait, monsieur, j’oubliais de vous dire que le premier étranger que nous avons vu il y a deux jours s’appelle Jacques Martial
10.
Il y eut cependant un moment où le vent martial parut devoir atteindre les placides campagnes laurentiennes
11.
Il lui raconta les rumeurs premières au sujet du vieillard, la première entrevue dans la maisonnette en bois rond, l’arrivée de Jacques Martial, la chasse avec le vieillard, et enfin l’étrange conversation qu’il venait d’avoir avec l’inconnu qui se prétendait détective
12.
Sept jours s’étaient écoulés depuis la première rencontre de Jacques Martial et d’Alice Paquin
13.
Savez-vous où loge un nommé Jacques Martial dans le moment ?
14.
– Je disais donc que Martial et Monette travaillaient pour le père Martineau
15.
Martial est le neveu du vieillard
16.
Martineau que Martial le volait
17.
Il crut ce que Monette lui disait : c’est-à-dire que Martial, voleur habile comme Satan finirait par lui enlever toute sa fortune
18.
Ainsi que l'affirmait Martial dans son brutal langage, c'est l'adultère légal
19.
Martial, Catulle, Tibulle, Horace et Virgile écrivaient à des hommes comme à leurs maîtresses, et nous lisons enfin dans Plutarque(1) que les femmes ne doivent avoir aucune part à l’amour des hommes
20.
Le devoir qu’elle s’était imposé d’aider son vieux père à élever sa nombreuse famille, ne la prédisposait pas au mariage ; mais elle sentait son cœur pris par ce beau et jeune capitaine de vingt-cinq ans, à l’air martial et dont la conduite semblait irréprochable, envié de toutes les jeunes filles du village ; mais un fait indéniable existait : elle aimait Jacques éperdument
21.
Mais sauf Martial, mon valet de chambre, dont je me porte garant, je connais peu les autres
22.
le duc, monsieur, répondit Martial
23.
Les Martial (c’est le nom de mes pirates) passeront à ses yeux pour une honnête famille de pêcheurs ; j’irai de votre part faire deux ou trois visites à votre jeune dame ; je lui ordonnerai certaines potions
24.
Mais quand enverrez-vous votre provinciale à l’île d’Asnières, afin que j’aie le temps de prévenir les Martial du rôle qu’ils ont à jouer ? – Elle arrivera demain ici, après-demain elle sera chez eux, reprit M
25.
Au revoir, complice, n’oubliez pas l’île d’Asnières, le pêcheur Martial et le docteur Vincent
26.
Demain vous quitterez Paris ; je vous donnerai une lettre de recommandation pour Mme Martial, mère d’une honnête famille de pêcheurs qui demeure près d’Asnières
27.
La mère Martial vous traitera comme son enfant ; un médecin de mes amis, le docteur Vincent, ira vous donner les soins que nécessite votre position
28.
Ferrand voulait se défaire de moi ; il aurait, bien sûr, envoyé chercher le docteur Vincent, qui m’aurait tuée chez mon maître, au lieu de me tuer chez les Martial
29.
Ferrand que la veille j’avais eu tort de refuser ses offres, que je les acceptais ; mais qu’étant encore trop souffrante pour partir, je me rendrais seulement le surlendemain chez les Martial, et qu’il était inutile de demander le docteur Vincent
30.
Le notaire avait vu récemment Polidori (un de ses deux complices) et lui avait proposé d’aller à Asnières, chez les Martial, pirates d’eau douce dont nous parlerons plus tard, d’aller, disons-nous, empoisonner Louise Morel, sous le nom du Dr Vincent
31.
– Quand Martial, mon amant, m’a écrit, avec une aiguille rougie au feu, ces mots sur le bras : Mort aux lâches ! il me croyait brave ; s’il savait ma conduite depuis trois jours, il me planterait son couteau dans le corps comme ce poignard est planté dans ce cœur
32.
Oui, car tout ça c’est des pures lâchetés ; et la preuve, c’est que depuis trois jours je n’ai pas osé écrire à Martial, mon amant, tant j’ai une mauvaise conscience
33.
Martial me tuerait
34.
