1.
Et le terrible corsaire, qui avait déjà écumé tant de fortunes, finit par éclater d'un bon rire, résolu honnêtement à l'enrichir aussi, cet homme de foi
2.
D'un geste d'homme qu'on ne trompe pas, le vieux corsaire l'avait arrêté
3.
Et, à cette minute, Saccard, ce corsaire au cœur tanné par vingt ans de brigandage, Saccard dont l'orgueil était de n'avoir jamais senti trembler ses jambes, de ne s'être jamais assis sur le banc, qui était là, contre le pilier, Saccard eut une défaillance et dut s'y laisser tomber un instant
4.
Elle était émue, reprise par sa tolérance pour cet homme si obstinément vivace, ne voulant pas cependant montrer cette faiblesse, car elle ne pouvait plus s'aveugler sur l'exécrable besogne qu'il avait faite, qu'il aurait sûrement faite encore, avec sa passion voleuse de corsaire sans scrupules
5.
Il y fonda la ville de Saint-Philippe; des froids extrêmement rigoureux décimèrent la colonie, la disette acheva ceux que l’hiver avait épargnés, et, en 1587, le corsaire Cavendish trouva le dernier de ces quatre cents malheureux qui mourait de faim sur les ruines d’une ville vieille de six siècles après six ans d’existence
6.
Elle demanda à cette femme où elle avait pris cet enfant; et elle lui répondit que son mari, qui était un corsaire, l'avait enlevé; mais qu'ayant fait naufrage proche de cette île, elle s'était sauvée avec l'enfant qu'elle tenait alors dans ses bras
7.
Le Corsaire a publié, sous la signature de M
8.
—Ah! dit Morcerf en riant, Beauchamp, Beauchamp, gardez cela pour Le Corsaire et Le Charivari mais devant moi épargnez mon futur beau-père
9.
de La Luzerne, furent interceptées par des coureurs anglais et remises au général Clinton, tandis qu'une dépêche de lord Germaine à lord Clinton était portée à Washington par un corsaire américain
10.
Anténor Blum avait fait autrefois une charade pour le Corsaire, qui n’en avait pas voulu ; il fit tomber la conversation sur la poésie
11.
J’ai souvent rencontré, dans mon pays normand, des campagnards aux yeux bleus qui n’aimaient pas la Terre et qui se sentaient tourmentés par des aspirations de haute-mer, sans doute quelques gouttes de vieux sang de corsaire scandinave qui battaient dans leurs artères
12.
—Pour la Pêcheuse et la chanson du corsaire,
13.
Tu vois bien, Daniel, cette petite cabane suspendue sur un promontoire, c’est là qu’habite le corsaire ; derrière ce roc qui avance, viennent s’amarrer les pinasses hollandaises, frétées de contrebande
14.
Daniel, mais je préfère mille fois être crétin que corsaire, contrebandier ou écumeur de mer ; d’abord c’est moins fatigant
15.
Il paraît qu’il a été une espèce de corsaire par plaisir ; qu’il s’est battu avec des pirates ; et mille autres histoires tout aussi affreuses que l’on établit sur son compte
16.
Pour toi, j’ai renoncé à ma vie de corsaire, qui me faisait horreur ; je voulais te le dire
17.
—Oui, chante-nous le chant du Corsaire, dit le second
18.
»Certain soir, un corsaire jeta sur nous le grappin d'abordage
19.
Et, probablement, j'aurais partagé le sort de mes maîtres, sans un jeune garçon qui supplia le capitaine du corsaire de me laisser la vie sauve
20.
On n'a pas été corsaire pour rien, qu'en dis-tu, mon bonhomme?
21.
Moi, je devais l'attendre aux États-Unis, où il viendrait me prendre avec un nouveau corsaire
22.
– Vous êtes, madame, à bord du Requin, un corsaire de fort bonne mine, comme vous le voyez, quoique nos ennemis les Anglais l’appellent un pirate
23.
Enfin ils voguèrent sept jours et sept nuits ; ils étaient en pleine mer aussi tranquilles que sur un canal, lorsqu’ils furent rencontrés par un vaisseau corsaire
24.
La femme du corsaire, qui se nommait Corsine, fut ravie de la résolution de son mari, elle en aima davantage ces quatre enfants ; elle nomme la princesse, Belle-Étoile ; son frère aîné, Petit-Soleil, le second, Heureux, et le fils aîné de la princesse, Chéri
25.
C’est ainsi que se passa la tendre jeunesse des princes : le corsaire et sa femme les aimaient si passionnément qu’ils leur donnaient tous leurs soins
26.
