1.
35 Ainsi, bruyante abeille, au retour du matin,
2.
Vraie abeille en ses dons, en ses soins, en ses moeurs,
3.
Elle ne fit que remuer les mains comme si elle voulait se défendre d’une abeille
4.
Une abeille vint gauchement s’accrocher à une grappe de glycine, lourde de pluie, et fit basculer sur elle une cataracte d’eau
5.
Nous admirons l'étonnante puissance d'odorat qui permet aux mâles d'un grand nombre d'insectes de trouver leur femelle, mais pouvons-nous admirer chez les abeilles la production de tant de milliers de mâles qui, à l'exception d'un seul, sont complètement inutiles à la communauté et qui finissent par être massacrés par leurs soeurs industrieuses et stériles? Quelque répugnance que nous ayons à le faire, nous devrions admirer la sauvage haine instinctive qui pousse la reine abeille à détruire, dès leur naissance, les jeunes reines, ses filles, ou à périr elle-même dans le combat; il n'est pas douteux, en effet, qu'elle n'agisse pour le bien de la communauté et que, devant l'inexorable principe de la sélection naturelle, peu importe l'amour ou la haine maternelle, bien que ce dernier sentiment soit heureusement excessivement rare
6.
La circonstance qu'une foule d'abeilles travaillent ensemble paraît d'abord ajouter à la difficulté de comprendre le mode de construction des cellules; chaque abeille, après avoir travaillé un moment à une cellule, passe à une autre, de sorte que, comme Huber l'a constaté, une vingtaine d'individus participent, dès le début, à la construction de la première cellule
7.
Il semble complètement impossible de juger de la supériorité relative des types appartenant à des classes distinctes; car qui pourra, par exemple, décider si une seiche est plus élevée qu'une abeille, cet insecte auquel von Baer attribuait, «une organisation supérieure à celle d'un poisson, bien que construit sur un tout autre modèle?» Dans la lutte complexe pour l'existence, il est parfaitement possible que des crustacés, même peu élevés dans leur classe, puissent vaincre les céphalopodes, qui constituent le type supérieur des mollusques; ces crustacés, bien qu'ayant un développement inférieur, occupent un rang très élevé dans l'échelle des invertébrés, si l'on en juge d'après l'épreuve la plus décisive de toutes, la loi du combat
8.
Nous ne devons pas nous étonner de ce que l'aiguillon de l'abeille cause souvent la mort de l'individu qui l'emploie; de ce que les mâles, chez cet insecte, soient produits en aussi grand nombre pour accomplir un seul acte, et soient ensuite massacrés par leurs soeurs stériles; de l'énorme gaspillage du pollen de nos pins; de la haine instinctive qu'éprouve la reine abeille pour ses filles fécondes; de ce que l'ichneumon s'établisse dans le corps vivant d'une chenille et se nourrisse à ses dépens, et de tant d'autres cas analogues
9.
Je vis un lézard courir le long du rocher, et une abeille occupée à sucer les baies : à ce moment, j’aurais voulu devenir abeille ou lézard, afin de trouver dans ces forêts une nourriture suffisante et un abri constant ; mais j’étais un être humain, et il me fallait la vie des hommes ; je ne pouvais pas rester dans un lieu où elle n’était pas possible
10.
Mais au moment où ses jeunes lèvres s'apprêtaient à presser le fruit d'or de son rêve, il en sortit une abeille qui s'élança sur elle et la perça de son dard jusqu'au fond du cœur
11.
«J'ai entendu conter, dit-elle, des histoires d'un coq et d'un taureau; mais, pour un rêve où il n'est question que d'une pomme et d'une abeille, interrompre notre sommeil à toutes, certes, il y a de quoi nous faire penser que la lune est dans son plein! Quelque chose qui ne va pas bien chez vous, mon enfant
12.
Dans le tourbillonnement du monde, elle était la reine abeille
13.
Si j’étais abeille, je ne saurais pas faire le miel ; tous les sucs me seraient amers
14.
Une abeille bourdonna près de moi, frôla mes cheveux, tourna un instant dans la clarté légère du soir
15.
Les autres, semblables à la diligente abeille, travaillent au bonheur de tous, et laissent après eux des monuments durables de leurs travaux : telles ces personnes dévouées, qui se consacrent à former l’enfance et la jeunesse ; tels encore les bienfaiteurs de l’humanité souffrante, qui ont ouvert des asiles à toutes les misères pour les guérir et les soulager
16.