Une hutte isolée où j’habiterais avec Martial, qui serait braconnier ; aller avec lui la nuit tendre des pièges au gibier
35.
gueux de garde ! Enfin ça n’a pas été prouvé en justice, mais Martial a été obligé de quitter le Pays
36.
Si Martial avait été voleur
37.
– Laissez-moi en faire un pour vous et pour Martial
38.
– Ce que vous et moi nous sommes devenues, répondit la Goualeuse d’une voix douce ; et elle continua : Supposez que cette personne vous dise encore : « Vous aimez Martial, il vous aime ; vous et lui, quittez une vie mauvaise ; au lieu d’être sa maîtresse, soyez sa femme
39.
– Je dis, madame Martial, qu’en parlant de votre vie, l’hiver au fond des bois, nous ne songeons qu’à la pire des saisons
40.
Oh ! le printemps ! madame Martial, le printemps ! quand verdissent les feuilles, quand fleurissent les jolies fleurs des bois, qui sentent si bon, si bon, que l’air est embaumé
41.
il n’y a qu’à regarder et à ramasser, madame Martial
42.
Et comment n’avoir pas envie de chanter, quand, par une belle soirée d’été, le cœur satisfait, on regarde la maison où vous attendent une bonne femme et deux enfants ? N’est-ce pas, madame Martial ?
43.
Apprenant le soir même le départ de ce dernier, le notaire, pressé d’agir par l’imminence de ses craintes et du danger, se souvint de la famille Martial, ces pirates d’eau douce établis près du pont d’Asnières, chez lesquels Bradamanti lui avait proposé d’envoyer Louise Morel pour s’en défaire impunément
44.
Ayant absolument besoin d’un complice pour accomplir ses sinistres desseins contre Fleur-de-Marie, le notaire prit les précautions les plus habiles pour n’être pas compromis dans le cas où un nouveau crime serait commis et, le lendemain du départ de Bradamanti pour la Normandie, Mme Séraphin se rendit en hâte chez Martial
45.
Les scènes suivantes vont se passer pendant la soirée du jour où Mme Séraphin, suivant les ordres du notaire Jacques Ferrand, s’est rendue chez les Martial, pirates d’eau douce, établis à la pointe d’une petite île de la Seine, non loin du pont d’Asnières
46.
Le père Martial, mort sur l’échafaud comme son père, avait laissé une veuve, quatre fils et deux filles
47.
Le chef de la famille Martial, qui le premier s’établit dans cette petite île moyennant un loyer modique, était ravageur
48.
Le père Martial, premier habitant de l’île, jusqu’alors inoccupée, étant ravageur (fâcheuse exception), les riverains du fleuve la nommèrent l’île du Ravageur
49.
Martial (l’amant de la Louve), fils aîné de la famille, le moins coupable de tous, pêchait en fraude et, au besoin, prenait, en véritable bravo, et moyennant salaire, le parti des faibles contre les forts
50.
Cela veut dire, dans le langage symbolique des enfants, que leur frère Martial ne doit rentrer qu’à dix heures
51.
1 Viens boire de l’eau-de-vie, Nicolas; la vieille donne dans le piège à mort; elle viendra chez la Chouette; la mère Martial nous aidera à lui prendre de force ses pierreries, et après nous emporterons le cadavre dans son bateau
52.
Après avoir partagé leur souper frugal, au lieu d’éteindre leur lanterne, selon les ordres de la veuve, les deux enfants avaient veillé laissant leur porte entrouverte pour guetter leur frère Martial au passage, lorsqu’il rentrerait dans sa chambre
53.
Et d’ailleurs le seul mentor de ces petits malheureux, leur frère Martial, n’était pas lui-même irréprochable, nous l’avons dit ; incapable de commettre un vol ou un meurtre, il n’en menait pas moins une vie vagabonde et peu régulière
54.
Ils se refusaient à commettre certaines mauvaises actions, non par honnêteté, mais pour obéir à Martial, qu’ils aimaient, et pour désobéir à leur mère, qu’ils redoutaient et haïssaient
55.