Cet homme avait été bien élevé : c’était moins par inclination que par bizarrerie de la fortune qu’il était devenu corsaire
27.
Il avait épousé Corsine chez une princesse où son esprit s’était heureusement cultivé ; elle savait vivre, et quoiqu’elle se trouvât dans une espèce de désert, où ils ne subsistaient que des larcins qu’il faisait dans ses courses, elle n’avait point encore oublié l’usage du monde ; ils avaient la dernière joie de n’être plus en obligation de s’exposer à tous les périls attachés au métier de corsaire, ils devenaient assez riches sans cela
28.
Quand ils furent sortis de la première enfance, le corsaire s’appliqua sérieusement à cultiver le beau naturel dont le ciel les avait doués ; et comme il ne doutait point qu’il n’y eût de grands mystères cachés dans leur naissance et dans la rencontre qu’il en avait faite, il voulut reconnaître par leur éducation ce présent des dieux ; de sorte qu’après avoir rendu sa maison plus logeable, il attira chez lui des personnes de mérite, qui leur apprirent diverses sciences avec une facilité qui surprenait tous ces grands maîtres
29.
Le corsaire et sa femme n’avaient jamais dit l’aventure des quatre enfants
30.
Ce cabinet n’était séparé de la chambre de Corsine que par une cloison, et cette femme la croyait à la promenade ; elle l’entendit qui disait au corsaire :
31.
– Lorsque je les rencontrai, dit le corsaire, je ne vis rien qui pût m’instruire de leur naissance ; les pierreries qui étaient attachées sur leur berceau, faisaient connaître que ces enfants appartenaient à des personnes riches ; ce qu’il y aurait de singulier, c’est qu’ils fussent tous jumeaux : car ils paraissaient de même âge, et il n’est pas ordinaire qu’on en ait quatre
32.
L’on ne peut exprimer la joie qu’elle eut de pouvoir espérer qu’elle sortait d’un sang illustre ; car encore qu’elle n’eût jamais manqué de respect pour ceux dont elle croyait tenir le jour, elle n’avait pas laissé de ressentir de la peine d’être fille d’un corsaire
33.
Elle leur raconta exactement la conversation du corsaire avec sa femme, et comme quoi ils n’étaient point leurs enfants
34.
Aussitôt ils montèrent à cheval pour venir trouver le corsaire et Corsine
35.
Ils joignirent le corsaire et Corsine avec un visage mêlé de joie et d’inquiétude
36.
Le corsaire et Corsine furent bien surpris qu’une chose qu’ils avaient cachée avec tant de soin eût été découverte
37.
À ces mots le corsaire et sa femme se prirent à pleurer
38.
Jamais séparation n’a été si triste : le corsaire et sa femme en pensèrent mourir : leur douleur ne provenait point d’une source intéressée ; car ils avaient amassé tant de trésors qu’ils n’en souhaitaient plus
39.
Le corsaire l’avait fait faire très bon et très magnifique : le mât était d’ébène et de cèdre ; les cordages de soie verte mêlée d’or ; les voiles de drap d’or et vert, et les peintures excellentes
40.
Ils résolurent d’aller au même endroit où le corsaire les avait trouvés, et en effet ils s’y rendirent
41.
Sans hésiter davantage, elle donna ordre à tous ses gens de l’attendre six mois : mais que si ses frères ou elle ne revenaient pas dans ce temps, ils retournassent apprendre leur mort au corsaire et à sa femme ; ensuite elle prit un habit d’homme, trouvant qu’il y avait moins à risquer pour elle, ainsi travestie dans son voyage, que si elle était allée en aventurière courir le monde
42.
L’on envoya quérir le corsaire et sa femme, pour les récompenser encore de la noble éducation qu’ils avaient donnée aux beaux enfants
43.
Voici comment m'arriva cette cruelle disgrâce; Uchali[211], roi d'Alger, heureux et hardi corsaire, ayant attaqué et pris à l'abordage la galère capitane de Malte, où trois chevaliers restèrent seuls vivants, et tous trois grièvement blessés[212], la capitane de Jean-André Doria vint à son secours
44.
C'est dans cette campagne que tomba au pouvoir des chrétiens la galère qu'on nommait _la Prise, _dont le capitaine était un fils du fameux corsaire Barberousse
45.
Il était capitan de la flotte où servait le corsaire qui fit Cervantès prisonnier, et « si cruelle bête, dit Haedo, que sa maison et ses vaisseaux étaient remplis de nez et d'oreilles qu'il coupait, pour le moindre motif, aux pauvres chrétiens captifs
46.