En revenant à ma cabane, je vis voltiger à l’entour du toit une abeille plus grosse que les autres ; elle s’introduisit dans un petit trou rond, creusé dans un morceau de bois vermoulu ; elle ressortit ensuite pour aller butiner sur les fleurs ; j’en profitai pour monter vite sur mon toit afin d’examiner sa demeure ; en appliquant mon œil à l’étroit orifice, je ne découvris qu’une petite galerie longue comme un doigt et fermé à son extrémité
17.
Le tapis, d’un tissu dont la fabrication est un secret pour l’Europe, était semé de fruits et de fleurs d’une perfection à tromper une abeille
18.
– Contre les Turcs, répondit celui-ci souriant tranquillement et remettant sur ses pattes son abeille délivrée
19.
Il avait à peine achevé ces mots qu’un bruit pareil au bourdonnement d’une abeille géante se fit entendre
20.
Ils étaient groupés face au mourant, dont le léger râle, entendu par instants, ressemblait au bourdonnement d’une abeille
21.
L’une éclata sous une brusque poussée, et la petite abeille apparut, un peu meurtrie de son effort
22.
La première, impatiente de manifester la jeune vie qui s’éveillait en elle, bougea tout le temps et s’échappa des mains de la vieille abeille, encore pleine de duvet et de brins de cire
23.
Tandis que ses compagnes gâchaient leur temps à raisonner et à faire de mauvaise besogne, la troisième petite abeille travaillait méthodiquement, suivant avec intelligence et docilité les indications de sa maîtresse, au point que les anciennes de la ruche en étaient émerveillées
24.
On vous prendrait pour des pillardes et vous seriez massacrées sans pitié : le peuple abeille n’aime pas les intruses
25.
– Et que font-ils de notre miel ? demanda une jeune abeille
26.
La jeune abeille hésite à s’éloigner du logis
27.
Dès lors je ne vécus plus que dans un idéal sans bornes, où, libre et volant à l’aise, j’allais comme une abeille cueillir sur toutes choses de quoi me nourrir et vivre ; je tâchais de découvrir, dans les bruits des forêts et des flots, des mots que les autres hommes n’entendaient point, et j’ouvrais l’oreille pour écouter la révélation de leur harmonie ; je composais avec les nuages et le soleil des tableaux énormes, que nul langage n’eût pu rendre, et, dans les actions humaines également, j’y percevais tout à coup des rapports et des antithèses dont la précision lumineuse m’éblouissait moi-même
28.
comme une abeille
29.
« Pauvre Fidèle ! sans moi, tu serais mort de ton dévouement ! Cette mouche est une abeille dont le dard t’eût donné la mort
30.
La petite abeille voltigeait toujours de gauche à droite, et de droite à gauche, du même mouvement rapide et continu, au-dessus des fleurs de vermeil
31.
Enfin, la congestion pulmonaire, mise en belle humeur par cette bise humide et glacée, se promenait de visage en visage, comme une abeille de fleur en fleur
32.
Henri tira sa tabatière et l'ouvrit; aussitôt il en sortit une si grande foule de petits ouvriers, pas plus grands qu'une abeille, que la chambre en fut remplie; ils se mirent à travailler avec une telle adresse et une telle promptitude, qu'en un quart d'heure ils bâtirent et meublèrent une jolie maison qui se trouva au milieu d'un grand jardin, adossée à un bois et à une belle prairie
33.
Elle métamorphosa aussitôt son cousin en oranger, et se changea, elle, en abeille
34.
Le temps s’écoula, l’oranger fleurit, les oranges se formèrent, mûrirent, pendant que la petite abeille bourdonnait autour d’elles
35.
– Mon oncle, je vous ferai plus tard le récit détaillé de mon voyage ; mais, pour le moment, permettez que je m’occupe de ma cousine, que j’ai eu le bonheur de retrouver et qui, elle, se trouve changée en abeille
36.
abeille sage et courageuse
37.
Une abeille, demi-soûle de miel de chèvrefeuille et serrant entre ses pattes une feuille morte, tomba sur la toile
38.
Une petite abeille, égarée de sa ruche, égarée de l’été, cherche son miel dans la fleur des rideaux et va mourir
39.
Il y en avait debout sur des terrasses, étendues sur des revers de fossés, haussées sur leurs bottines pour cueillir des mûres, courbées vers les gazons, et l’on ne savait si elles cherchaient du trèfle à quatre feuilles ou quelque mouchoir égaré : mâchant des fleurs, suivant le train d’yeux qu’on voyait à peine, agitant le mouchoir retrouvé ; criant, riant, toussant d’une voix qu’on n’entendait pas, mais qui volait autour de leur bouche, prête à y rentrer, comme une abeille au sortir de sa ruche
40.