– Oui, mais lui, il les a pris sur un bateau, et notre frère Martial dit qu’il ne faut pas voler
56.
tant mieux, nous ne faisons pas ce que mon frère Martial nous défend, et nous avons de beaux mouchoirs
57.
Mon frère Martial serait capable de ne plus nous aimer
58.
– Voyons, dit l’enfant en baissant la tête d’un air méditatif ; j’achèterais d’abord pour mon frère Martial une bonne casaque bien chaude pour qu’il n’ait pas froid dans son bateau
59.
– Oui, mais cette fois-là, par exemple, notre frère Martial a dit, comme Nicolas, que nous n’avions pas besoin de saluer les prêtres
60.
– Oui, dit Martial, j’ai eu des raisons avec Nicolas
61.
mon frère, ajouta Amandine en balbutiant et en devenant pourpre, sans oser lever les yeux sur Martial
62.
La petite se décoiffa, regarda une dernière fois l’énorme rosette qui ne s’était pas défaite et remit le foulard à Martial en étouffant un soupir de regret
63.
François tira lentement le mouchoir de sa poche et, comme sa sœur, le rendit à Martial
64.
– On nous bat parce que nous écoutons plutôt Martial que les autres
65.
– Mais, mon Dieu, pour ça il faudrait voler, et ça ferait tant de peine à notre frère Martial !
66.
Martial avait cessé d’appeler les enfants
67.
Dire que le père Micou était en relation d’affaires et d’amitié avec les Martial, c’est apprécier suffisamment sa moralité
68.
(Cette scène se passait le lendemain de la querelle de ce bandit avec son frère Martial
69.
Et, au souvenir de sa lutte avec son frère Martial, les traits du bandit exprimèrent à la fois un ressentiment de haine et de joie féroce, comme si déjà sa vengeance eût été satisfaite
70.
Et ton frère Martial, toujours sauvage ?
71.
Mais ces funestes pensées s’effacèrent bientôt de l’esprit de Fleur-de-Marie devant l’espoir de revoir Bouqueval, Mme Georges, Rodolphe, à qui elle voulait recommander la Louve et Martial ; il lui semblait même que le sentiment exalté qu’elle se reprochait d’éprouver pour son bienfaiteur, n’étant plus nourri par le chagrin et par la solitude, se calmerait dès qu’elle reprendrait ses occupations rustiques, qu’elle aimait tant à partager avec les bons et simples habitants de la ferme
72.
Pendant la nuit, l’aspect de l’île habitée par la famille Martial était sinistre ; mais, à la brillante clarté du soleil, rien de plus riant que ce séjour maudit
73.
Au milieu de ce verger on voyait la baraque à toit de chaume dans laquelle Martial voulait se retirer avec François et Amandine
74.
Cet enragé de Martial, quand il s’y met, est méchant en diable, et fort comme un taureau, par là-dessus ; il se défiait, nous n’aurions pas pu l’approcher sans danger ; tandis que sa porte une fois bien clouée en dehors, qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Sa fenêtre était grillée
75.
– À propos, sais-tu que si ma mère n’avait pas enfermé ces gueux d’enfants, ils auraient été capables de ronger la porte comme des rats pour délivrer Martial ? Ce petit gredin de François est un vrai démon depuis qu’il se doute que nous avons emballé le grand frère
76.
Gredin de Martial ! Sans lui, ce gamin-là aurait été tout seul
77.
Ainsi que la veuve, Nicolas sentait l’imminente nécessité d’empêcher les deux enfants d’aller au secours de Martial pendant que la maison resterait seule, et aussi de leur dérober la connaissance des scènes qui allaient se passer, car de leur fenêtre on découvrait la rivière, où l’on voulait noyer Fleur-de-Marie
78.
– Quand il m’aura blessé, qu’est-ce que je ferai, la mère ? Vous savez bien que je vais avoir besoin de mes bras tout à l’heure, et je me ressens encore du coup que ce gueux de Martial m’a donné
79.
– C’est pourtant la faute de ce gueux de Martial si ces enfants sont maintenant comme des déchaînés après nous, s’écria Nicolas
80.