[320] Nom de guerre d'un fameux renégat, corsaire d'Alger, et l'un des officiers de Barberousse, qui, sous le règne de Charles-Quint, fit plusieurs descentes sur les côtes de Valence
47.
Ce que voyant, La Gaffe, qui était rageur, mâchonna une demi-douzaine de jurons, dignes du gaillard d’avant d’un corsaire, et demanda :
48.
– Eh bien, soit ! murmura le corsaire anglais ; sois contre moi, si cela te plaît, démon ! mais advienne que pourra, ce que j’ai résolu, je le ferai
49.
Bothwell était le fils d’un riche fermier de la province de Galles ; tout jeune encore, il s’était échappé de la maison paternelle, et s’était rendu à la Barbade, où il s’embarqua sur un corsaire
50.
Il vit le corsaire audacieux passer la porte du champ-clos, poussa un gros soupir, et s’en alla le long des avenues, chercher des rimes adéquates à son état psychologique
51.
– Et jusques à quand, dit la jeune femme, avez-vous la prétention de me tenir en chartre privée, non pas comme seigneur chrétien, mais comme corsaire barbaresque ?
52.
– Si vous me complimentez ainsi, fit Isabelle avec un petit air de menace, je vais reprendre mon livre, et il vous faudra ouïr tout au long l’histoire qu’allait raconter, dans la cabine de sa galère, le corsaire barbaresque à l’incomparable princesse Aménaïde, sa captive, assise sur des carreaux de brocart d’or
53.
Pour se venger de la moquerie opiniâtre de son frère, Isabelle commença l’histoire du corsaire barbaresque d’une voix haute et vibrante qui couvrait celle de Vallombreuse
54.
Natif de pays de Galles et fils de pauvres paysans, il s’était tout jeune enfui de la maison paternelle et était passé à la Barbade, où il avait presque aussitôt commencé la vie de corsaire qu’il ne devait plus abandonner
55.
C’était un corsaire doublé d’un bandit ; du reste il ne s’en cachait pas le moins du monde ; même, dans ses moments de bonne humeur, il faisait parade des sanglants sévices exercés par lui de sang-froid sur de malheureux prisonniers sans défense
56.
Plus tard, quand sa vocation d’historien commençait à se dessiner, il y était revenu pour étudier et classer la masse de papiers de famille qui s’y trouvait, et notamment les Souvenirs et correspondance du corsaire César Christiani
57.
Il savait le nom du perroquet : Pitt, le nom du chimpanzé : Cobourg, noms facétieusement trouvés par César pour caricaturer l’Anglais et l’Autrichien, adversaires de la Révolution et de Napoléon Ier ; et rien ne pouvait l’amuser autant que de voir, auprès de l’ancien corsaire, ces animaux qui tenaient leur bonne place dans ses Souvenirs
58.
Sans doute à cause des vendanges – fête traditionnelle –, la famille du vieux corsaire était réunie à Silaz
59.
Nous le résumons de notre mieux, en regrettant de le dépouiller, par cela même, de la verve étonnante que le capitaine corsaire y déploie et de la truculente bonhomie dont il empreint son récit, l’échauffant d’une chaleur si méridionale qu’on se surprend à lire sa narration avec l’accent de son pays
60.
Certes, au coup de semonce de la frégate, la Finette s’était bien gardée de montrer ses couleurs à la corne d’artimon et, moins encore, de hisser en tête du grand mât le guidon de César Christiani : un Christ d’or sur fond rouge ; mais les lignes et l’allure du corsaire n’étaient ignorées d’aucun officier de la marine britannique et l’on pouvait gager que le commandant de ce maudit bateau se réjouissait déjà d’envoyer César Christiani et son équipage sur les pontons d’Angleterre
61.
Grâce à ces mesures suprêmes, le corsaire, allégé, assoupli, mais n’offrant plus à la houle qu’une faible résistance et courbant sa mâture devenue flexible, bondit sur les flots
62.
Mais voici comment le corsaire apprit tout cela et d’autres singularités qui n’ont pas leur place dans notre récit
63.
Si l’on apprend qu’à bord du yacht personne ne se doutait des desseins de César, compère matois comme tout bon corsaire, on s’expliquera sans difficulté que le mystère se soit perpétué
64.
Car la découverte d’un manuscrit inconnu, œuvre de César Christiani, lui avait fait espérer confusément il ne savait quelle révélation concernant les rapports du corsaire avec son assassin, Fabius Ortofieri
65.