Et elle se mit à courir devant moi avec sa taille fine comme le corset d'une abeille et ses petits pieds qui relevaient sa robe jusqu'à mi-jambe
41.
Papillon pour la rose et pour la ruche abeille,
42.
Notre pauvre petite fusillade sur la côte de Witterich était comme le bourdonnement d’une abeille au milieu de l’orage
43.
Rien ne ressemble à une âme comme une abeille
44.
Une abeille, c'est une ménagère, et cela gronde en chantant
45.
Dans le tremblement d’une feuille, – dans la couleur d’un brin d’herbe, – dans la forme d’un trèfle, – dans le bourdonnement d’une abeille, – dans l’éclat d’une goutte de rosée, – dans le soupir du vent, – dans les vagues odeurs qui venaient de la forêt, – se produisait tout un monde d’inspirations, – une procession magnifique et bigarrée de pensées désordonnées et rapsodiques
46.
Parcourant une des galeries latérales, réservée aux pièces détachées et aux accessoires, il examinait le carburateur Pluton, le moteur Abeille et le graisseur Alphonse pour paliers et têtes de bielles, d’un œil placide, avec une curiosité lassée par avance
47.
Mettez une abeille dans une bouteille de verre, que vous tournerez vers une lampe allumée de façon que le goulot ouvert en soit au point le plus éloigné de la flamme
48.
Et cela, en ayant l’air de s’en défendre, sans paraître y toucher : bélier à la corne sournoise, régicide à coiffure de pitre, abeille républicaine à corset rouge, qui s’est faufilée dans la ruche impériale et y tue les abeilles à corset d’or, frissonnantes sur le manteau de velours vert
49.
fit le père, un brave tourneur de tuyaux de pipe, diligent comme une abeille et assis devant son tour dès que le coq chantait
50.
On n’aurait pas été surpris de voir une abeille se prendre au réseau de ces cheveux dorés
51.
De plus, elle est travailleuse comme une abeille
52.
Non, elle avait compris la tâche autrement, abeille sédentaire restreignant ses soins au rucher, sans un bourdonnement au-dehors parmi le grand air et les fleurs
53.
Au commencement on entendit un bruit épouvantable dans le creux de l’arbre ; mais peu à peu il se calma, et tout devint silencieux ; je retirai ma pipe sans qu’il parût une seule abeille
54.
Hélas ! j’ai bien peur que cette innocente abeille soit prise en la toile d’une araignée monstrueuse qui ne la tue avant que nous ne puissions la dépêtrer de ses réseaux trop bien ourdis
55.
Et elle se mit à courir devant moi avec sa taille fine comme le corset d’une abeille et ses petits pieds qui relevaient sa robe jusqu’à mi-jambe
56.
Camille Pierrotte, matinale comme une abeille, est en train d’arroser son rosier rouge sur la cheminée du salon
57.
Plus loin, au pied moussu d’un mur, entre deux pierres, elle distingua la tache rouge de la première fraise ; et, en se baissant pour la cueillir, fit s’envoler une abeille, qui, peut-être irritée, bourdonna pendant un instant autour de son visage
58.
L’on a en outre le changement de lieux, d’habitudes et de personnes ; l’on sent bien une espèce de remords ; mais le désir qui voltige et bourdonne autour de votre tête, comme une abeille du printemps, vous empêche d’en entendre la voix ; le vide de votre cœur est comblé, et vos souvenirs s’effacent sous les impressions
59.
Le son de sa voix si argentin et si clair me donne sur les nerfs et m’agite d’une manière étrange ; mon âme se suspend à ses lèvres, comme une abeille à une fleur, pour y boire le miel de ses paroles
60.
Il s’était enfin posé sur la fleur de la civilisation parisienne comme une abeille au sein d’une rose ; il en buvait les quintessences, et s’y délectait parfaitement
61.
Plus tard, quand la fortune sera venue, nous verrons ; je serai le premier alors à te demander de faire quelque chose pour Abeille
62.
Il connaissait Laure, il savait combien elle était curieuse de se rendre compte de tout ; assurément, elle voudrait voir son père et Abeille
63.
Sa grande inquiétude dans ces travaux était que son père ne lui demandât ce qu’ils signifiaient, mais Abeille le rassura
64.