– C’est ce qui prouve, la mère, que tu as bien fait de dire tantôt au père Férot, le pêcheur d’Asnières, que Martial était depuis deux jours dans son lit malade à crever
81.
Avant d’apprendre au lecteur le dénouement du drame qui se passait dans le bateau à soupape de Martial, nous reviendrons sur nos pas
82.
Grâce aux recommandations de Mme Armand et du directeur, qui voulait la récompenser de sa bonne action envers Mont-Saint-Jean, on avait gracié la maîtresse de Martial de quelques jours de captivité qui lui restaient à subir
83.
Se retirer au fond des forêts avec Martial, tel était son but unique, son idée fixe, contre laquelle tous ses anciens et mauvais instincts s’étaient en vain révoltés pendant que, séparée de la Goualeuse, dont elle avait voulu fuir l’influence croissante, cette femme étrange s’était retirée dans un autre quartier de Saint-Lazare
84.
La Louve, créature violente et résolue, aime passionnément Martial ; elle doit donc accueillir avec joie la possibilité de sortir de l’ignominieuse vie dont elle a honte pour la première fois, et de se consacrer tout entière à cet homme rude et sauvage dont elle réfléchit tous les penchants, à cet homme qui recherche la solitude autant par goût qu’afin d’échapper à la réprobation dont sa détestable famille est poursuivie
85.
Car ne rêver qu’à épouser Martial pour se retirer avec lui au milieu des bois et y vivre de travail et de privations, n’est-ce pas absolument le vœu d’une honnête femme ?
86.
Confiante dans l’appui que Fleur-de-Marie lui avait promis au nom d’un bienfaiteur inconnu, la Louve venait donc faire cette louable proposition à son amant, non sans la crainte amère d’un refus, car la Goualeuse, en l’amenant à rougir du passé, lui avait aussi donné la conscience de sa position envers Martial
87.
Lorsque Martial ne venait pas prendre la Louve dans son bateau pour la mener dans l’île, elle s’adressait à un vieux pêcheur, nommé le père Férot, qui habitait près du pont
88.
Dans son ardeur impatiente de revoir Martial, elle s’était habillée avec plus de hâte que de soin
89.
Avant tout, elle voulait voir son homme le plus tôt possible, désir impérieux, non seulement causé par un de ces amours passionnés qui exaltent quelquefois ces créatures jusqu’à la frénésie, mais encore par le besoin de confier à Martial la résolution salutaire qu’elle avait puisée dans son entretien avec Fleur-de-Marie
90.
– Plus mal ! Qui ? Martial ? s’écria la Louve en saisissant le père Férot au collet, mon homme est malade ?
91.
« Voilà deux jours que je n’ai vu votre Martial, que je lui dis ; il est donc parti en ville ? » Là-dessus elle me regarde avec des yeux
92.
Ainsi la maîtresse de Martial n’avait pas pu voir l’embarquement de la Goualeuse, et la famille du ravageur n’avait pu voir la Louve accourant à ce moment même le long de la rive opposée
93.
Ainsi que le lui avait dit le vieux pêcheur, elle ne devait compter sur aucun bateau étranger, et personne de la famille Martial ne voudrait la venir chercher
94.
À travers les branches effeuillées des saules et des peupliers, la Louve aperçut le toit de la maison où Martial se mourait peut-être
95.
Sans l’ardente fixité de ses yeux incessamment attachés sur la maison de Martial, sans la contraction de ses traits crispés par de terribles angoisses, on aurait cru que la maîtresse du braconnier se jouait dans l’onde, tant cette femme nageait librement, fièrement
96.
Dans son trouble, elle avait cru reconnaître la voix de Martial
97.
Dans son saisissement, la Louve un moment oublia Martial
98.
Elle connaissait la croisée de la chambre de Martial ; quelle fut sa surprise de voir les volets de cette fenêtre couverts de plaques de tôle et assujettis au-dehors par deux barres de fer !
99.
Plusieurs coups frappés, mais faiblement, à l’intérieur des volets de Martial, répondirent aux hurlements de la Louve
100.
Martial, pâle, les mains ensanglantées, tomba presque sans mouvement dans les bras de la Louve