L’« intérieur » représente la salle de travail de César Christiani, boulevard du Temple, avec le cadavre de l’ancien corsaire, étendu tout du long du plancher, dans une mare de sang, la poitrine trouée d’une balle
66.
Et puis, le musée Carnavalet avait obtenu de lui l’autorisation de faire photographier l’œuvre de Lami – précieuse pour l’histoire de Paris, moins en vérité parce qu’elle se rapporte à la mort du corsaire, que pour ceci : qu’elle augmente d’un fidèle témoignage toutes les reproductions connues du boulevard du Temple au moment de l’attentat de Fieschi, attentat caractérisé par une coïncidence si singulière avec le meurtre de César Christiani
67.
Mais, dans le haut, immense, par rapport à l’exiguïté de la pièce, et drapé cependant pour tenir moins de place, rutilait le guidon du corsaire : l’étamine pourpre, au Christ d’or
68.
Il abaissa son instrument d’optique vers le vieux corsaire attablé à son bureau
69.
Il voulait emporter, en effet, tout ce qui lui semblerait propre à servir ses efforts ; non seulement la plaque précieuse entre toutes, mais les autres, mais l’aquarelle de Lami, le manuscrit secret, les Souvenirs du corsaire, sa correspondance, jusqu’au moindre document, écrit ou autre, se rapportant à César
70.
La pendule œil-de-bœuf, fixée au mur sous le guidon du corsaire, marquait trois heures
71.
Le vieux corsaire, redressant sa stature trapue, solidement campé sur ses courtes jambes, retrouvait la vigueur et la flamme de sa jeunesse
72.
Mais là, le vieux corsaire, en furetant, pouvait tout découvrir
73.
La vie de l’ancien corsaire et de sa pupille s’écoulait avec monotonie, sans joie ; tout ce qu’on put déduire de ce qu’on voyait, c’est que, selon les apparences, Henriette ne sortait pas souvent seule, mais accompagnée de son tuteur
74.
Quelqu’un demanda qu’on éteignît le lustre de l’atelier, pour mieux voir encore, dans le cabinet du corsaire, grandir l’aube du 28 juillet 1835
75.
L’ancien corsaire avait pris son déjeuner du matin sur le guéridon de marbre, puis s’était éclipsé, laissant sa pupille, aidée d’une femme de ménage, balayer et nettoyer le cabinet de travail
76.
La pupille de l’ancien corsaire fut interrogée minutieusement, mais avec bienveillance
77.
Un miroir, reflétant la figure du corsaire, n’eût révélé peut-être qu’un cri ou qu’une phrase aussi inutile que celle de l’assassin : « Vous me reconnaissez
78.
Les caprices de l’hérédité avaient privé la branche aînée, du moins jusqu’à présent, de cette succession charnelle ; mais le visage du corsaire revivait, adouci, sous les bandeaux blancs de la vieille cousine, et c’était pour Charles une joie et un soulagement que retrouver de César quelque chose de vivant, depuis qu’il contemplait le corsaire défunt comme derrière la vitre de l’au-delà
79.
Elle avait un culte pour sa mémoire, sachant bien qu’elle ressemblait au corsaire et qu’il n’avait pas dépendu d’elle-même de mener une vie aventureuse et navale, plutôt que d’être une bourgeoise sédentaire, fille et femme de magistrats
80.
Aujourd’hui, l’âge accablait d’indifférence la propriétaire de ce pittoresque bric-à-brac, mais il était facile de comprendre que, depuis sa jeunesse, elle avait vénéré avec fanatisme la mémoire du capitaine corsaire
81.
Pendant que Charles fermait, pour un instant, ses paupières, afin de goûter la reconstitution acoustique de la revue du roi Louis-Philippe, en se plaçant par la pensée quelques secondes avant l’affreuse interruption voulue par Fieschi, tout à coup, derrière lui, dans cet appartement orné des dépouilles de César, décoré pour une part comme le cabinet où le vieux corsaire était tombé sous les balles de son assassin, oui, tout à coup, dans l’ombre, on ne sait où, une voix effrayante résonna :
82.
Le petit camarade de César était resté dans la famille de cette femme jusqu’à ce qu’un jour, un peu par hasard, Amélie Drouet se rappelât son existence et réussît à le recouvrer, dans sa passion pour tout ce qui avait appartenu au corsaire, son grand homme d’ancêtre
83.
Il surveillait haineusement son ancien capitaine, le corsaire qui l’avait si souvent tenu à fond de cale, les fers aux pieds, et dont il conservait un souvenir indéfectible, sous forme de zébrures dans le dos
84.