– Si tu veux toujours ranger, dit-il à Abeille, tu vas nous mettre dans un désordre au milieu duquel il sera impossible de se reconnaître
65.
Il ne s’en tint pas là encore : un jour, en sortant du Conservatoire, il prit Abeille et la conduisit dans un magasin de nouveautés pour qu’elle se choisît une robe de soie, une robe de soie qui faisait froufrou, sa première robe de soie
66.
– Si nous offrons ce bel habit tout neuf à père, dit Abeille, il ne le prendra pas ; je le mettrai près de son lit pendant qu’il dormira, et il l’endossera pour le vieux
67.
Pascal vint les recevoir en costume de travail, les mains pleines de bitume, la figure noircie par la fumée, et tout de suite il lui présenta Abeille ; quant à Cerrulas, qui était au milieu des ouvriers, il n’était pas dans ses habitudes de se déranger pour les jeunes filles ou pour les capitalistes ; il avait bien voulu prendre un jour à la chaleur solaire pour le donner à son fils, mais c’était tout ce qu’il pouvait faire
68.
Elle fut parfaite de bonne grâce avec Abeille, et, en partant, elle l’invita à dîner pour le lendemain ; après le dîner ils iraient tous les quatre à l’Opéra, où M
69.
En votre absence je me suis permis d’en parler à mademoiselle Abeille pour qu’elle avertît monsieur votre père
70.
Pascal eût voulu plus, mais enfin c’était quelque chose ; si Abeille réussissait, les inconvénients d’une échéance brutale seraient au moins amoindris ; sans doute, l’échéance resterait toujours, mais n’étant plus pris à l’improviste, il pourrait la préparer
71.
Pourquoi ces demandes sur Abeille ?
72.
Nicolas avait fait des portraits, Favas dut les recommencer ; il montra Cerrulas vieux avant la vieillesse, travaillant dans sa hutte de la rue de la Sablonnière, vivant de misère et négligeant la fortune que des brevets pris autrefois en son nom mettaient entre ses mains, pour poursuivre uniquement les recherches auxquelles il s’était voué ; puis près de lui il plaça Abeille, qui, par une touchante dérogation aux lois naturelles, s’était faite le soutien et la protectrice de son père, et, l’encadrant dans la végétation sauvage de ce jardin abandonné, la parant des séductions puisées aux sources de la nature, de la science et de l’art, il en fit une création qui remua le cœur peu tendre de ces vieux magistrats, et amena des larmes aux cils de Pascal
73.
Le soir, quand il put voir son père, qui, malgré l’ardeur continue avec laquelle il poursuivait ses travaux, ne manquait jamais de venir passer une heure avec Abeille pour se faire faire de la musique, il l’interrogea sur sa nouvelle connaissance
74.
Seule, Abeille, avec sa sérénité d’humeur et son sourire encourageant, eut pu mettre un peu de gaieté dans cet intérieur désolé ; mais pendant presque toute la journée elle était absente, car elle avait augmenté le nombre de ses leçons et, quand elle rentrait, elle travaillait avec un acharnement son piano, n’ayant que trop peu de temps pour se préparer au concours dont l’époque approchait
75.
Le jeudi soir, comme il sortait de chez son père, il aperçut une grande lueur rouge qui embrasait le ciel ; il était à peu près minuit, car, Abeille étant en dispositions de musique, la soirée s’était prolongée plus tard qu’à l’ordinaire ; il lui avait fait jouer la Norma, qui était l’opéra qu’il préférait, par cette raison toute-puissante qu’il l’avait entendu aux Italiens avec Laure, et, morceau par morceau, la partition entière y avait passé ; placé en face de la jeune fille qui travaillait sous la lumière de la lampe, les yeux charmés, l’oreille ravie, il avait goûté là deux heures d’un tranquille bonheur, ne pensant à ses soucis que pour se dire qu’ils touchaient à leur fin
76.
L’époque des concours du Conservatoire approchait, et Abeille attendait ce moment avec autant d’impatience et d’inquiétude que son frère attendait le jour où le tribunal se déciderait à prononcer son jugement
77.
Sans connaître exactement par le détail la situation de son frère, Abeille sentait qu’elle était mauvaise
78.
Heureusement, le succès paraissait assuré, et madame Raphélis elle-même n’en doutait pas : c’était sur Abeille qu’elle comptait pour soutenir l’honneur de sa classe
79.
Mais, chez madame Raphélis, il y avait pour Abeille quelque chose de plus vif et de plus tendre que le sentiment toujours un peu sec et égoïste d’un professeur pour son élève
80.