Il avait appartenu autrefois au fameux corsaire Thurot, qui l’avait trouvé à bord d’un navire anglais auquel il avait donné la chasse
85.
Il était rudement laid ; mais son visage pâle et ravagé, sous ses cheveux châtains restés très jeunes, son front ridé prématurément, comme celui de Lara ou du Corsaire, son nez épaté de léopard, ses yeux glauques, légèrement bordés d’un filet de sang comme ceux des chevaux de race très ardents, avaient une expression devant laquelle les plus moqueuses de la ville de *** se sentaient troublées
86.
Mesnilgrand disait d’eux un soir, en les regardant autour de la table de son père, et aux lueurs d’un punch gigantesque : « qu’on en monterait un beau corsaire ! » – « Rien n’y manquerait, – ajoutait-il, en guignant deux ou trois défroqués, mêlés à ces soldats sans uniforme, – pas même des aumôniers, si c’était là une fantaisie de corsaires que des aumôniers ! » Mais, après la levée du blocus continental et l’époque folle de paix qui suivit, si ce ne fut pas le corsaire qui manqua, ce fut l’armateur
87.
Durant un an on n’entendit plus parler du Franc-Breton et on était sous l’impression que le vaisseau, mal manœuvré, avait fait naufrage sur un de ces récifs si communs dans les mers du Sud aux environs des îles de la Polynésie, lorsque le 8 août 1841 le Shanectady de la malle des États-Unis, faisant le trajet de la Havane à New-York, fut assailli par un corsaire qui commençait à faire du bruit
88.
Construit pour être une frégate et non un corsaire, il avait la solidité du premier sans la vitesse du second
89.
Un petit homme du corsaire enjamba les deux bastingages d’un mouvement alerte
90.
Ils étaient encore debout sur le pont attendant l’invitation de passer sur le corsaire
91.
Nous avons vu comment de simple matelot d’un honnête voilier, il était devenu capitaine de corsaire ; nous verrons comment de capitaine de corsaire, il était devenu banquier
92.
Il faisait partie de la fameuse bande de pirates qui montaient le corsaire le Solitaire – capitaine Buscapié – capturé par le cotre Joaquin du gouvernement
93.
C’étaient ceux qui racontaient comment vingt-cinq mois auparavant, le fameux corsaire le Solitaire avait été surpris par un cotre vénézuélien, durant une nuit sombre d’octobre, à l’embouchure de l’Orénoque où il guettait un galion en partance pour l’Europe, et comment le capitaine du corsaire, par un acte d’audace qui tenait du prodige, s’était lancé à la mer avec un de ses matelots, avait gagné la côte d’où il s’était embarqué pour une destination inconnue, après avoir déterré le trésor commun de l’équipage, consistant en diamants, et en dorures, évalué à $30 000 et enfoui dans une grotte
94.
Le repos ne lui convenait guère, et l’occasion de se rembarquer se présentant, il servit, en qualité de second lieutenant, à bord d’un corsaire
95.
Avec le temps, il devint capitaine d’un lougre corsaire de trois canons et de soixante hommes d’équipage, et les caboteurs de Jersey conservent encore le souvenir de ses exploits
96.
Bientôt on l’aperçut à l’horizon comme une tache blanche, grande comme l’aile d’une mouette, puis cette tache grossit, la voilure se développa, le bois apparut, et, vers six heures du soir, il ne se trouvait plus qu’à un demi-mille au plus du redoutable corsaire
97.
Une embarcation fut affalée à la mer, plusieurs hommes y descendirent avec une répugnance évidente ; puis cette embarcation déborda et se dirigea vers le corsaire, retardant, par tous les moyens possibles, l’instant de cette redoutable entrevue
98.
D’abord, – je l’avais remarqué, – le même jour où je rompis avec mon père et mes parents et m’enfuis à Hull pour m’embarquer, ce même jour, dans la suite, je fus pris par le corsaire de Sallé et fait esclave
99.
Et rien qu’à regarder la petite écriture trapue et déterminée de l’enveloppe, le nom du bureau de poste : « Interlaken », et le large timbre violet de « l’hôtel Jungfrau, tenu par Meyer », des larmes gonflaient ses yeux, faisaient trembler ses lourdes moustaches de corsaire barbaresque où susurrait un petit sifflotis bon enfant
100.
La stupéfaction des trois camarades fut profonde en voyant le jeune corsaire apparaître en tenue de soirée, culottes courtes, chemise à jabot de dentelles et bicorne à ganse de soie, l’épée à poignée de nacre au côté