En trouvant dans Abeille une nature qui avait avec la sienne plusieurs points de ressemblance, elle s’était prise pour elle d’un sympathique intérêt qui à la longue était devenu une sorte de maternité artistique
81.
Par là avait commencé la sympathie de madame Raphélis pour son élève ; par là elle s’était accentuée : Abeille serait son enfant, elle serait dans l’art ce qu’elle-même n’avait pas pu être, elle serait son ouvrage, elle serait son succès et sa gloire
82.
Le morceau de concours était un concerto de Field, ce musicien anglais doux et poétique comme un paysage de son pays : Abeille le jouait exactement comme sa maîtresse, c’est-à-dire avec un sentiment profondément sympathique qui remuait le cœur et ouvrait la source des larmes
83.
Le ton avec lequel furent prononcés ces deux mots apprit à madame Raphélis quelle valeur Abeille donnait à quarante francs
84.
Abeille alla à la porte, puis, traversant rapidement le salon, elle se laissa tomber sur le tabouret, et attaqua aussitôt le concerto
85.
Abeille avait la délicate fierté des gens pauvres : elle était pénétrée de reconnaissance pour les offres de sa maîtresse, mais elle ne pouvait se décider à accepter un service d’argent ; l’idée de devoir quarante francs à madame Raphélis l’épouvantait
86.
Abeille, qui suivait une classe de clavier, avait un concours à huis clos
87.
Lorsque Abeille arriva rue du Faubourg-Poissonnière, elle était ravissante dans sa robe blanche ; c’était madame Raphélis elle-même qui l’avait habillée, et elle avait pris plus de soin de la toilette de son élève chérie que de la sienne propre
88.
Abeille, qui n’avait personne pour lui tenir compagnie, alla se mettre dans un coin ; son numéro d’ordre n’étant pas un des premiers, elle avait assez longtemps à attendre : son cœur battait fort et ses mains tremblaient
89.
Arrivé devant Abeille qu’il n’avait pas vue, il s’arrêta
90.
Abeille, troublée bien plus par le ton de ces paroles que par leur sens, dégagea vivement sa main, et, reculant jusque contre une grande armoire pleine de musique :
91.
Abeille, sans qu’elle s’en doutât, était tombée dans un de ces moments-là
92.
Pendant qu’il se posait le menton sur une main et regardait Abeille, son interlocuteur se penchait vers son voisin, qui, un crayon aux doigts, s’amusait à dessiner la charge de toutes les élèves qui défilaient devant lui
93.
Près d’eux, le juré qui avait été rendre visite à Abeille écrivait aussi, mais des rapports d’un tout autre genre
94.
Il prenait des notes consciencieusement sur chaque élève, seulement en se penchant par-dessus son épaule on pouvait voir que ces notes ne s’appliquaient guère au talent de l’élève ; voici celle qu’il avait commencée sur Abeille : « Abeille Cerrulas, dix-sept ans, sept mois, charmante, mais sauvage ; des yeux pour la perdition d’une âme ; serait irrésistible avec une petite rose sur
95.
Abeille cependant continuait son concerto ; jamais pour madame Raphélis elle n’avait joué avec tant d’âme
96.
Cependant, lorsque après la séance on proclama le résultat du concours, Abeille ne se trouva avoir qu’une troisième médaille
97.
Abeille ne mourut point comme la jeune fille dont avait parlé la mère de mademoiselle Ursule dans son algarade au jury du Conservatoire, mais elle fut malade
98.
La maladie de sa fille fit sur Cerrulas ce que rien n’avait pu faire jusqu’à ce moment ; pendant trois jours, il n’entra pas dans son laboratoire ; il se promenait dans le jardin, tantôt abattu, tantôt fiévreux, et de temps en temps sur la pointe des pieds il venait se coller le visage contre la fenêtre, et il restait là durant des heures entières à regarder Abeille étendue sur son oreiller
99.
Crois bien, ma petite Abeille, que je n’ai pas pris une pareille résolution sans un rude combat ; tout ce que tu pourrais me dire, je me le suis déjà dit, et plus durement que tu ne pourrais le faire, car, si je suis ici, si cette fabrique existe, c’est à lui, et à lui seul que je le dois ; si je l’entrave aujourd’hui dans son travail, c’est qu’il le faut : je ne dois pas me laisser ruiner, ni pour lui, ni pour toi, ni pour Laure
100.
Il entra dans le bureau où se trouvaient réunis Abeille, Pascal et Scouflers